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andregobenceaux@gmail.com

Quand et pourquoi ce nom est apparu? Son Histoire commence bien avant que ce lieu-dit n'en porte le nom.

Une petite rivière, nommée : " eau qui marche "

 

Il ne fait aucun doute que l'étude approfondie de la vie des cours d'eau soit mieux connue, éclipsée invariablement dans l'Histoire par le prestige des mythiques voies romaines.

On a tendance depuis peu à redécouvrir que chaque cours d'eau  a une Histoire particulière, et quelquefois des légendes qui lui sont propres.

 

 

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Un nom........venu des brumes épaisses du Passé !

 

Le nom de Rhône / Rhonne apparaît dans un acte aux Archives départementales du 69, dans la seconde moitié du VIIème siècle. La prononciation phonétique donne " Rosne ", l'utilisation du ( H ), n' interviendra que beaucoup plus tard.

 

A la Médiathèque du Mans, apparaît dans un acte religieux en 832-857 le nom de ".....fluvio Rodani....". En ce point de notre texte, nous attirons l'attention du lecteur, que nous allons emprunter, beaucoup emprunter au linguiste universellement connu et reconnu : Henry-d'Arbois de Jubainville, et plus spécialement à ses cours de Celtique tant ceux de La Sorbonne et que ceux du Collège de France.

 

Selon Albert Grenier, autre linguiste, mais contemporain : Pline à l'époque de la Grèce Antique, signale des Rodiens dans l'embouchure méditerranéenne du grand fleuve.

 

Monsieur d'Arbois de Jubainville, envisage que " Rodani " est à assimiler " Rhodanus ". Hérodote au Vème siècle avant notre ère, rapproche Rhodanus de " Rhodanos", nom de plusieurs cours d'eau de la Gaule indépendante.

 

Ils sont cités dans  : le manuscrit le Glossaire de Vienne, Vème siècle ; par Eschylle dans le Périple d' Avienus en -625.

 

 

 

Un nom est bavard, quelquefois très bavard, pour peu que l'on sache l'écouter !

 

Dans  " Les Premiers habitants de l'Europe - tome II ", Henry d'Arbois de Jubainville, considère que " Rhodanos " en  Celte ( Gaulois ) émane de "  Rhodanus " en Indo-Européen.

 

Si sur le territoire communal de Guécélard aucune trace, aucun vestige tangible, pouvant indiquer que des Indo-européns ont résidé, l'étude de la toponymie guécélardaise, elle, par contre est riche en enseignement.

 

Nous avons à Guécélard, trois hydronymes Indo-européens, dont deux spécifiquement Indo-européens : Rosne/Rhonnne et Sarte/Sathe ; Lunerotte , nom d'un ruisseau étant à la fois Indo-européen et Gaulois. D'autres noms nous invitent à un  voyage à rebours dans le temps : Seunay, qui après s'être orthogarphié - Seuné,  a évolué en Seuney - Seunet - Seunais et enfin Seunay,, nom cité vers le Xème siècle, attesté en II50 ; nous nommerons également Jarrier , qui en Jarrié, Jarries, Jarrier,  Jarriet, Jarriais est devenu le nom que nous connaissons à Guécélard sous celui d'un Chemin, et d'un Lotissement, attesté dès 1184, et qui désignait dans des actes médiévaux " une étendue de terrain couverte de buisssons épineux, peuplée de cochons sauvages.....".

 

Nous terminerons ce chapitre par " Bourray ", nom Historique désignant nos landes défuntes, remplacées par des " pinèdes " .  Ce nom émane directement de " Burrius ", dérivant de l'Indo-européen et du  Gaulois : il désignait chez ces deux peuples, une vaste étendue de terrain inculte. Nous ne voudrions pas oublier " longus landa " c'est -à-dire le gaulois traduit en français moderne : Longue Lande, attesté dès 1125.

 

Guécélard peut à juste titre s'enorgueillir de posséder six autres noms de lieux-dits essentiellement gaulois. Nous y reviendrons dans une autre page.

 

En conclusion, Rhonne/Rosne, découlant étymologiquement de Rhodanus, l'analyse de ce  dernier selon Henry d'Artois de Jubainville, et les Celtologues Camille Jullian et Albert Grenier, nous éclaire sur la signification : Rhonne signifie eau qui marche, par analogie, eau qui coule, et en affinant rivière qui coule ou rivière qui court

 

 

 

Rosne ou Rhonne, ce nom plein  de mystères, est né dans une terre de légendes.....

 

Fontaine  de Rhonne.......

La lande de Rhonne.....ces deux noms évoquent le mystère historique, propice aux légendes.

 

Nous basant exclusivement sur des acquits, nous écrivons que nos " qualifiés Ancêtres ", les Gaulois, et les Ancêtres de ceux-ci : Historiquement les Indo-européens, pratiquaient le culte de la nature. En ces temps qui ne nous sont que très partiellement connus : l'homme vénérait, et respectait ce qu'il craignait.

 

Dès le Néolithique ( époque de la nouvelle pierre ), l'homme pratique le " Culte de l'eau ". Pour lui l'eau est source de vie. Lorsqu' elle tombe sous forme de pluie, bienfaisante, pure, annoncée par les grondements terrifiants du " dieu gaulois Taran - Taranis ), elle ruisselle sur le sol. Cette eau de pluie après avoir stagné ou coulé sur le sol, disparaît aspirée par les entrailles de la terre. Elle réapparaît à l'air libre chargée des secrets ténébreux de son plus ou moins long trajet souterrain. Après ce mystérieux voyage dans un autre monde : pour les Gaulois et leurs Ancêtres " le Sidh " qui signifie " la Paix dans le silence " sous la forme de source, dénommée vers la fin du Moyen Âge " fontaine ".

 

Selon Henry d'Arbois de Jubainville et Camille Jullian, la source qui donne naissance à un fleuve , à une rivière petite ou grande est nécessairement l'endroit le plus élevé du cours de ce cours d'eau. Pour les Indo-européens et les Gaulois, cette source, dénommée fontaine , l'endroit est sacré, il y " souffle l'esprit divin....", et devient de ce fait un lieu de résidence privilégié de clans familiaux. L'eau de la fontaine, est " l'eau mère ", elle engendre.... une humidité créatrice, donc la fécondité, elle devient la " mère-éve " : éve - éva en latin signifiant eau. 

 

La première mère de l'humanité, ne s'appelait-elle pas : Eve ?

 

Nous rappelons quelques dictons guécélardais :

- " quand il pleut sur la chandelle....il pleut sur la javelle

( en langage clair, quant il pleut à La Chandeleur, le 2 février, la moisson est contrariée par la pluie )

- " l'eau qui vient de bise......tombe à sa guise

( la pluie qui vient du nord-ouest est ordinairement  de longue durée. En 1856, la pluie du nord-ouest tombant pendant 76 jours, provoqua des inondations  )


Lorsque à mi-chemin entre la légende et le respect des croyances, vous vous risquez :

 "dans les solitudes des marges de Bercé, en un endroit appelé la " Lande de Rosne "gardez-vous bien des sources fontaines particulièrement attirantes. L'inconscient qui "jetterait un caillou dans l'une de coupe festonnée de mousse verte, ou de déplacer l'un "des trois cailloux qui gisent en leur fond, les ferait déborder, à tel point que non "seulement tout le Pays d'Outillé, mais également tous les pays à perte de vue serait "recouvert par un nouveau déluge ...." *

* l'une des six légendes qui peuplent la lande RhONNE

 

 

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Plan et photo de la source du Rhonne, à la Fontaine de Rhonne, dans la Lande de Rhonne 6 Reproduction interdite

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Il était une fois.......une modeste petite rivière !

 

Avec son air de ne pas y toucher, le Rhonne déroule son cours sinueux sur 26, 515 km, son bassin versant est de 16.296 hectares, dont 1.218 pour le terroir guécélardais. Son volume en eau ordinaire est de 0,080 m3 pour la section Guécélard, Moncé-en-Belin, Mulsanne - soit 12,738 km, et de 0,030 m3 pour la section Mulsanne , Téloché, Saint-Mars d'Outillé - soit 13,777 km. Il peut passer à 10.000 m3/jour pour la 1ère section, et 4.500 m3/jour pour la seconde, en grandes eaux. Ces chiffres nous ont été communiqués très aimablement par la D.D.A.F., le 3 octobre 1991.

 

Après avoir irrigué le verdoyant et fertile " Bélinois - Pays de Belin ", il draine l'austère et stérile " Pays de Bourray ". Il a de ce fait contribué au monumental courant d'érosion qui a animé la première partie du quaternaire. Pour en juger, il suffit de fouiller dans ses alluvions.

 

Longtemps, pendant de nombreux siècles, 16 moulins, et leurs biefs ont régulé directement son cours. 4 autres celui du ruisseau de Pontvillain l'un de ses affluents droite, et 10 sur le ruisseau Erips, affluent gauche.  C'est vers le XIIème siècle que des moulins seigneuriaux apparurent. 

 

C'est après avoir alimenté les douves du manoir de La Baussonière, que le Rhonne quitte le Bélinois, sans aucun espoir de retour. Il fait son entrée non seulement dans le " Pays de Bourray ", mais également dans le territoire communal de Guécélard.

 

 

 

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Vue aérienne du Manoir de La Baussonnière, ce remarquable logis seigneurial édifié au XVIème siècle, terminé vers 1610. Niché dans une explosion de verdure - Reproduction interdite

 

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Plan du cours du Rhonne, et de situation de La Baussonnière.

La petite rivière coupe  à la perpendiculaire la " faille d'Arnage ", contourne par le sud le site de Moncé, et par le nord les " Buttes tabulaires du Vieux-Mans".

 

Nous ne voulons pas nous immiscer dans l'histoire locale de Moncé-en-Belin, toutefois, nous nous permettons d'écrire, qu'à l'instar de Mondan, de Foulletourte, de La Forterie, de Vaux, d'Oustillé,et de plusieurs autres, le fief, ou plus exactement la seigneurie de La Baussonnière s'est établie au fil de l'épée.

 

Fidèle parmi les fidèles de Rotger, père de Hugue 1er , comte du Maine au Xème siècle, c'est vraisemblablement à cette fidélité que Guarinus de La Baussonnière, doit d'avoir été pourvu en terres, en bois et en titre.

 

Avant d'avoir été un patronyme, un titre de seigneurie, il  est  possible que La Baussonière étant un lieu de résidence, ait  communiqué à un prénom de baptême, un distinctif.

 

Le titre de La Baussonnière, semble avoir atteint une certaine notoriété, une certaine notabilité, on le trouve en effet cité comme témoin dans des actes et des Cartulaires d'abbayes tant du Maine, de Touraine, que de l'Anjou du XIème au XVème siècle.

 

Nous perdons, en 1797 la lignée des seigneurs de cette prestigieuse gentilhommière.

 

En aval de La Baussonnière, le Rhonne devient émouvant, il flirte avec son environnement; véritable " coulée verte ", il participe à la " Zone naturelle faunistique et floristique des bois de Moncé et de Saint-Hubert ".

 

 

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Plan de la route Impériale n°23 et des Bigottières de 1808 - Reproduction interdite

 

 

 

Les Bigottières, 

 

Le nom est attesté en 1341, mais ce nom apparaît plus ancien. La Revue Celtique n°39 de 1922, nous révèle que ce nom a pour racine Bi-got, qui émane directement de " be-gotde " terme injurieux d'origine Vieux-haut-allemand, en Vieux-scandinave " be-gode " : signifiant " par Dieu ".

 

Demeure bourgeoise, très résidentielle, La Bigottière dès le XVème siècle est un domaine rurale opulent. Cité dans un acte en 1465, concernant l'alimentation de ses douves par le Rhonne.

 

Nous avons en 1564 un Hector Bigot, mort le 26 novembre 1639. Suit son fils fils Jehan, sieur de La Bigottière, lientenant à la Sénéchaussée. On trouve un Louis de Fontaines, écuyer, sieur de La Bigottière par acquisition le 20 octobre 1644. Enfant née d'un premier lit, le 21 septembre 1678 Louise-Marie de Fontaines. 

 

Le 27 août 1735, Monsieur Le Riche acheta la charge de secrétaire du roi, maison et couronne de France, moyennant la somme de 90.666 livres 13 sols 6 deniers. Il prit le titre d'écuyer et ajouta à son nom celui de Madrelle, petite terre près de Mayet qu'il possédait. Le 24 juin 1737, il  épousa au Mans, Louise-Renée de Maridort, fille de François de Maridort. Le 9 septembre 1755, il vendait sa charge de secrétaire du roi pour 110.000 livres, Louis XV lui concédait le titre de secrétaire hnoraire.

 

Marin Rottier de Madrelle se trouvait à Paris lorsque Madame de Helmstadt, surendettée, acculée par ses créanciers mis en vente le Comté de Belin. Il lui avança, avant la vente 40.000 livres pour décourager les plus agressifs. Le nouveau seigneur de Belin possédait de ce fait, les châtellenies de Belin, de Vaux et le domaine de Buffe, sa seigneurie s'étendait sur les paroisses de Saint-Ouen-en-Belin, Laigné-en-Belin, Saint Gervais-en-Belin, Moncé-en-Belin et Teloché-en-Belin. Il percevait des droits de pêches et de pêcheries, de billette et de passage.

 

L'année de l'acquisition du comté, Marin Rottier de Madrelle rencontra de sérieuses difficultés avec Madame de La Baussonière, qui avait fait abattre des sapins. Au bout de deux ans, après avoir épuisé tous les moyens pour trouver un arrangement avec la Veuve de sieur Corbin de Varennes, sieur de La Baussonière. En remontant à un aveu rendu par René de La Baussonière le 29 décembre 1495, le seigneur de Belin, avait attiré l'attention de la dame de La Baussonière sur son bon droit. Refusant toute conciliation, elle assigna Rottier de Madrelle devant Monsieur de Blanchardon, Maître des Eaux et Forêts du Comté du Maine, par exploit de Mongendre le 11 janvier 1758. Le seigneur de Belin , pour sa défense produisit que les 500 journaux de sapins et de landes lui appartenait depuis 1399, que cette terre s'étendait de Ponthibault aux Boelles * des Bigottière d'un côté, et du chemin qui va de Buffe à Laigné, et d'un autre un bout de chemin de Pontibault à Pontavallain. Il produisit des aveux de Jacques de Maridort au  Roi le 20 mars 1407, à Charles d'Anjou, comte du Maine le 18 mai 1452, au fils du précédent le 10 septembre 1538, par François d'Averton le 21 juin 1630, par dame de Rochechouard, veuve de Jacques de Mesgrigny, marquise de Bonnivet le 18 mars 1682. 

 

Madame de La Baussonnière, fut condamnée à remettre tout en état. Dans le même arrêt de la Cour de Parlement , nous apprenons que cette lande des Bigottières s'appelait " Chamaillard ".

 

Successivement le logis a hébergé  des religieuses, puis devint pour un temps la propriété de l'évêché du Mans, avant d'appartenir à Monsieur Pourriau , négociant au Mans, puis à Monsieur Prosper Daudibon, également négociant au Mans, qui fut maire de Guécélard.

 

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Montrées et visitation des Bigottières en date du 9 octobre 1876 - Reproduction interdite

 

* boille - boelle - boel -boêle - mot de patois local très utilisé dans des actes de chartrier - il désigne des fossés, des canux servant à drainer des terres humides, ils sont caractéristique de notre terroir de bocage.

 

Une étude d'un plan du versant, datée du 18 mai 1983 met évidence deux affluents rive gauche,

 

- le ruisseau des Bigottières régulant les boêles,

- le ruisseau de l'étang de Malido, long de 1.508 mètres et d'un profil mouillé de 1,3, m. versant de 46 hect.

 

 

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- le ruisseau de Pré-Maillet reliant le ruisseau de l'étang de Malidor à celui de Château-Gaillard, est un drainage naturel des sols spongieux, où l'eau en raison des bancs argileux n'est jamais très loin de la surface - affluent droit du ruisseau des Fillières.

 

- ruisseau de Château-Gaillard, long de 7.802 mètres, et d'un profil mouillé de 1,7 m, versant de 280 hect. Il fait office de collecteur principal d'un réseau dense de petits cours d'eau dont les principaux sont dénommés 1er, 2ème, 3ème, 4ème, 5ème et 6ème affluent.

 

Sur la droite du cours du Rhonne, on pourrait dire en parallèle, l'Anerai. Le " Gué d'Anarré - alt. +43, délimite la commune d'Arnage de celle de Moncé-en-Belin. Sur la carte de Jallot en 1706, il est désigné sous l'appellation de " Ravine d' Anaret ". Sur un  Glossaire de Vieux-français à la B.N.F. à Paris, la définition de : ravine, est petit canal creusé pour faciliter l'écoulement des eaux de drainage. Long de 11.931 mètres, y compris le ruisseau des Beulières proprement dit, son profil moulié est de 1,5 m.et draine ou irrigue par sécheresse 2.403 hect; ,  mais son volumme en eaux fortes peut passer rapidement de 0,010 à 2.000 m3/jour.

 

A la Ronceraie, nom attesté en 1175. Ce lieu est cité différents Cartulaires en 1286, 1547 et 1771.

Au " Gué de la Ronceraie, également appelé Gué de Buffard, l'endroit est mentionné dans des lettres patentes d'Henry IV à François d'Averton, seigneur de Belin en 1604.

 

Buffard, nom attesté en 1200 . Etymologiquement, ce nom d'origine saxonne , peut se situer au V-VIème siècle. Sa traduction intrinsèque est : baraque en bois solidement construite, robuste et résistante. Par analogie, on peut supposer à cet endroit pour contrôler le franchissement de la petite rivière " une sorte de maison forte...? ".

 

C'est en ce lieu que conflue sur la gauche du Rhonne,

- le ruisseau des Fllières, long de 10.108 mètres, et d'un profil mouillé de  2,3 m, versant 7.377 hect. . Lui aussi peut rapidement évoluer de 0,010 à 5000 m3/jour. L'importace de son profil mouillé, est significatif d'un lit sur l'argile directement.

 

Les différents sondages de I.N.G., et la lecture des différents rapports qui en découlent, témoignent qu'à Guécélard la présence de très importants bancs d'argiles glauconieux,  la pente insensible rendent des terrains facilement inondables, en importance et en durée. Il ne faut pas occulter qu'à Guécélard on a extrait non seulement de l'argile, mais également du roussard.

 

- le ruisseau de Guécélard, dernier affluent gauche, qui n'existe plus que sur les plans de la D.D.A.F. et sur ceux de la D.D.E.,  avait une longueur de 875 mètres, un profil mouillé de 1 m., prenait sa source au " Bois des loups ".

 

Peu après, le Vieux-gué ( cité aux XII et XIIIème siècles ), le Grand-gué ( cité aux du XIII au XVème siècles ), un peu avant sa confluence avec la grande rivière existait depuis la préhistoire un troisième gué dénommé sur divers actes aux A.D.72 : gué de Mondan, ou gué de Ronneau ou gué du Moulinen en 1643. Lui aussi a son historiographie, Marie de Médicis, Louis XIIII, Madame de Sévigné et quelques autres y sont passés à plusieurs reprises.

 

 

 

Il était une fois......un mélancolique petit lavoir...?

Un lavoir est un endroit où l'on blanchit le linge,

et où l'on noircit le monde......

 

Monsieur Quéru, Conseiller Municipal et les quatre autres Conseillers de la section de Guécélard, de la commune de Fillé- Guécélard sollicitent de Monsieur le Préfet de la Sarthe le 14 mars 1864, l'établissement d'un barrage sur le Rhonne, en aval du " Grand gué "et le réaménagement d'un lavoir existant construit en maçonnerie, chapeauté par un toit à un pan incliné couvert en vieilles tuiles plates de pays sarthois. 

 

En date du 6 juillet 1864, le Préfet et le Conseil général de la Sarthe donnent leur accord, et octroient un droit d'eau.

 

 

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Reproduction interdite

 

 

Le lavoir aura deux travées séparées par un pilier circulaire en maçonnerie. L'accès se fera au bas de quatre marches maçonnées, par une porte centrale fermante. Un quai intérieur desservira deux pontons en chêne, mobiles en hauteur de trois bancs de lavage chacun. Le lavage se fera sur une planche de chêne inclinée.

 

Chaque ponton pourra être rehaussé ou abaissé, en fonction du niveau de l'eau du cours d'eau, par des chaînes fixées à chaque angles, deux par deux reliées à deux treilles aux extrémités.

 

A l'extérieur, un terre plein sera réservé à " l'atelier municipal ", c'est--àdire à l'emplacement où stationnera l'alambic 

 

 

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Reproduction interdite

 

 

Cet alambic dont on parle peu, mais qui distille la fameuse " prunelle ", cette eau de vie à base des " prunes violettes de Guécélard ", si appréciée jusque dans le Saumurois.

 

 

légende attachée à notre petit lavoir......ne disait-on pas,.......mais on le murmurait de bouche à oreille.......au temps jadis,

lorsque que le vent d'ouest souffle avec violence sur le terroir guécélardais, que les gros nuages chargés de pluie cachent la lune, dans la nuit obscure les bourrasques par rafales plient les baliveaux, secouent violemment les arbres,...... n'entend-on pas les claquements secs des lavandières de minuit qui lavent les linceuls des trépassés des mois à venir. Certains assurent avoir entendus leurs ricanements......mais allez donc savoir....minuit quand même.....cela fait tard !

 

superstitions...?  

pour faire cesser la pluie qui compromettait gravement les récoltes de foins ou de céréales, on versait de l'huile de noix dans le Rhonne, au Vieux -gué. L'huile ne finissait pas seulement dans l'océan Atlantique via la Sarthe et la Loire, mais directement en enfer. Là elle calmait, et cela était certain.....n'en doutez pas......les brûlures atroces du Grand Satan lui-même, qui pouvait  alors se dispenser de l'eau bienfaisante du ciel. De ce fait.....le beau revenait. 

 

Depuis les Gaulois, qui considéraient le gué comme un endroit pratiquement sacré. Ce point de franchissement était un  " pont sous l'eau". Il y résidait en permanence deux déesses gauloises. Aussi, on ne crachait pas dans l'eau d'un gué.  Christianisé, le crachat dans l'eau d'un cours d'eau était considéré comme de l'eau bénite pour le diable.

 

croyance....

il n'y a pas si longtemps lorsque notre petit lavoir fin XVIIIème existait encore, les lavandières qui sortaient un drap de l'eau pure du Rhonne, ruisselant, se groupaient deux par deux pour les essorer, pour tordre un drap toutes les deux dans un sens opposé. A ce moment précis, très crucial, il ne devait se former aucun " mochon  - hernie ", aucune poche. En effet, celle qui se trouvait la plus proche d'un mochon épouserait un bossu dans l'année, ou aurait un enfant difforme.......ou se casserait une jambe.

 

Que faut-il en penser ? Un fait existe la vallée du Rhonne, est un terroir formidablement riche de légendes, de croyances et de traditions.

 

 

 

Mondan, un site géologique, lourdement chargé par l'Histoire.

 

C'est au pied du site chargé d'Histoire de " Mondan ", que la rivière dénommée Rhonne, célèbre son union et sa mort dans un denier crochet, avec la rivière Sarthe.

 

Qui mieux que l'étymologie de la langue française, et celle la langue allemande, qui pour une fois se conjugue à la perfection :

 

- Mondan, signifie précisément, très exactement : embouchure d'une petite rivière avec une plus grande.

 

Il est historiquement certain, que la lignée des hommes d'armes ayant accompagné Rotger, père d'Hugue 1er, comte du Maine, lors de la constitution du comté du même nom, a pris le nom de la terre qui lui avait été concédée à titre de récompense, pour ses bons et loyaux services.

 

Il est donc acquit, que la seigneurie de Mondan, seigneurie rurale par excellence, s'est édifiée à la pointe de l'épée. Son histoire nous l'avons reconstituée du VIIIème siècle au XIXème. L'une de ses légendes n'évoque-t-elle pas :

- lorsqu'un orage venant du nord-ouest, se déchaîne, entre les grondements sourds et le claquement effrayant de l'éclair, on distingue " .... le cliquetis des armes de ceux qui sont morts au combat en ce lieu....".

 

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Plan de 1643, détaillant la disposition des bâtiments du Château de Mondan, et faisant la distinction avec le domaine du Carreau, ayant appartenu au prieur du Prieuré Sint-Pierre-de-Parigné-le-Polin.

Plan des Archives Nationales de Paris - Reproduction interdite

 

coup d'oeil sur le lieu-dit le " Carreau ",

 

Erispoë, en 833, lors de son offensive sur Le Mans séjournant dans notre région, selon le Cartulaire de Redon, accompagné de plusieurs moines, dont un dénommé Caroth, installa celui-ci comme supérieur, c'est-à-dire Prieur du Prieuré Saint-Pierre-de-Parigné-le-Polin. Un acte des Archives Nationales du IXème siècle, nous informe, qu'un seigneur du nom de Poolinus, donna une terre au Prieur en bordure de la Sarthe, non loin d'un autre lieu appelé Touche-Luère, moyennant une prière des moines tous les dimanches pour le repos de l'âme de ce seigneur de ses enfants et de ses parents. Ce lieu pris le non " terre de Caro ", et fut longtemps planté d'une vigne qui donnait un prestigieux vin  de messe, selon des actes de l'abbaye de Saint-Mesmin.

 

nous attirons l'attention du lecteur,  le texte de cette page est une synthèse, extraite  de l'ouvrage  :  De l'Orée de Bercé à........Guécélard, au fil de l'eau..... : 152 pages A4 sur velin 90 gr.

dépôts légaux le 3ème trimestre 2009

André Gobenceaux - le 10 janvier 2011




 

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