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andregobenceaux@gmail.com

Quand et pourquoi ce nom est apparu? Son Histoire commence bien avant que ce lieu-dit n'en porte le nom.

DES BUTTES....VESTIGES DE 1.850.000 ans

 

Les BUTTES du VIEUX-MANS,

ou plus exactement géologiquement dénommées « Buttes tabulaires », témoignent si besoin est, de l’Histoire, de la Géologie et du Patrimoine, avec l’idée que le paysage renvoie à l’Histoire du Haut-Maine, dénommée en 1792 : département de la Sarthe, et par de là à l’Histoire de France . Que la géographie a à voir avec la géologie, révélant la Culture…….

Bref, dans une époque où tout s’entrecroise, s’entremêle et s’influence, on ne peut comprendre et apprécier ce terroir spécifique que dans sa singularité.

Nous avons choisi de vous le présenter en privilégiant ses « dominantes » significatives et pittoresques

 

 

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coll. privée 

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coll. privée  

 

 


Un terroir authentique dans l'échelle du temps.

 

Pour réaliser cette page, nous nous sommes fortement inspiré des différents rapports de Messieurs les Professeurs Yves Milon de 1936, Guy Mary de 1946 de l'Institut National de Géologie ; du Rapport Scientifique paru dans : " Biulety, Periglacial Okolic - nr13 - Lodz - 1964 " ; de la Conférence du samedi 2 février 1946, Géographie Française du professeur  L. Dangeard ; des études géologiques réalisées en 1987 par F. Doré, C. Larsonneur, C. Parcyn professeurs à l'Université de Caen - M.Rioult, Chargé de Recherche au C.N.R.S. , P. Guigné de l'Université de Rouen sous la direction du Professeur Ch. Pomerol professeur à l'Université de Paris.

 

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coll. privée 

 

 


Cela s'est réellement passé, cela a existé.

 

Les " Buttes du Vieux-Mans ",  puisque c'est sous cette appellation qu'elles sont localement connues, sont d'authentiques vestiges. Elles témoignent de l'existence incontestable d'un plateau qui se développait des hauteurs de l'actuelle " Cité des Pins " de l'agglomération Mancelle, vers le Sud-ouest jusqu'aux environs de La Flèche. Là, il se terminait par un à pic vertigineux. Cette falaise dominait le vaste estuaire d'une rivière importante, qui confluait directement avec l'Océan Atlantique, entre Durtal et Briollay. Cet estutaire, véritable delta mouvant, aux nombreuses ramifications était parsemé de nombreux et importants dépôts alluvionnaires deltaïques.

 

Cette importante rivière, constituait une sorte de fleuve côtier ; elle a été dénommée " pré-Sarthe " .

 

La pré-Sarthe, recevait à cette époque, à l'aplomb d'Arnage une autre rivière pérenne au Tertiaire  " la prè-Huisne ", et un autre cours d'eau peu après ce bourg : " le pré-Rhonne ", beaucoup plus important que de nos jours. Toutes ces eaux alimentéees par un climat tropical très humide, recevaient d'incessantes pluies diluviennes. Les eaux ainsi renforcées de la pré-Sarthe, coulaient librement, sans aucune contrainte à même le sol dans une végétation luxuriante, charriant boues, fragments de végétaux, ossements d'animaux, à une altitude beaucoup plus élevée que l'actuelle : +87 à +85 contre de +39 à +33 actuellement.

 

Selon J.-C. Fischer, professeur honoraire au Museum National d'Histoire Naturelle de Paris, ce climat uniforment chaud subsiste pendant approximativement la moitié du Piocène, c'est-à-dire de -5,3 M.a.  à -3,6 M. et représente la continuation semble-t-il de celui du Miocène de -23 à -5,3 M.a.

 


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Rivages des côtes Atlantiques au Miocène de -33 à -5,3 M.a. avant notre ère - On remarquera que le mer Manche n'existe pas, que le fleuve Loire remonte vers le nord, et devient un affluent de la Seine .  Celle-ci rejoint le fleuve Rhin, pour former un fleuve important dénommé Manche, dont le cours se développe au centre d'une vaste plaine entre les actuelles France et Angleterrre. Il se jette dans l'Océan Atlantique entre la Bretagne française et la Cornouaille  anglaise. -  Document J.-C. Fischer - coll. privée 

 

 

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Carte de l'époque suivante, le Piocène de -5,3 à 1,7 M.a. avant notre ère - La France et l'Angleterre sont reliées par l'Isthme de l'Artois, le fleuve Manche n'existe plus. Nous sommes toujours au Tertiaire, mais la transgression du domaine marin se poursuit sur la façade Atlantique. Dans notre région la mer s'arrête à l'est d'Angers  aux environs de Durtal, par contre Tours, Sumur, Le Lude sont émergés - Document J.-C. Fischer - coll. privée 

 

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Vertébres fossilisée d'un mammifère terrestre, à ce jour non identifée,  trouvée dans un dépôt alluvionnaire deltaïque de la pré-Sarthe, strates datées  du Miocène inférieur  / moyen ) - Photo A.G.

 

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Trouvé au même endroit, strates du Miocène moyen et inférieur, fragment de bois fossilisé de 14,9 cm. de long - Photo A.G.

 

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Fruit de Ficus fossilisé, trouvé dans les dépots alluvionnaires deltaïques de la pré-Sarthe, dans une strate du Miocène supérieur  - Photo A.G.

 

Rhizomes de plantes subaquatiques fossiles

 

Rhyzomes de plantes subaquatiques retrouvés fossilisés - Photo A.G.

 


 

Quand.....Pourquoi......Comment cela est arrivé...?

 

Si le climat de forme tropical demeure uniformément chaud et très humide dans la première moitié du Pliocène comme nous l'avons précédemment écrit. ; dans notre région, vers la seconde moitié de cette période du Pliocène il devient ensuite plus variable.

 

Puis, les premières atteintes d'un froid intense, signes avants- coureur des rigueurs glaciaires du Pléistocène. Selon Ebert en 1930, c'est la première glaciation dite de Donau vers -2,1 M.a. suivie de celle de Günz de -1,2 M.a. à -700.000 ans environ séparées par l'interglaciaire Donau / Günz.

 

À chaque épisode glaciaire, les calottes de glace de la zone polaire s’avançaient vers le sud jusqu’à recouvrir environ un tiers des terres émergées du globe, soit environ 45 millions de km2. On distingue ainsi de nombreuses avancées suivies de recul des glaciers pendant les interglaciaires.

 

Plusieurs phases glaciaires ont été reconnues antérieurement à la phase majeure écrit Michel Campy. Toutes se sont manifestées également par l’édification d’une vaste étendue glaciaire couvrant le Nord de l’Europe et modifiant la géographie des terres non recouvertes. L’avant dernière glaciation  est caractérisée par une calotte glaciaire plus vaste que la suivante, puisqu’elle s’est avancée jusqu’à Londres, Amsterdam et Prague, épaisse de 1.500 mètres. Son front est donc reconnu à 100 ou 200 km plus au Sud suivant les endroits. La dernière glaciation du Pléistocène, celle de Würm ( pour l’Eurasie ), a duré environ 100 000 ans , et  son extension maximale se situe environ vers 18 000 ans avant notre ère.

 

 

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coll. privée 

 

La transformation de l’eau de mer en glace a entraîné une phase de régression marine, c’est à-dire d’un abaissement du niveau des mers ( l’Angleterre était rattaché au continent, la Manche avait cessé d’exister, le niveau marin était de 100 à 120 mètres plus bas que l’actuel ). 

 

- Glaciation de Günz :  de 1,2 M.a. à 700 000 ans

- Glaciation de Mindel :  de 650 à 350 000 ans

- Glaciation de Riss :  de 300 à 120 000 ans

- Glaciation de Würm :  de 80 à 10 000 ans

 

À l’inverse, les périodes interglaciaires ont  occasionné  des épisodes de transgression , c’est à-dire de remontée des eaux marines d‘environ 100 mètres, et l’invasion de terres continentales. 

 

Selon Alain Foucault et Jean-François Raoult, 

 

- Interglaciaire Günz - Mindel  :  de 700 à 650 000 ans avant notre ère

- Interglaciaire Mindel - Riss :  de 350 à 300 000 ans avant notre ère

- Interglaciaire Riss - Würm :  de 120 à 80 000 ans avant notre ère

 

L' interglaciaire, est une  période climatique comprise entre deux glaciations durant laquelle le climat se réchauffe, jusqu'à devenir équatorial.  Progressivement il  passe par un optimum avant de se refroidir à nouveau. 

 

Ce réchauffement contribue à libérer brutalement des masses d’eau considérables, produisant  un gigantesque : effet chasse-d’eau, les flots puissants, tumultueux, dévalent lourdement chargés en alluvions, décapent et détruisent progressivement les assises du Tertiaire du plateau dont nous avons parlé dans le chapitre précédent, mettant un peu plus en relief les hauteurs du Pôlinois à chaque période Interglaciaire. Ils sont rejetés vers Roëze, avant d’infléchir leur cours vers le Sud-ouest. 

 

C'est au cours des différentes périodes interglaciaires, que les flots titanesque de la Sarthe, de l'Huisne et du Rhonne réunis en-dessous d'Arnage ont disséqués, démantelés, détruits le plateau Tertiaire initial, ne laissant que quelques lambeaux, appelés " Buttes-témoins ".

 

Des témoignages éloquents sont découverts dans les dépôts alluvionnaires de ces époques dans le Nord-est du Maine-et-Loire. 

 

Les périodes glaciaires, quant à elles, étaient des périodes où les tempétratures ont pu descendre jusqu'à -50°centigrades, selon plusieurs Scientifiques. Froid  perçant, accentué par un vent pratiquement permanent , lourdement chargé de sables corrosifs.

 

 

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A gauche, petits galets trouvés dans le sol guécélardais. Ce sont d'authentiques et d'incontestables vestiges des temps interglaciaires. Fragments de roches arrachés par la gélifraction aux parois rocheuses des ultimes contreforts orientaux  Armoricains, que nous dénommons " Alpes Mancelles ". Roulés dans les flots tumultueux de la Sarthe pendant les périodes interglaciaires, ils nous sont parvenus après un voyage de quelques 290.000 anns après avoir parcouru 87 km.

A droite, petits palets, provenant du même endroit, mais lustré par le glissement au fond de la rivière, lors des accalmies du courant -  coll. privée - Photo A.G.

 

 

 

Les Buttes tabulaires du Vieux-Mans, décrivent la géographie et recensent la géologie, évoquent l’Histoire, en révélant le Patrimoine.

 

Sur le territoire communal de Moncé-en-Belin, très exactement sur la délimitation des communes de Guécélard et de Moncé-en-Belin, au nord-est de la première, s’élèvent en pentes douces face au soleil levant une particularité géologique suffisamment rare, pour que les Scientifiques lui accordent le titre de «  Buttes témoins », ce sont les " Buttes tabulaires du Vieux-Mans ". 

 

L’appellation « buttes » est caractéristique, elle désigne deux monticules jumelés culminant à +74 et +82 ( I.G.N.-1719E , 1985 ). Dominant la « faille d’Arnage », et la platitude des sables cénomaniens du terroir Guécélardais dont l’altitude moyenne est inférieure à +40. Par contraste la ligne de la base est matérialisée par la R.D.307 qui suit au plus prés la faille précitée depuis la sortie d’agglomération de Pontvallain, jusqu'à Ponthibault. Nous avons relevé les altitudes au Carrefour de La Beunardière +46 ; au Carrefour de Gandelin +48 ; au lieu-dit : le Gué +47 ; à Ponthibault +50, créant à l’examen des cartes une impression d’altitude.

 

Une remarque s’impose, le bourg de Moncé-en-Belin est situé par 0°12’ E / 47°54’N, à une altitude de +51, qui le place dans l’arc de la Butte de La Nue, aux Buttes du Bruon et de la Ronceray à Cérans-Foulletourte. Entre ce site et les Buttes du Vieux-Mans coule dans un corridor la petite rivière du Rhonne, parallèlement à la faille d’Arnage.

 

Ce cours d’eau issu de l’orée Massif de Bercé, à la pointe occidentale du horst du Bélinois, est un axe de vie tantôt il draine, tantôt il irrigue.


Ces buttes formées pendant les phases climatiques périglaciaires du Quaternaires, pour être précis pendant la période du Pléistocène, de 1 850 000 à 10 000 ans avant notre ère, accentuées par les crues printannières, les eaux libérées et réunies de l'Huisne, de la Sarthe et du Rhonne, dans un " effet chasse d'eau", brutales, monstrueuses, creusent, détruisent, déblaient, détruisant et démolissant les assises Tertiaires entre Moncé-en-Belin et Parigné-le-Polin, dont la cote était de 85 mètres selon  ( rapports I.G.N. 1964 ). De nos jours disparues, il ne subsiste que les buttes témoins de La Noe, du Vieux Mans, de Monnoyer, de la Chouanne, du Bruon et de La Ronceray, tabulaires ou coniques disposées en arc de cercle,  délimitant le " Carrefour géologique du Bourray", dont l'épicentre est le " Vieux Bourg de Guécélard.

 

L'érosion, en s'attaquant aux couches dures, fait reculer les cuestas dont l'extension passée est marquée par les lambeaux isolés de leur terrain, formant des éminences appelées " buttes témoins". Si le reste de la couche dure est enlevé, il persiste généralement un relief appelé " avant butte " ( A. Foucault et J.-F. Raoult - p.299 ). Le site du bourg de Moncé-en-Belin est édifié sur une avant-butte.

 

Forgé par les eaux de la Sarthe, formant une terrasse sur la rive gauche de la Sarthe, le replat situé sur un versant de vallée où se développe le territotire communal de Guécélard,  à une altitude très très légérement supérieure à celle du cours d’eau, et qui représente le reste et l'intégralité du  lit ancien dans lequel ce cours d’eau s’est enfoncé.

 

A l’embouchure de la grande rivière au nord de Durtal, notre cours d'eau a créé des terrasses fluviatiles se raccordant à des plages soulevées ( terrasses marines ) , qui sont des témoins correspondants du niveau de la mer de la même époque. C ' est un exceptionnel réceptacle conservatoire de vestiges aussi précieux, qu'incontestables  : des industries humaines (outils lithiques ) et des faunes  (  fossiles ), permettant des datations précises. Au gré des divagations et des déplacements des confluents entre Mayenne-Sarthe et Loir, les cortèges pétrographiques ont énormément changé.

 

A l'altitude  +27, on trouve une toisième terrasse dans cette région,12 mètres au-dessus de la surface Flandrienne, on découvre une ballastière chargée d'alluvions et de nombreux silex, éclats et outils, dont deux grands bifaces datés de l'Acheléen tardif.. Des blocs démesurés de grès Sénoniens - Eocène, amenés directement des Alpes Mancelles, par " radeaux de glace ". La terrasse après annalyse des trouvailles a été datée d'une période de la glaciation de Riss, soit de 300.000 à -120.000 ans.

 

 

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coll. Cl. L'Huissier

 

 

 

Pendant les périodes dites de " glaciation", l'intensité du froid, la permanence du vent cinglant par rafales, balayait et interdisait toute forme de végétation sur la terrasse guécélardaise. Ce vent chargé de particules sableuses abrasives s'engouffraient entre les pans vestiges du plateau Tertiaire, les transformant, les modelant en " buttes ", d'où l'appellation scientique et géologique de " buttess-témoins ", les évasant vers le haut, déchaussant au passage d'énormes blocs de grès de roussard. Créant des passages, appelés " corridors ", ayant quelques fois des dalles de roussard. Certains des corridors des Buttes du Vieux Mans et de la Butte de Monnoyer datent des glaciations de Riss ( de -300.000 à -120.000 ans ) et de Würm  ( de-80.000 à -10.000 ans

 

De cette érosion éolienne, de nos jours dans nos jardins, il n'est pas rare de trouver des pierres parfaitement décapées, lustrées.

 

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Pierres de roussard éolisées. Transformées en billes, en boules, en palet, arrondies, décapées, déplacéées continuellement par le vent sur un  sol chargé de sables " loess ". Elles caractérisent l'érosion éolienne de notre région guécélardaise.

 

 

 

Le Rhonne....." l'eau qui marche....." au pied des buttes.

 

 

Depuis le lieu-dit : La Madeleine, commune de Mulsanne, la petite rivière le Rhonne aprés avoir décrit une boucle, longe au plus prés la base de la cuesta du Bélinois, vers l'Ouest. Son cours, barré par le relief des Buttes du Vieux-Mans, est détourné et contraint à se diriger plein Nord, se faufilant entre les buttes en question  et le monticule où s'érige le bourg de Moncé.

 

 

 

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coll. privée 

 

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coll. privée 

 

 

 

Ces élévations du terrain, corrigent la monotonie des étendues avoisinantes, mentionnées dans des actes médievaux sous la dénomination de " Gastines du Bélinois", également désignées dans certains textes " Vieil Mans". Jadis réputées infertiles, coupées de marécages, dans un labyrinthe de terres incultes, pauvres où ne poussaient que les prèles, les ronces, les bruyères, les fougères, les ajoncs et autres plantes qualifiées " de méchantes" dans des actes du fond ancien de la châtellenie de Belin. Dans ce terroir, le véritable niveau de l'eau, est le niveau de l'argile glauconieux "à minerai de fer",  affleurant en de nombreux endroits, où pullulaient encore au XIXème siècles bêtes noires et rousses.

 

En 1564, Payen d'Averton, seigneur de Belin, expérimente pour la toute première fois dans notre région, la plantation de " .....six journaux de pinoches...." pour assécher les terres humides en un lieu-dit ".....les Petits Marais de Laigné. Un autre acte de la même source ( A.D.72 ), Louis-Jaques de Mescrigny, seigneur de Belin, ensemence les Buttes du Vieux-Mans et qu'en 1675,  2250  sapins sont plantés dans toutes les landes environnantes. En 1682, les sapiinières ( localement appelées pinèdes )  s'étendent jusqu'au ruisseau de Lunerotte. Ce pays de " Gastines - landes humides" est devenu un pays de landes pratiquement sèches qui fut dénommées : les landes du Bourray.

 

Il n'y a pas si longtemps, une étendue boisée se déployait somptueusement sans interruption, la lumière jouait sur cette houle verte aux reflets métallliques des pins, selon les heures composant une symphonie en vert. C'était les pinèdes, terroir aux parfums de résine, au charme doux, à la sobre beauté, point d'ancrage d'une communauté rurale dynamique. De nos jours le pin domine encore, et se partage âprement l'espace avec l'invasion pavillonnaire et les réalisations bétonnée. Au XVIIIème siècle, une Chronique locale fait état des habitants de ces pinèdes : " les landiaux " qui s'éclairaient avec l' "oribus", sorte de chandelle à base de résine , qui récoltaient  les " pommes de pins", prévelant les graines " les pignons " pour confectionner de savoureux gâteaux, la pomme proprement dite servant de combustible, quant au aiguilles sèches ramassées dans le sous-bois elles servaient de litières aux animaux avant d'être utilisées comme amendement.

 

 

 

Sur le sentier du passé de ce site

 

Flâner, n'est-ce point se promener, n'est-ce point profiter de la nature à l'état nature ?

 

N'est-ce pas la possibilité de suivre, de gravir le sentier qui nous conduit au sommet de ces buttes, parmi les pins docilement alignés, goûter des jeux de lumières dans le clair-obscur du sous-bois, humer les senteurs où se mêlent l'odeur épicée de la résine à celle de la terre sableuse tiède. Au sommet, le balcon ensoleillé, à peine empâté dans les surfaces planes, porte le nom significatif de " tabulaire", on y remarque d'énormes dalles de grès de roussard de plus de 3 mètres, épaisses de 40 à 50 cm, pleines de mystères.

 

Selon le professeur Guy Mary, dans son rapport à l'Institut National de Géologie en 1964 , "....il faut admettree que ces blocs éolisés résultent de la démolition des assises de grès roussards.....cela " confirme l'hypothèse envisagée, c'est-à-die la descente sur place de blocs de grès de roussards provoquée    " par le soufflage du sable......"

 

Roger Verdier, nous apprend en 1974 page 56, de sa " Préhistoire du Haut-Maine, "....Ce gisement du Vieux-Mans présente d'autres sujets d'intérêt ......Une tranchée plan fourchu, dont les deux " bras forment un angle d'environ 60°, présentait vers le début du siècle, de chaque côté de grosses dalles de " roussard debout, et les restes, de ce qu'on croit avoir été une ouverture. Un vestige possible d'allée couverte     " coudée, comme il en existe en Bretagne ; à demi enterrée, ce qui laisse présumer la présence ancienne d'un   " tumulus ". L'exploitation des pierres du site s'est malencontreusement étendue autrefois à celles de cet intéressant " monument. Il serait à souhaiter que des fouilles sériseuses soient entrepises dans le sous-sol de cette " fosse........
 

Géographiquement situées , les "Buttes tabulaires du Vieux-Mans" par 0°11' E / 47°53' N, la  " Butte conique de Monnoyer ", alt.+70 par 0°20' E / 47°52' 30'' N , et les "Mamelons jumeaux de La Chouanne " alt. +69 et +70 par 0°11' E / 47°51' N, disposés comme des pions dans le prolongement de la " Proue de Parigné-le-Polin " qui s'avnce dans l'océan  des sables cénomanienns  du Guécélardais. ( le bourg de Parigné-le-Polin 00°06’32’’ E - 47°51’05’’N , alt. à l’église +75 - point culminant +110, minimal +37 - I.G.N.- 2001 )

 

En cette région de platitudes, les points les plus hauts appartiennent à la ligne de crêtes du       ( Poslinois - XIIème siècle ) : la Gueule-des-Bois +108 ; la borne de Montertreau +110 ; la Pertusière +106 ; le Château des Perrais +103 , fléchissant vers le Plessis +83, se rehaussant vers les buttes juxtaposées de Bruon +86 et de l Aubépine +80.

 

Entre les buttes sus désignées, les Scientifiques ont baptisés les passages du nom de " couloirs ".

 

Guy Mary, page 89 de son rapport précise, "......l'étude géomorphologique des photographies aériennes monntre que le réseau de couloirs entre les "buttes coniques, dessine un réseau fossile hydrographique fossile qui se raccorde aux talwegs ( point le plus "bas de la vallée d'un cours d'eau ) actifs du Roule-Crotte au Nord ( ruisseau d'Arnage ) et au Rhonne au Sud "( ruisseau du Bélinois et de Guécélard ). La reconstitution des phénomènes conduitt à imaginer un plateau "supérieur de Mulsanne culminant vers 90 mètres d'altitude, et disséqué par ce réseau hydrographique. Quand la "ou les périodes froides désertiques ont régné, la gélifraction a débité les blocs de roussards ; le vent s'est "engouffré dans les vallées, les a élargies, aplanies ; il a raboté les pentes, évasé les cols, déchaiussés les "blocs, balayé les sables si bien que ceux-ci sont descendus sur place. L'abrasif sableux usait les roussards et "était emporté puisqu'il n'y avait plus de quartz picoté......"

 

Cet ensemble de vestiges du Tertiaire, constitue un site géologique scientifiquement répétorié sous l'appellation : " Carrefour géologiquee du Bourray  " par 0°22' E / 48°2' N.

 

On oppose aussi la différence entre l'affleurement Oxfordien moyen du Bélinois, échancrure en forme de  grand triangle, baptisé "  horst jurassique du Bélinois", et les sables cénomaniens de la terrasse basse 2-5 mètres, fluviatile recouvertes d'alluvions anciennes de la Sarthe qui constitue le terroir guécélardais, où l'on passe à droite de l'ex-R.N.23, direction La Flèchhe de +40 à un peu plus de 36.


- siffle à table
  chante au lit
  vit sans souci

- trois déménagements
  valent une fois le feu

- quand il y a du boudin
  faur de l'andouille

- plusieurs soleils
  ne peuvent se souffrir

- c'est le père qui est le mâle

 



Les ombres du passé…..

 

 

On peut écrire que les Buttes du Vieux-Mans ont fait leur apparition dans les textes médiévaux, et de ce fait dans l'Histoire de France, au moment précis où Hugue III, comte du Maine inféoda Château-du Loir, avant 1005. les cours d'eau du Rhonne et de la Sarthe formant la limite septentrionale de cette importante châtellenie, apparentée aux seigneurs de Bellême, eux- mêmes vassaux et favoris des ducs de Normandie.

 

En 1099, Hélie de La Flèche, petit-fils de Herbert Eveille-Chien, comte du Maine, lui-même fils de Hugue III ; et sa petite troupe de Manceaux, dans leur retraite devant l’imposante armée Anglaise de Guillaume le Roux, roi d’Angleterre, fils de Guillaume le Conquérant, incendièrent et détruisirent les places fortes d’Outillé et de Vaux « ….afin qu’elles ne soient pas réutilisées contre nous…». Au XIème siècle, le seigneur de Belin devint également celui de Vaux sous la suzeraineté de Aimon de Château-du-Loir.

 

Les " fourches patibulaires", de la seigneurie de Belin, étaient érigées sur les Buttes du Vieux-Mans, elles en ont formé la prinicpale décoration pendant au moins deux siècles. Ce lieu tout particulièrement maudit, était tellement en abomination, que passé le le coucher du soleil, il n'éytait plus hanté que par les loups des bois du Bourray environnants, et d'autres betioles attirés par l'odeur des cadavres suspendus aux bras des gibets, et pat les sorciers et les "rebouteux" qui venaient " récupérer ou chercher "pour les premiers de la "corde de pendu", pour les seconds " de la graisse de chrétien" - : toprique d'une vertue souveraine très employée pour soigner et guérir certaines plaies et certaines douleurs rhumatismales.

 

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 Croquis représentant le Château de Belin - coll. privée 

 

 

 

Le " Grand Chemin de Rouen, Le Mans à Poitiers, par Pontvallain, Le Lude, Saumur, passait à Ponthibault, le franchissement du Rhonne se faisait à gué. Un pont en bois fut construit et entrenu par la seigneurie de Belin vers le XVème siècle, elle y percevait un " droit de pontage ".

 

On note que le 4 décembre 1370, Du Gesclin, y passa avec ses troupes, pour aller vaincre les Anglais à Pontvallain.
 

Ce chemin est mentionné dans des documents du IXème, XIIème et XVIIème siècles aux Archvives Nationales de Paris : comme voie pricipale de communication entre la Normandie, le Poitou et l'Aquitaine.

 

Nous ne voudrions pas terminer cette petite monographie, sans remercier et rendre hommage à la mémoire de quelques Anciens très attachés à leurs Buttes du Vieux-Mans, qui dans les années 1978-1980, nous ont appris quelques proverbes locaux, 


 

mis à jour le 21 janvier 2012 - A.G.

 

 

 

 

 

 

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