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andregobenceaux@gmail.com

Quand et pourquoi ce nom est apparu? Son Histoire commence bien avant que ce lieu-dit n'en porte le nom.

LA MEMOIRE OUBLIEE : LA VIE " AUX TEMPS JADIS "

 

Les temps passés, sont si lointains, que nos mémoires n'en soupçonnent absolument plus la réalité approximative.

Le mode de vie, la façon de s'habiller, les coutumes et de nombreuses autres choses découlant de la vie au quotidien de nos Aïeux des XVIIIème et XIXème siècles, nous sont complétement étrangers. Ces pages de notre mémoire, ..........sont des feuillets authentiques du journal intime de notre patrimoine guécélardais commun.

 

Jusque vers la première moitié du XVIIIème siècle, la campagne guécélardaise présentait un aspect ayant très peu changé depuis le Moyen Âge.

Notre Ancêtre, était un paysan,  et fier de l'être. Il vivait chichement, dans une maison où le confort était rudimmentaire, sur un lopin de terre qui portait le nom de clos, de bordage, de métairie, en fonction de la superficie exploitée.Quelque soit le temps, la température, sans relâche, du lever au coucher du soleil, il travaillait cette terre ingrate que nous foulons au quotidien.

 


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" Vieux-Bourg de Guécélard ", cliché pris du petit lavoir du XIXème siècle aujourd'hui disparu - coll. Privée

 

 

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Vraisemblablement l'un des premiers plans de guécélard, dressé en 1674 et 1720 - Il représente avec un grand souci du détail, non seulement Guécélard , c'est-à-dire le " Vieux-Bourg ", mais également les quelques maisons agglutinées autour de l'église sur la rive gauche du Rhonne. Ce petit village prendra le nom en 1767, lors de l'ouverture de la grande royale n°26, reliant Paris à Nantes via Chartres, Le Mans, Angers; de " Petit Gueceslard " - coll. privée

 

 

 

LE QUOTIDIEN DE NOS GRANDS-PARENTS,

 

Il n'y a pas si longtemps, cela se pratiquait peu après la fin de la dernière guerre.

 

- nos Aïeux dès leur réveil, le matin, ils ouvraient le battant supérieur de la porte d'entrée de la salle principale: en direction du soleil, il inclinait profondément la tête.

- lors de la batterie, lorsque la dernière botte de la moisson de l'exploitation était battue, le fermier prenait une poignée de grains de froment et la jetait en l'air en direction du soleil.

 

Réminiscences du passé ?

 

Coutumes, traditions séculaires très certainement.

 

Lamartine, dont le talent est difficilement contestable, n'a-t-il pas écrit:

 

O soleil.....

Le jour où, séparant la nuit de la lumière,

L'éternel te lança dans ta vaste carrière,

L'univers totu entier te reconnut pour roi,

Et l'hommee, en t'adorant, s'inclina vers toi

 

Hymne au soleil, certes, et les " Feux de la Saint-Jean"....?

 

 

 

DANS LE RYTHME FRENETIQUE DE LA VIE DES TRAVAUX DES CHAMPS.....

 

Notre paysan guécélardai, a un patron aussi omniprésent qu'exigeant : le temps.

 

Ce sont, parce que cela en a toujours été ainsi, et qu'il en sera indéfiniment ainsi, les conditons atmosphériques qui implacablement rhythment la cadence des travaux agricoles.

 

Avec les beaux jours, il faut faucher l'herbe, qui séchée avec compétence,engrangée dans les greniers, nourrira les bovins, les chevaux et les ovins en étables et écuries pendant les mois d'hiver. Assurant une production de lait régulière et de qualité proportionnelle à celle du foin.

 

 

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Départ pour le champ, où sera chargé le foin à destination du fenil situé au-dessus de l'étable.

De trois à quatre jours après avoir couper l'herbe haute de 60 à 70 cm, avec la faucheuse Mac Cormick ou Puzenat atelée de deux chevaux de front, l'avoir patiemment retournée avec des brocs ( fourches à trois dents ) pour un séchage complet, puis aérée avec la faneuset attelée, mise en andains avec la rateleuseégalement attelée, puis la mise en " butiaux "  ; seront nécessaires - coll. privée 

 

 

La fin de la fenaison était en général le 24 juin, jour de la Saint-Jean.

 

De très vieux documents nous relatent avec de nombreuses précisions les feux de la Saint-Jean au Gué de Ceslard au XVIIème siècle / XVIIIème. Ils nous sigalent que sous l'égide du seigneur de Buffe, lui-même et  les paysans du voisinage apportaient des fagots préparés à l'avance, à cet effet. Au carrefour du " grand chemin du Mans à Angers, et de celui de Moncé-en-Belin à Fillé  par le bac, l'endroit étant trèsdégagé. Là ils entassaient lesdits fagots en une sorte de pyramide, la nuit venue, on s'asseyait en cercle autour du feu que le plus avancé en âge avait allumé. Puis au plus fort du brasier, bras dessus bras dessous, hommes, femmes, veillards, et jeunes dansaient une ronde effrénée, et bruyante. Losque,  faute de combustible le feu baissait d'intensité, les garçons bons à marier, sautaient par dessus les braises et les flamèches pour se faire remarquer par la gente féminine. Le feux éteint, les braises devenues charbon noir froid, chacuns'en retournait chez soi non sans avoir pris un ou deux charbon.

 

- l'un était destiinné à l'angle droit du rebord de la grande cheminée de la pièce commune : il était sensé protéger l'habitation et ses occupants contre le feu du ciel - la foudre,

 

- l'autre était placé sur le bord intérieur de la porte d'entrée de l'étable, il devait préserver les animaux y séjournant du feu la bouche - la fièvre aphteuse.

 

Bel-Air ( orthographe du XVème siècle ), qui s'est écrit Bel Aire, signifit en trançais courant " espace assez grand, assez dégagé ". Si l'on remonte dans le temps  au Haut-Moyen Âge : VIIème - Xème siècle, la signification est totalement différente : Aire pour espace ; Bel pour Belenus en Celte / Belenos en Gaulois : le dieu Soleil . Ce qui nous donne espace du soleil - espace du dieu Soleil. Les Archives départementales de la Sarthe, nous informent que dans notre région jusqu'au VIIIème et même IXème siècle le culte du dieu Solieil - Mithra était fortement implanté, incrusté dans les esprits.

 

Jusqu'en 1795, les scieurs-moisssonneurs coupaient les tiges par poignées en imprimant un mouvement de scie à leur faucille qui portaient de petites dents. La paille coupée haut, laissait beaucoup de chaume, et pas mal d'épis à glaner. On groupait les gerbes par tas de douze " les petits meulots ainsi formaient s'appelaient des douzaines ", pour permettre une première évaluation.

 

Au XVIIIème et au XIXème siècles, dans notre campagne on utilisait la gaule, puis le fléau.

 

L'aire de battage exposait nécessairement en plein soleil, sans aucunne éventualité d'une quelconque ombre,  était très soigneusement nettoyée, puis on y étalait les gerbes déliées. L'action direccte du soleill était indispensable, le grain s'extirpant plus failement sous  les coups de la gaule *. Les batteurs rangés côte à côte frappaient ensemble " " l'airée  du plat de leur gaule, ou de leur fléau *.

 

*gaule - longue branche de chêne, dont l'extrémité était repliée, formant une boucle.

* fléau - sorte de gros gourdin de houx, avec unne lame de frêne ou de néflier écorcé au four, devenu très résistante. Emmanchée avec des liens de cuir ou de peau d'anguille à un manche " toulot ", autour duquel il pouvait virevolter en tous sens.

 

Longtemps les  traditions locales, ont transformé la dernières " airées ", en f^te champêtre :le soir, la dernière gerbe battue on dressait le " bulot " , une gerbe décorée de fleurs des champs, que les batteurs hissaiennt en " hahalant  bruyamment ", puis la maîtresse de maison, assise sur une chaise était portée par les hommes jusqu'à l'aire de battage,  et tous les hommes chantaient alors " la chanson de la gerbe ".

 

On ne connnaisait pas le moulin à vanner. On attendait les grands vents de novembre pour " venter le grain ".

 

Récolter les céréales, puis les amener avec des chartes dans l'aire où elles seront battues. De cette récolte, dépendra la survivance de la petite communauté agrile guécélardaise. C'est 1 mois 1/2, d'un labeur incessant, pénible et ô combien incertain.

 

 

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Scéne de batterie à la Martinière à Guécélard, dans les années 1935

On remarque la locomobile, qui remplace, la traction par chevaux, et qui précéde le tracteur des années 1950.

coll. privée 

 

 

   

Nul doute, un déséquilibre alimentaire existait, à toujours existait.

 

A table, pas d'oeufs, pas de volailles, pas de beurre, très peu de crème, denrés exclusivement réservés à la vente au marché du Mans.

 

Plusieurs documents des Archives de la Sarthe nous révèlent: vers 1830-1840, juqu'à vers 1855, une expansion démographique importante et constante de la cité du Mans. Ce développement offre un maché de consommateurs demandeurs, particulièrement intéressant. Ce nouveau débouché n'échappe pas à nos petits maisonniers guécélardais de cette époque  impitoyable. Cette source de revenu en " monnaie-espèces ", est une aubaine pour nos bordagers pratiquant sur de petites parcelles une polyculture maraîchère familiale. Mais il y a une contre-partie : cinq lieues ( 20 km. pour le marché des Jacobins, deux fois par semaine, 18 km. pour celui de Pontlieue ), aucun moyen transport, si ce n'est qu'un ou quelques métayers de grosses fermes du terroir, pouvait emmener dans leur " charte " de quatre à cinq personnes chargées de paniers volumineux . La compensation, car évidemment ce n'était pas gratuit le mari devait une journée de travail.

 

Pour celles, les plus nombreuses qui devait faire l'aller-retour à pied, le départ du bourg de Guécélard était vers les 4 / 5 heures du matin, hiver comme été, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige ou non, alors que tout le petit monde dort profondément. La fermière closière, bordagère chargée de deux grands paniers, partait  à pied seul, souvent dans la nuit noire aux marchés du Mans, vers les sept heures à celui de La Suze.  En petits groupes pour se rassurer, tout le long du chemin les groupes s'étoffaient de nouvelles venues. Les paniers de tiges de bouleaux tressées, copieusement garnis de volailles ( poulets, poulardes, chapons, lapins, canards prêts à cuire ), de légumes frais , extraits le matin même par le mari à la lueur d'une lampe à pétrole, nettoyés, lavés ( des choux, des poireaux, des carottes, des navets, des raves, des salades,  des herbes aromatique ), des fruits cerises, des prunes, des pommes, des poires, des mêles, des noix , des châtaignes ), du  miel, de la cire, des confiture set des compotes maison, du beurre, des oeufs, du fromage " le fameux bolo". L'exmanen des comptes rendus des sergent des marchés du Mans, nous dévoilent l'imagination débordante de la variété des produits que nos paysans pouvaient offrir aux citadins, pour leur facilité le quotidien. Ainsi, à l'automne le mari accompagné son épouse et vendait des " pommes de pins" et des " fagiots " petits fagots de bruyères séchées destinés à allemer les cheminées ou les poêles .

 

 

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coll. privée 

 

 

 

Le mari, aidé des enfants les plus âgés, trayaient, affouraient, et  " flambeyaient " - nettoyaient les bêtes.C'est le père qui avec une vieille brouette tout rafistolée, lourdement chargée du fumie, le transportait  sur la barge.Après un frugal petit déjeuner : un bol de lait chaud et guignon de pain sec.

 

Le café est une denrée rare et cher.

 

Le sucre coûte très cher, quant au miel, il  est lui aussi réservé à la vente.

 

Le produit de la vente sur les marchés, et le seul revenu en argent monnaie, dont dispose  le paysan guécélardais. Tout les reste est une question d'échange.

 

Ainsi, pour le payasan qui ne boulange pas, et ne disposant pas d'un four à pain dans le pignon de sa maison ; après avoir payé son propriétaire en sacs de blé, ce qui lui restait il le portait au moulin de " La Beunèche ", les jours suivants.

 

Il empruntait  la petite route de La Suze, laissant Mondan sur sa droite, il traversait les bois de Mondan. A " Touche-Luère " il prenais le raidillon du chemin qui descend vers la rivière Sarthe. A cette époque, il existait une chaussée dallée du XVIème siècle,  " la chaussée des moines ", chaussée qui quelque soit le niveau de l'eau menait notre paysan au moulin de La Beunêche. Conduisant un tombereau attelé d'un percheron, chargé de sacs de blé. Au moulin, le meunier pesait les sacs, puis les versaient dans le moulin. Puis il rendait au paysan le poids de farine, et de son équivalent au poids remis déduction faite de la " part du meunier " - le salaire de celui-ci.

 

 

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coll. privée

  

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coll. privée - Photos A.G.

 

 

En revenant du moulin, notre Aïeul s'arrêtait chez le boulanger, où il laissait une grand partie de sa farine. Le boulanger et notre paysan prenait une baguette de coudrier qu'ils fendaient par la moitié. A chaque pain pris une coche était faite sur les deux baguettes jointes. C'était le pain " à la coche ".

 

 

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coll. privée 

 

Un authentique vestige à Guécélard, un  four à pain couvert du XVIIème - Dans le Maine, les fours à pain placés dans les pignons étaient souvent couvert de tuilles plates, fabriquées localement. On les trouvait dans les " Maisons de Maîtres ". Celui-ci en excellent état, était dans une seigneurie qui a existé à Guécécélard, jusque vers 1790 .L'un des nombreux fiefs de la famille Auvé - juge au Présidial de La Flèche - Photo A.G.

 

 

 

COUP D'OEIL SUR L'ALIMENTATION DE NOS AÏEUX,

 

En 1837,à son lever le paysan guécélardais et sa famille, mange une assiette de soupe aux choux, rarement avec un morceau de lard, le plus souvent "arrosée de petit lait ", trempé de pain de seigle.Puis, une ou plusieurs tartines " des beurrées ", avec du fromage frais assorties de tiges vertes d'oignons coupées dans le jardin, l'été ; de graisse de porc, l'hiver.

 

A miidi, le repas se compose également d'une soupe copieuse de légumes de la saison, prélévé dans le jardin, qui précéde un plat de bouillie ( farine d'avoine ou de sarrazin ), additionnée de pommes de terre ou de fèves. L'élément carné, la viande était exclusivement composé de porc e de volailles de la basse-cour, les jours de fêtes exceptionnelles. Les légumes cultivés dans le potager proche de la maison : carottes blanches et rouges, haricots blancs et verts, navets, poireau, pois, raves, ils sont invatiablement servis bouillis et arrosés de petit lait après écrémage, ou de baratte.

 

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Vinaigrier, contenance trois litres - Rempli de vin, de cidre, de jus de franboise, nos Aïeux guécélardais laissé à l'air libre le liquide s'oxyder. Lorsque s'était formé " la mère vinaigre ", en utilisant la petite bonde, visite sous l'anse ; ils prélevaient la quantité de vinaigre désiré. Ils faisaient souvent macérer une branche d'estragon, de thym, de laurier, de plantes aromatiques ..... pour une saveur particulière. Dans les Annales des trois et quatre auberges / tavernes guécélardaises, on trouve des traces de ses vinaigres. Ce pot était également fabriqué par nos potiers de Guécélard dans des plus dimensions plus importantes : les plus grands  que nous avons retrouvé pouvaient contenir jusqu'à 30 litres de lait. Pendant deux jours la fermière laissait le lait se reposer, et la crème surnageait alors  en surface. En retirant la bonde elle extrayait le petit lait , puis la crème beaucoup plus épaisse était transvasée dans la baratte - Photo A.G.

 

 

 

L'été, lorsque la journée est plus longue, les travaux plus pénibles, affronter sans pouvoir les éviter les rayons ardents du soleil, une collation coupe l'près-midi. Elle consistait aux XVII,XVIII et XIXème siècle, en tartines de pain de seigle enduites de beurre, le plus souvent de graisse de porc assaisonnée ( sel, thym,ciboule, persil, ail, oignon ).

 

Vers la fin du XIXème siècle, et encore dans les années 1950, ladite collarion comportait des rillettes " rilles ", et des pâtés divers confectionnés par la maîtresse de maison. La réserve de rillettes dans des pots en grès, de pâtés dans des terrines en terre, des pots de confitures étaient placés sur haut, et derrirère le fronton de la grande armoire lingère, qui trônait au centre de la grande pièce, séparant les deux lits, pied à pied, où dormaient : côté cheminée les parents , dans l'autre la ou les filles. On y mangeait souvent après 1870 des viandes froides, des restes du repas du midi ou de la veille. Se véritable repas, se terminait avec les fromage maison, dénommé " bolot  * "dans la Mayenne ; " belot * " dans la Sarthe

 

* le lait à la traite non écrémé était additionné de présure de veau. Caillé, il était mis dans des " pôtes " pour égoutter pendant plusieurs jours. Lorsqu'il était suffisamment compact, ferme  pour être maneuvré à la main, il était placé sur une tuile à sécher dans le garde manger accroché à environ  trois mètres du sol, au pignon nord d'un bâtiment ; après avoir était salé sur le dessus. Devenu sec, il était lavé, par trempage soit dans du vinaigre de cidre, soit vinaigre de vin, dans du cidre, ou dans de l'eau de vie de cidre, à trois reprises, en plusieurs jours. Devenu affiné, il faisait le délice des fins de repas de nombreux gourmets.

 

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Batte à beurre, et  sa cueillère - La fermière tenait la batte présentée,  dans son bras gauche remplié, tandis qu'avec sa main droite elle maniait la cuillère pour extraire la dernière goutte de petit lait de la motte qu'elle malaxait. Puis elle lavait le beurre à l'eau claire et fraîche. C'est avec cet ustensile qu'elle préparait pour le marché ses mottes de deux, d'une ou une demie livre, ou qu'elle y ajoutait du sel  - Photo A.G.

 

 


Les repas, selon la saison, se terminaient invariablement avec soit par des fruirts de la saison, des confiture, le samedi tous les qunze jours, par une tarte, lorsque la patronne boulanger, et cuisit dans llle four placée dans le pignon de la maison, et s'ouffrant à l'intérieur, au milieu de la vaste cheminée.

 

Le soir, lorsque toutes les occupations courantes étaient pour sainsi dire terminées, une solide soupe aux légumes, ou l'été la célèbre " miotée " - du pain tempée dans du lait froid, souvent écrémé, ou du cidre ).  L'hiver le potage était accompagné de châtaignes bouillies. La marmite posée au milieu de la longue table centrale, encadrée dans le sens de la longuer, de deux bancelles ; chacun puisait avec ses doigts. Quelques fois ont les mangeait avec des pommes de terre, du fromage blanc nature ou très légérement salé, ou simplement du mait - cela représentait un extra.

 

Aux siècles précédents, XVIIème et XVIIIème, les repas étaient pris autour de la cheminée placée à une extrmité, dans la largeur de la grande pièce commune. Assis sur des ba,cs de une ou deux personnes, ou pour les enfants sur le sol en terre battue, la marmite en fonte,  noircie par le feu, reposant sur ses trois pied. Chacunse servait avec sa cuillère de bois.

 

Le principal mobilier a été dans les quatre derniers siècles, le coffre, où l'on rangeait ce que l'on avait de plus précieux, et les plus beaux habits. L'insécrurité pratiquement permanente, contraignait à une certaine mobilité.

 

- aucune casserole, le chaudron en fonte noire à trois pied et son couvercle,  dont nous  venons de parler, pour cuire les légumes du jardin ; un poêlon à très longue queue ; une poêle à trous destinées aux châtaignes.pour cuisiner la bouillie de céréales et les galettes.

 

Au XVIIème siècle, l'écuelle en bois est personnelle, chacun la sienne. Vers 1750,  des documents nous indiquent l'apparition de l'assiette creuse en terre cuite : "la calotte ", la fourchette se gé,éralise dans le même temps. L'assiette plate est en étai,, on ne la trouve que dans uee certaine classe de la soièté. Pas de verre on boit dans des gobelets en bois, puis  en étain : on sert l'eau, le vin et le cidre dans des pichets en loisellerie " le choquet ".

 

 

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Broc en boisellerie local d'environ trois litres. Il était destiné à recevoir du vin ou du cidre, le bouchon en bois, était toujours placé pour éviter aux mouches ou à divers insectes de tomber dans le beuvrage - Photo A.G.

 

 

 

 

L'HABILLEMENT.......... FONCTIONNEL DE NOS AÏEUX, 

 

Contre la pluie cinglante et l'humidité persistante, pour se préserver du froid et de la bise glaciale, l'homme, le travaillleur de notre terroir n'avait qu'une protection, pour les moins fortunés une : pelisse en peau de chien.

 

Les vêtement de travail des hommes et des femmes qui passaient la majorité de leur temps au contact des animaux :  les atteler, les dételer, les panser, les traire, les nourir, les nettoyer, les soigner, les assister, de travailler la terre par tous les temps, sont en permanence " crottés " - souillés. Le linge de corps est imbibé en permanence de sueur, occasionnés par les efforts continuels des différents travaux agricoles, compte tenu de la faiblesse des équipements.

 

Il faut savoir qu'à la fin du XVIème siècle, la quasi-totalité des habitants de notre campagne guécélardaise couchait encore sur le sol. Le lit, tel que nous l'imaginons n'existait pas. Une litière faite de fougères séchées, recouverte d'une couverture de peaux d'animaux ; servait de couche. Vers la deuxième moitié du XVIIème siècle le bois de lit commence à se généraliser, d'abord dans les métairies des seigneurs de Buffe et de Mondan, puis au hameau du Gué de Célard, et ensuite un peu plus tard dans les bordages dispersés. Dans ce lit à couette - pas de matelas, pas de sommier. La couette de plumes de poules apparaît, complétée par une couverture * blanche tissée par la maîtresse de maison, moitié laine, moitié chanvre.

 

* le grand chic de l'époque, dans des inventaires après décès à Buffe, à Mondan, aux Bigottières on trouve des couvertures rouge. Cette teinte était obtenu avec des cochenilles importés d'Espagne. A la fin du XVIIIème siècle, la culture de la Grance, la mécération des racines de cette plante permit d'abaisser considérablement les prix.

 

Si la grande toilette est effectuée le dimanche, c'est également le dimanche qu'on change de linge en se " rappropriant ". Le costume des grandes occasions, des fêtes solennelles, des cérémonies familiales, " l'habit du dimanche ", c'est dans la majorité des cas l'habit que l'homme portait le jour de son mariage. Ce costume fait de drap de bonne qualité, il le portera sa vie durant, il l'endossera une dernière fois pour sa sépulture.

 

Tradition séculaire, et peut-être beaucoup plus lointaine, elle est nette : la disitnction entre les hardes du travil, de la semaine, c'est-àdire de la vie au quotidien, et les vêtements de " sortie " dénommée " du dimanche ". Cette diférence marque l'attachement de nos Aïeux aux rites ancestraux, respect des traditions et des convenances soucieux de préserve son formalisme.

 

 

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coll. privée 

 

 

Si le premier est adapté au trvail rural sous toutes ses formes, le second par contre est fortement inspiré de l'habit de l'habitant de bourg, pour ne pas dire citadin.

 

Le premier, grâce à l'imagerie populaire qui supplée la photographie inexistante à cette époque, nous permet de découvrir la blouse de grosse toile bleue, solide faite pour durer, de forme ample et très enveloppante, le bonnet qui sert et protège la tête, les sabots " boëttons ", signe distinctif de ruralité. Fabriqué localement ( il y eut jusqu'à deux sabotiers à Guécélard entre 1842 et 1896 ), ils sont tout particulièrement adaptés à la marche dans les sols humides, la boue, de plus garnis de paille, ils entretiennent une température constante par les plus grands froids - C'est l'image typique et représentative de nos paysans des XVIIIème et XIXème siècle.

 

En 1735-1740, le vêtement est en toille rayée, la culotte descend jusqu'aux genoux, que l'on porte avec des guêtres ou des bas ( les chausses ), suivant le rang social et la région. La veste est cintrée, assortie d'un gilet.

 

La mode féminine est sujette à de nombreuses variantes suivant les régions  et même au sein d'une même région. Par exemple : la Sarthe / le haut-Maine : d'un terroir à l'autre, quand ce n'est pas d'une paroisse à la voisine. Différenciation dans les costumes, mais aussi et surtout dans les coiffes. Il n'est pratiquement pas possible d'en fixer une image représentative unique , et spécifiquement authentique.

 

La jupe est longue, et s'arrête à environ 20 cm. du sol, la teinte est bleue, vert foncé ou prune. Elle est plissée, froncée à la taille, agrémentée d'un petit tablier blanc bordé de dentelles, parfois plus ou moins brodé, marquant un signe extérieur d'aisance.

 

Pour enjoliver leurs caracos, les femmes et les jeunes filles se paraient d'un fichu en toile imprimée fleurie, couvrant les épaules, descendant bas en pointe dans le dos, croisé ou noué sur la poitrine, toujours pour marquer une particularité locale.

 

En 1740, la robe est en  étamine de laine brune, orné d'un col et de poignets blancs. Vers 1760-1765, la jupe est plus courte en coton rayé, complétée d'un casaquin et d'un foulard uni ou fleuri.

 

La coiffe guécélardaise, a la forme d'une galette, elle est destinée à recevoir les cheveux que les femmes portent longs. Finement et richement brodée, nouée sous le menton par un ruban qui couvrait les oreilles. Là également, une distinction entre la coiffe de la semaine etcelle du dimanche.

 

Cette coiffe, qui variait selon les régions, et quelquefois les villages a peut-être pour origine cette injonction adreesée par Saint-Paul aux Corinthiens :

- " Il faut que la femme marche le chef couvert à cause des mauvais anges "

Epitre I, XI, 5,6 et 10

 

 

 

LE DIMANCHE N'EST PAS UN JOUR COMME LES AUTRES.

 

Le dimanche n'est pas un jour comme les autres. On y travaille certainement, sauf dans certains cas, dans une extrême nécessité. Sans énumérer en détail les tâches domestiques incontrournables à accomplir par la mère de famille,  les soins aux  différents animaux de l'exploitation agricile, ne sauraient s'interrompre.

 

Certains  de nos petits closiers, de nos petits " maisonniers " peu fortunés, allant en journées dans les métairies, à une ou deux lieues de leur maison, de leur bordage ; profitait du dimache pour effectuer les travaux indispensables à leurs bâtiments, à leur lopin de terre, que leurs épouses, et que leurs enfants n'avaient pu faire dans la semaine.

 

Au XIXème siècle, et  jusque dans les années 1950, le dimanche c'est le jour de la messe.

 

Nos paysans , dispersés dans la campagne guéclardaise, par les chemins creux desservants leurs écarts, " endimachés montent  " au bourg à pied, en groupes familiaux ou de voisins, et quelques-uns les plus aisés en cariole.Toutefois, un membre de la famille, souvent l'ainé des garçons, reste pour assurer la sécurrité des animaux, et la protection dess biens......les " malfaisants " sont souvent aux aguets.

 

C'est le dimanche, après lOffice dominical que les femmes accompagnées des plus jeunes enfants font leurs emplettes, ont signale dans la seconde partie du XIXème siècle, une couturière, un  savetier  : dans notre actuel chemin Bas. Grande rue un autre savetier, une boulangerie, une marchande d'habits et de chapeaux,  une boutique vendant du sucre, du café, du sel, des harengs, et de nombreux articles d'épicerie et de bazar....Grande-rue. Les hommes prennent l'habitude de se retourver, de se réunir autour d'une table, pour boire dans les deux tavernes au XVII et au XVIIIème siècles, dans des cabarets / estaminets au XIXème siècle. A cette époque, on signale trois aux environs de l'église chemin de La Flèche ( l'actuel chemin du  Dauphin ).

 

En 1830, une partie importante de la gente masculine de la famille retournait après le repas de midi, qui se déoulait le plus souvent vers 13h30 / 14 heures ; pour s'attabler à la taverne / estaminet du bourg de Guécélard. Là, ils s'occupaient en groupes à boire pas mal, à chanter et à discuter beaucoup, et pour quelques-uns à prendre l'habitude de s'énivrer. 50 ans plus tard, si ils boivent un peu moins, ils ne chantent plus, et  ils sont nombreux " à taper le carton ".

 

 

 

LE MATERIEL, ENGENDRE UN CERTAIN  TYPE DE TRVAIL.

 

Au XVIIème siècle et au XVIIIème, dans l'univers boisé et de landes qui cernait le hameau du Guécélard, qui enveloppait les écarts, les petits paysans installaient des ruches, et vendaient comme nous l'avons écrit du miel, et de la cire. Périodiquement ils " boëllaient la bricaine  " - ils arrachaient la bruyère avec la " boëlle " - sorte de grosse et solide binette à la lame large et coupante. Ils nettoyaient copieusement la bruyère qu'ils ramenaient à la ferme, puis la revendaient aux aubergistes installaient sur la grande route, pour confectionner des litières. Pendant la morte saison, lorsqu'ils n'étaient pas " loués ", comme travailleurs dans une  grosse métairie, ou un château, ils accompagnaient leurs épouses, aux marchés du Mans et y vendaient des petits fagots, du bois coupé prés à être utiliser, des châtaignes " châteignes - châtingnes ", de la " gueinche - gheïnche ",  herbe des sous-bois qu'ils faisaient sécher l'été dans les près au soleil. Cette herbe parfumée faisait le bonheur des couettes et des premiers matelas.

 

La " boerière " - la bruyère fournissait outre le chauffage aux maisonniers pauvres, les " coursières " aux petits bordagers ( la bruyère coupée, était étalée dans les cours boueuses, dans les passages défoncés des chemins creux, transformés en bourbiers  " . Piétinée, souillée par les excréments des animaux allant et venant, elle pourrissait . Au printemps ramassée, elle fournissait " l'agras ", riche amendement des courils " jardins ", champs maraîchers, et les " clôsiau ou clôsiot " - champ labouré près de l'habitation, particulièrement soigné, portégé par une haie, vivace parfaitement entretenue.Cette haie constituait la précieuses réserve de bois.

 

En 1788, Arthur Young revenant de Vaulandry ( canton de Baugé ), par La Flèche, et Le Mans pour se diriger vers Alençon, fut frappé par l'immensité des landes de notre région.

 

L'outillage agricole était pratquement inchangé depuis la fin du Moyen Âge?

 

Les charrues et leurs attelages deux à trois chevaux ou deux boeufs étaient rares. Dans le Bélinois, en 1676 on comptait  trois charrues, en 1693 cinq. Au XVIIIème siècle à Verniette, pour 7 métairies et 9 bordages à titre d'exemple ont compait 5 charrues. A Guécélard, un acte signale à Buff,  en 1694 un attelage de boeufs et d'une charrue ".... un lourd outil en bois, monté sur deux roues cerclées, avec une pièce de fer triangulaire pointue qui s'enfonçait dans le sol d'environ un pied ( 30 à 33 cm. ), dont la planche ferrée versée la terre...... Tirée directement par les boeufs, elle était guidée par deux mancherons, fermement tenus par le conducteur....." . Posséder une charrue au XVIIème / XVIIIème siècle est un  signe manifeste de richesse.. Nos bordager ameublissaient leur terre à la houe à main ou à la tranche ( bêche ). Les bêche en bois étaiit recouverte d'une plaque de fer, bricolée par le paysan lui-même. Le rouleau  composé de rondins de bois assez bien  arrondis, traversés par un axe, était destiné à émietter, après le passage de la herse " feroisse ou feroi ". C'est au XVIème siècle que la herse est apparue, d'abord un triancle de  soliveaux en  bois garni de chevilles de bois très résistant, puis plus tard, de dents de fer, avant d'évoluer en un rectangle à trois , puis quatre rangées de 6, puis 10 rangées de dents en quinconce. Garnie de branches d'épines noiires, prélevées dans les haies , elle servait au printelmps à émousser les près.

 

L'un et l'autre était souvent tiré soit par l'unique  vache du bordage hors sa période de gestation et d'allaitage de son veau, soit par le mari et guidé par l'épouse qui suivait derrière.

 

 

 

 

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coll. privée 

 

 

Une enquête sur la situation et les besoins de l'agriculture en Sarthe en 1867-1868, démontre une certainne prospérité dans le développement de la culture des légumes dans les anciens " courtils étendus ", et l'important développement dans le commerce des produits issus des petits bordages jalonnant l'ancienne voie du Mans à Angers, connu dans le département sous l'appellation de " Grand chemin Mansais ".

 

La vente de lait, de beurre, de fromages, d'oeufs, de volailles et des surplus du potager et du verger aux marchés de La Suze, de Pontlieue et du Mans, assuurait certes de grandes contraintes, mais également et surtout des revenus en argent réparti sur toute l'année. Il permettait d'acheter des outils en métal mieux adaptés, d'acheter des vêtements neufs, et de payer la taille.

 

 

 

LE BORDAGE DU " PETIT-GUESSELARD ",

 

Des examens, et l'étude du Chartrier des Perrays, du Fond ancien de la Maison de Broc, et des Archives personnelles d'un membre de cette illustre famille, que nous remercions très sincérement ; nous permettent de remonter au XVème siècle;

 

La grande route que nous connaissons si bien, à cette époque n'existe pas . Seule une voie terrestre antique,  dessert longitudinalement non seulement le bourg, mais également tout le territoire de ce qui devait se dénommer dans la

seconde moitié du XIXème siècle : la commune de Guécélard.

 

Guécélard, est alors un hameau d'une bonne douzaine de maisons, et  de très petites exploitations rurales *, situait sur la rive droite du Rhonne, à proximité du point de franchissement de ce cours d'eau, et de l'embranchement du grand chemin que nous venons de citer, avec un autre presqu'aussi important : Paris, Chartre, Le Mans, La Suze, Malicorne, Sablé par la rive gauche de la rivière Sarthe ; puis Laval, Vitré,  voie dénommée " Chemin de Madame de Sévigné " .

 

* un document cite 15 feux, soit approximativement  de 80 à 90 habitants ?

 

Vers le XIIIème siècle, à l'époque de l'un des grands défrichements que notre commune a connu un " bordage s'est créé ", sur la rive gauche de la petite rivière . Longtemps demeuré à l'état embryonnaire, vers le XVème siècle il semble s'être développé, nous avons ainsi trouvé en,

 

- 1499, il comprenait deux maisons construites en torchis, couverte en chaume, avec courtils,

 

- 1553, il comptait, quatre maisons, trois estables deux " sous ", des courisdont deux grands, s'étendant sur,

10 journaux de terres labourables

3 hommées de prè

 

il était la propriété des de Broc,

 

- 1698 à 1707, il y avait au " bordage du Petit Guécélard ",

cinq maisons avec dépendances, quatre estables, et trois appentis. Sept courtils dont trois grands, il s'étendait sur,

27 journaux de terres labourables,

10 hommmées de près,

21 journaux de bois et de friches.

 

il était loué 48 livres

 

- 1717, il y avait toujours cinq maisons, la superficie ne semble pas avoir changé, mais la location était  passé à 41 livres et deux charges de froment.

 

- 1741, le loyer est de 54 livres et un poids de chanvre *.

 

* le poids valait 16 livres, cette ancienne mesure est encore utillisée pour le chanvre.

 

Un inventaire daté du 11 décembre 1737, dressé après le décès de Benoist Donné, métayer, paroissien au Petit Guessellard, nous éclaire sur l'équipement agricole dont disposait nos Aïeux guécélardais, pour exploiter leur terre :

- " ......outils aratoires - deux fourches à quatre dents en bois ; deux rateaux de fer ; deux tranches plates ( gene de bêche ) ; deux tranches fourchées ( fourches à bécher ) ; deux haches ; un cerniau en fer ( sorte de solide faucille emmanchée ) ; onze tonneaux en chesne ; une  charte avec son équipage (charrette avec ses deux échelons d'extrémités ) ; une petite charte ; deux vieilles charrues à un soc, et à manchons ; une herse - trois crocs ; deux fléaux ; trois seilles et une louche en bois ; une baratte et son baratton ( manche  ) ; unfermant de four ( il était d'usage que le locataire fermier possède la porte du four à pain ).

 

 ewar

 

Louche en bois qui se trouvait en permanence dans la " seille ", sceau en boisellerie placé à l'entrée de la salle commune. Rempli d'eau fraîchement tiré du puit  par la patronne, peu de temps avant  le retour des champs des travailleurs  pour les désaltérer, avant qu'ils ne s'attablent. C'est de préférence lors des grands  travaux en plein soleil, plus spécialement pendant les foins, la moisson et les battages, que cette tradition s pratiquait - Photo A.G.

 

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Fourche en bois, à quatre dents - Photo A.G.

 

 

Nous avons remarqué que dans cet inventaire, il n'est aucunement fait mention de cheptel vif, ce qui confirme le statut de métayer. La part de ce cheptel vif, c'est-àdire de tous les animaux, dans le système du métayage est évalué en fin de bail. La moitié des animaux appartenant au propriétaire.

 

On peut donc endéduire que la veuve, épaulée vraisemblablement par l'aîné de ses enfants poursuit l'exploitation aux mêmes conditions.

 

Le reste des biens de la communauté familiale étant consitué de linge et de meubles,

- " .....une vieille table longue avec un tiroir en bout, et ses deux bancelles en bois de guignier ; une huche en bois de chesne fermant à clef ; un marchepied  fermant à clef ( petit meuble bas servant à remiser les costumes du dimanche, et les belles robes, ainsi que des objets précieux ) ; une armoire en bois de guignier, à deux portes fermant à clef ; un lit en bois de guignier avec de vieux rideaux ; un autre lit également en bois de guignier dans la même pièce ; une couette de plume d'oie ; deux autres de plume d'oie ; trois couvertures vertes ; douze draps de lit enchanvre de quatre aunes * ; trois nappes ; un rouet ; deux saloirs pleins -- un grand et un petit ; ..........dans la chambre froide à côté, un lit en bois de guignier  ; une armoire à deux portes en bois de chesne ; un buffet à deux corps ayant chacun deux portes, le bas a deux tiroirs, en bois de guignier ; une petite table ; un vieux fauteuil usé ; et  trois chaises dont une a un  pied cassé ; deux couette en plume de poule ; une couvertur blanche....."

 

* l'aune = 1,20 m.

 

Le reste de l'inventaire, semble confirmer par les vêtements une certaine aisance cehez ce paysan,

- " .....un habit en drap : pantalon, veste, gilet ; deux pantapons en grosse toile ; un pantalon usagé ; deux chemises ( ce qui est assezrare, habituellement on ne trouve qu'une seule et unique chemise ) ; deux vieilles chemises ; un bonnet en laine ; une cravate ; deux paires debas et souliers....."

 

pour sa veuve :

 

- ".....unne brssiière noire, dont une en toile ; un manteau en drap couleur prune ; un autre noir ; un cotillon blanc ; une cape en étamine fleurie ; une jupe en étamine de laine rayée ; une paire de bas ; trois bonnes chemises  et trois mauvaises ; trois coiffes dont une brodée ; deux mouchoirs.....".

 

L'ensemble des biens de cet inventaire a été estimé à 472 livres 18 sols.

 

Une vente après le décès de François Benoist, journalier, habitant au Grand Bourg  de Guécélard  ( notre Vieux-Bourg), le 1er septembre 1779, est significative du niveau de vie de nos Aïeux,

- ".....une table carrée sans tiroir et ses deux vielles bancelles ; un mauvais lit ; une carrée ( cadre en bois fixé au plafond et où s'attache les grands rideaux pouvant fermer le lit, et isoler le dormeur ) ; un marchepied de peu de valeur, sans serrure ; un cabinet ( sorte de petit buffet bas à deux portes, et deux tiroirs, dont l'un ferme à clef ; un mauvais carnier ; un vieux fusil à pierre........."

 

quelques vêtement et du linge,

-".....deux muvais draps de toille ; un couvrepied en toile empl de balle ; une mauvaise taie ; une couette en toille ; une veste et une culotte de peluche bleue ; une mauvaise paire de bas de laine ; une mauvaise paire de souliers ; un vieux chapeau, et un gilet blanc.....".

 

L'ensemble du produit de la vente s'éleva à 49 livres, dont 12 livres pour le cabinet seul, et 9 livres pour le fusil.

 

Des Conférences  et les ouvrages de Georges Duby, les d'Anne Fillon au C.U.E.P. de l'Université du Maine, nous ont appris:

 

- généralisation de la table vers 1760-1780, d'abord  dans les moulins, puis dans les métairies. C'est le meuble par excellence de la convivialité ; puis vers la fin du XVIIIème siècle, l'armoire tant à remplacer les coffres, marquant l'époque de la rationalisation.

 

 

 

UN HABITAT....IMPOSE PAR SON ENVIRONNEMENT,

 

Nous avons beaucoup parlé précédemment de clos et de bordages.  A Guécélard pour cinq métairies au XVVIIème siècle, on comptait 16 bordages, sept métairies et 19 bordages au XVIIIème siècle, 2 exploitations agricoles en 2009. Si une métairie couvrait de 20 à 40 hectares, un closier ou un  bordager exploitait au maximum de 2 à 8 / 10 hectares. Selon des documents aux Archives départementales, la plupart des bordages de Guécélard étaient de 4 à 12 journaux, soit de 2 à 6 hectares environ, du début du XVIIIème siècle au début du XXème.

 

Nos bordages disséminés dans la végétation des landes encerclant le hameau du Gué de Célard ( notre Vieux-Bourg ), étaient littéralement nichés dans la verdure, isolés les uns des autres, séparés par un important réseau de chemins creux. Ces chemins creux enfouis au bas de talus élevés, surmontés de haies épaisses, dont les branches et les feuillages  s'entrecroisaient formant un tunnel  obscur, où les rayons du soleil filtraient avec énormément difficultés. Cette pénombre permanente entretenait une humidité constante profitant aux herbages et aux champs cultivés voisins par les plus grandes sécheresses. L'excés d'eau de la Sarthe et du Rhonne a été pendant plus deux siècles régulé par les haies de notre environnement, nous nous référons à des documents des A.D.72, des A.N. de P. 

 

Souvent le chemin creux  était obstrué par une barrière à balancier, lestée d'une grosse pierre pour en faciliter l'ouverture. L'hiver nombre de ces chemins étaient impraticables, et notre petit paysan vivait au sein de sa famille, enfermé dans son univers. Il communiquait néanmoins avec  ses voisins ." L 'entraide " à cette époque n'était pas un vain mot, c'était une rélité de tous les instants, un mode vie. Un autre réseau, que l'on pourait qualifier de secondaire existait, il n'était exclusivement connu que de quelques " initiés ". Les passages répétés aux mêmes endroits marquaient le sol, et formaient une " rote " . La traversée d'une haie se pratiquait grâce à une petite barrière d'un pied et demi ( environ  cinquante cm. de large ) " l'échalié ".

 

A travers champs, ou plus exactement par un système de " chaintres " *,

 

* extrémité d'un champ non travaillé, non labouré, endroit où les attelages tournaient, où le papy, où la petite dernière faisait paître la ou les deux vaches, économisant ainsi l'herbe du prè pour la fauche du précieux foin. 

 

IMG_0038.jpg coll. privée 

 

 

Aspect de l'habitation  et des dépendances d'un  bordage guécélardais du XVIIIéme siècle au début du XXème siècle. La pente de la toiture laisse augurer une couverture en chaume, puis plus tard en bardeaux, avant les célèbres tuiles plates du haut-Maine.

Document des Archives départementales de la Sarthe.

 

Les soirées dns les écarts ommençaient avec  la tombée de lanuit, le feu dans le grande cheminéee, éclairait seul da grande pièce, l'unique pièce commune et chauffée. A la lueur de l'âtre, l'aïeule, la grand mère filait au rouet, tandis que les femmes et les filles la quenouille coinçait sur la hanche filaient, ou " ravodaient  ' réparaient les vêtement de travail. Dans leur coin , à la lueyur d'une chandelle fumeuse de résine, de fabrication maison " l'oribus ", les hommes fabricaient des outils en bois, confectionnaient des paniers en viorne, en osier ou en lattes de bouleau.

 

Il y avait les " veillées ", on se réunissait tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre pendant les cinq mois de la mauvaise saison. Les maisonniers des écarts, entrenaient des rapports très étroits par ses réunions, où souvent on mangeait des châtaignes, des galettes et des crêpes en buvant du cidre. On se tenait informé des dernières actualités locales et régionales. Après le repas en cercle autour de la cheminée les " conteux " racontaient des histoires du passé devenues légendes, subissant d'une fois sur l'autre des variantes, subordonnées à l'imagination débordante du moment du conteur, qui était souvent le  plus âgé. Tard dans la nuit on se séparait en prenant rendez deux ou trois jours après chez l'un des participants.

 

L'hiver, l'importance du volume des eaux du Rhonne interdisait tout franchissement, compromettant le passage pour se rendre à la grand messe du dimanche. Vers la fin du XVIIème siècle , un  pont fut érigé pour permettre et faciliter les échanges entre les deux fractions de la paroisse du Guécélard : un pont piétonié fut construit, il prit avec de nombreux autres le nom de " pont messier ". Guécélard, posséde l'un des rares ponts encore existant dans notre département.

 

Les habitations des écarts de notre campagne, étaient assez petites, malotrientes, comportant deux pièces, une à feu, possédant une grande cheminée, l'autre ditre froide sans cheminée. Dans cette dernière, par une échelle dite de meunie, on accédait au granier souvent carrelé.

 

Dans la pièce à feu, la pièce commune où tout le monde vivait, si la grande cheminée occupait largement le pan du pignon intérieur, il s'y s'ouvrait souvent la porte d'un four, et  y pendait une crémaillère et son inséparable grosse marmitte en fonte noire à trois pieds. Comme nous l'avons déjà dit, dans le sens de la longueur de cette pièce deux lits pied à pied  séparait par une grande armoire lingère, occupait la totalité du panneau. Sur l'autre côté, opposé à la cheminée, présidait un  grand buffetr deux corps. Enfin, en face de l'armoire, une porte à deux battants ouvrait sur l'extérieur, non loin d'une fenêtre agrémentée à l'extérieur de quatre barreanx de fer solidement scellés. A l'intérieur, sous cette fenêtre s'allongeait soit un évier en pierre supportant une seille, soit une huche, rrenfermanr la réserve de  pain, et servant de garde manger. Au centre de la pièce trônait une très longue table, agrémentée de part et d'autre de deux bancelles. Le sol jusqu'à la moitié du XIXème siècle était de terre battue.

 

On accédait à la pièce dite froide, par une porte basse, percée dans le pignon, à côté du buffet. Là se trouvait un ou deux lits, réservaient aux garçons. S'y trouvait égallement une vieille armoire, un vieux buffet, une petite table et quelques chaises.

 

Longtemps couvertes en chaume  : jusqu'en 1790, les maison de nos écarts furent couvertes en bardeaux en bois de châtaignier, de chêne, ou de trempble, avant l'apparition des tuiles plates des poteries de Guécélard et de Foulletourte.

 

Contigu, sans communication, et avec un décrochement du toit, s'allongeait l'étable, avec au-dessus un grenier servant de fenil, en polongement un hangar reposant sur deux quelquefois quatre poteaux en bois. En face ou sur le côté l'écurie à boeufs, ou le plus souvent vers la fin du XIXème siècle à chevaux, et les soues à prcs et à volailles.

 

 

mis à jour le 25 janvier 2012 -A.G. 

 

 

 

 



Au temps où Gécélard avait un vignoble....?

Si cela  a commencé il y a très longtemps, la vigne à Guécélard, remonte au XIIIème siècle. 

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Betrand, qui occupa le siège épiscopal du Mans de 587 à 623, lègue dans son testament à l'abbaye de La Couture dont il fut le fondateur, des vignes sur le terrain des arènes, près du chemin de Pont Lieu - Actus Pontificum Cenomanensis n°224. Sans remonter si loin nous trouvons dans un acte du Cartulaire de Saint-Mesmin, un "....Carot de cent piès vignes à Mondan en 1231". En 1305 un clos de vignes près de La Prieulerie, en 1467, une vigne contenant quatre quartiers aux Galopières. Le Cormier, en 1608 possède un clos de 2 hommées de vignes. D'après un bail en 1577, on devait planter aux Martrais ( chemin aux boeufs ) 10 quartiers de vignes.

La culture de la vigne était très répandue non seulement à Guécélard, mais également dans le canton de La Suze, et dans l'arrondissement du Mans qui a une superficie de 188.884 hectares, en 1897 : 341 étaient plantées en vignes et 51 hectares 76 sont atteints par le phylloxera. Pour évaluer la superficie jadis couverte de vignes à Guécélard, l'opération est faisable, mais il faudrait transformer en hectares, les quartiers de vignes cités dans des documents épars, après les avoir réunis, puis additionnaient. Le quartier, était autrefois l'unité de surface de la vigne.

Le quartier ( quadrans dans les actes anciens ), dans le Maine valait 16,487 ares, arrondis souvent à 16,50 ares. C'est la quart d'un arpent, qui équivaut à 66 ares. Il y a aussi la " perche ", 66 mètres , et l' " hommée " ou demi-arpent soit 33 ares, qui s'applique plus particulièrement aux près : il serait la base qu'un bon faucheur peut faucher en une journée....? Le journal soit 43,967 ares, il concerne les terres arabes, par principe il représente la superficie qu'un laboureur peut travailler en une journée.

Les vergers favorisés par une loi de 812, promulguée par Charlemagne, jouissent d'un statut privilégié dès 1187, en effet, quiconque occasionne des dommages à un verger d'autrui , est condamné à l'amputation de la main droite et banni - Coutumes françaises. La châtaigne était libre de ramassage.

De 1825 à 1897, il semblerait que la commune de Guécélard soit asse bien pourvue en vignes, principalement en " pineau noir ", les fûts en usage dans notre région est dénommée " busses " pour une contenance de 240 à 250 litres. La lecture de documents de 1825, nous apprend  que l'on compte 7451 pieds de vigne à l'hectare, et que l'hectare produit en moyenne 8,98 hectolitres. De la même source en 1852, les vendanges en se sont déroulés du 15 au 27 octobre, que les vins furent de mauvaises qualités, en raison des insectes et des orages de grêle. Les frais de récolte se sont élevés à 84 fr par hectares. Ces vins ont été en grande partie distillés à l'alambic qui se trouvait à côté du lavoir municipal au gué du Vieux-Bourg.
La conclusion du Rapport sur la viticulture Sarthoise en 1867, par le Docteur Jules Guyot : ".....semblent plutôt disposés à arracher leurs vignes qu'à en planter.......le climat de la Sarthe appartient à une zone tempérée, très favorable aux fruits sucrés....".

La valeur de vente de l'hectare a varié en 1852 : entre 608 et 1.251 fr ; en 1862 : 810 à 1.827 fr ;1892 : 533 à 2.385 fr.

Le taux de fermage à l'hectare, en 1852 : 17 à 38 fr ; 1862 : 26 à 60 fr ; 1892 : 26 à 113 fr.
Le vin vin valait en 1897 de 30 à 40 l'hectolitre, de 60 à 100 fr la barrique en rouge, selon la qualité.
Dans des Almanachs de la Sarthe nous avons trouvé : en 1659, la nuit de Saint-Georges ( 25 avril ) , une grande gelée a gelé presque toutes les vignes noires. En 1693, le vin coûta 208 livres la pipe et plus. En 1773, on avait de grosses espérances, d'une bonne récolte, lorsque la grêle d'une grosseur considérable a tout ravagé le nuit du 15 au 16 juin.

En 1881, à Guécélard la récolte a été bonne en quantité et un vin rouge exceptionnel en qualité.
La journée de travail en 1900 était de 10 heures, en 1890 elle voisinait entre 16 et 14 heures, selon les saisons.

Le salaire horaire était de 0,30 en 1900, de 0,26 en 1800 ; un ouvrier agricole en 1900 gagnait 1,25 fr non nourri, et 0,77 nourri en 1800.

Le kilo de pain valait 0,34 en 1900 ; et 0,25 en 1800 et 0,28 en 1895.
En 1890, il en coûtait : pour une livre de pain : 86 centimes ; un litre de lait : 8 centimes ; une côtelette de porc : 25 centimes soit  0,90 de nos euros 2009 ; litre de vin ordinaire 11° : 10 centimes ; kilo de charbon : 5 centimes.
Un ouvrier métallurgiste en 1890, 4,85 fr/jour, ce qui donne approximativement 15,54 de nos euros. Une femme de ménage en ville, 1,50 frs/jour.

 

 


 


 


 

 


 

 

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