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Quand et pourquoi ce nom est apparu? Son Histoire commence bien avant que ce lieu-dit n'en porte le nom.

PUIS.....GUECELARD S'INSERA DANS LE PUZZLE..........

 

C'est le 31 juillet 1880, que Guécélard fut érigé en commune distincte, pleine et entière.

 

Guécélard : le bourg s'aligne de part et d'autre de la grande route royale n°26, voulue par le Roi de France : Louis XIV, réalisée par Colbert.

 

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Plan du "Petit-bourg de Guécélard en 17667, à l'ouverture dela "Route royale n°26 - Documents d'Archives A.G.

 

 

devenue Route Nationale n°23, aprés avoir été à deux reprises la Route Impériale n°23


PALN du BOURG de GUECELARD en 1844


Plan du " Bourg " de Guécélard en 1844, dénommé à cette époque " Petit-Bourg " - Document d'Archives A.G.

 

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Carte de la D.D.A.F., dressée en 1968, où figure encore le ruisseau le Guécélard, de nos jours disparus, et la concentration de l'habitat villageois - Document Archives A.G.

 

 

Guécélard : son territoire communal se déploie, tel un oiseau planant dans l'azur de son Histoire.

 

 

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Guécélard : son terroir s'inséra dans le puzzle des communes sarthoises au Sud-ouest de la cité Mancelle.


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Carte  des communes au Sud-ouest du Mans.

La commune de Guécélard, dans la mosaïque des communes sarthoises en 1880.

 

 

 

Après les terribles guerres de la Révolution et de l'Empire, le XIXème siècle s'écoula comme une douce convalescence, pour notre terroir, qui était encore appelé " les Landes du Bourray ".

 

 

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Photo Philippe Aizier - Collection Aizair - Guécélard vu du ciel.

 


Préambule.....,

 

Nous rappelons simplement pour mémoire, que dans notre région, la forêt a été fortement attaquée dès le Nèolithique en rive de Sarthe. A l'époque gauloise de nouveaux établissements s'installèrent dans les clairières *, et les agrandirent, la " Civilisation gauloise a été, et, est restée une Civilation de la forêt avec le Culte de la nature ". L'anarchie et la décadence du célébre empire Romain d'Occident, provoqua du IVème au VIème siècles dans notre région non seulement la désertification humaine : le manque d'hommes par incorporation forcée dans les non moins célébres légions ; entrainant faute de bras masculins pour les travailler le retour des zones cultivées vers la  friche.

 

Dès 1170, la lande a progressivement remplacé la forêt, dénommée dans la littérature médievale " Forêt du Mans ", qui n'était que le prolongement septentrional de la fabuleuse " Forêt de Longaulnay ".

 

L'amenuisement de la Forêt du Mans commença selon André Boutton très tôt. Avant la guerre dite de " Cent ans ", de nombreux procès témoignent des atteintes portées contre son intégralité, et celle de la " Forêt de Douvres ", qui lui était contigüe. Ils sont relatés dans des Cartulaires des grandes abbayes sarthoises.

 

En 1233, 1287, 1288, 1294, 1325, 1333, s'est posé le problème de la dîme. Les limites des forêts étant indépendantes des  paroisses, chaque fois qu'une portion de forêt, si petite soit-elle, venait à être défrichée, une décision des autorités religieuses s'imposait pour authentifier le droit des différentes cures à disposer des novales, dîmes des terres nouvellement mises en culture.

 

Malgré cela notre terroir est resté fortement boisé jusqu'au XIXème siècle, de nombreux actes citent  : les bois de Buffe, la chênaie du Cassereau, les bois de Mondan, et ceux de la Prieulerie....pour ne citer que les plus importants. Il est évident, que le défrichement intensif, et la mise en culture de ces espaces défrichés sur notre actuelle commune, a favorisé, lors de la " Guerre de Cent ans ", les garnisons anglaises de Pontvallain, de La Suze, de Rouëzé, des charges de cavalerie impressionnante, au détriment de nos petits paysans.

        

En 1421, le hameau du Gué de Cellard comptait environ 17 feux, soit approximativement une centaine d'habitants. Les ordonnances de François Ier, datées de 1515 et 1518, ont  remanié l'administration forestière et ses attributions étendues. Charles IX alla encore plus loin dans la voie des réformes. Un édit du mois d'août 1573, interdit aux particuliers, sous peine d'amende et de confiscation de couper les taillis avant dix ans.

 

Vers le milieu du XVIIème siècle, puis au XVIIIème siècle fut prônée l'expansion agricole. Il s'agissait d'accroître le domaine de la charrue, afin que les récoltes et les grains qui en découlaient soient obtenues en plus grande quantité et à meilleur prix. L'objectif, était de nourrir une population croissante. Concrétisé par l'arrêt de 1761 et la déclaration de 1766 qui exemptaient de la taille, des vingtième et de la dîme les terres incultes nouvellement défrichées, cette politique fut fatale à l'arbre, et contribua fortement à modifier la physionomie du paysage guécélardais.

 

Incité à défricher, avec l'utopique espoir de s'enrichir ou d'échapper au fisc, bourgeois et paysans vouèrent subitement à la cognée et à la houe une sorte de culte.

 

Et c'est ainsi, qu'aprés avoir été timidement rongées sur ses lisières pendant des siècles, sans jamais atteindre le coeur boisé ; le grand massif forestier  de  " la forêt de Longaulnay " s'étendait encore au XVIIIème siècle sur la rive gauche de la rivière Sarthe, et par son prolongement méridional : la forêt de Malpaire, rejoignait la circonvolution forestière Angevine.

 

 

* la Toponymie, et le Patois guécélardais témoignent si besoin est,  d'une longue présence gauloise sur notre territoire.

 

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Carte éditée entre 1687 et 1747, reproduction du  fichier avec autorisation des Archives Nationales de Paris n°RE-2009/0035 - format A1 - Reproduction intedite.

Vraisemblablement le Ier plan complet de Guécélard, où l'on remarque la minutie du cartographe à reproduire la mosaïque gémétrique des parcelles agricoles clôturées par des haies. Les haies du bocage guécélardais , véritable forêt linéaire, présentant en perspective une campagne couverte, mais en rélité découverte, ponctuée de touffes boisées de pins.  

 

 

 

Guécélard, ses bois, mais également ses forestiers.....

une population mouvante, difficile à recenser......rarement évaluer......mais d'un apport économique non négligeable.

 

Ces forestiers vivaient disséminés dans les vastes landes fortement boisées du Bourray, en premier lieu les bûcherons chargés d'abattre les coupes de bois, ils séjournaient dans des huttes circulaires de quatre à cinq mètres de diamètre, conique de six à huit mètres de haut. Le sol, en terre battue, était légérement creusé au centre pour recevoir le foyer. Cet habitat se dénommait " la loge ". Lorsque la coupe était terminée le bûcheron avait trois jours pour la démonter. Il y avait également à proximité les charbonniers, qui, avec le petit bois monter des meules, pour fabriquer du charbon de bois.

 

Dans des Annales Sarthoises du XVIIIème siècle, nous avons trouvé également : les sabotiers, qui taillaient les sabots directement dans les très grosses branches ; les flûtiers qui tressaient et assemblaient des malles, des coffres ; les lattiers qui avec des haches spéciales faisaient des lattes dans du châtaignier, et des cercliers qui fabriquaient des cercles de tonneaux.

 

Un autre petit métier de nos bois, le fabricant de pelles en bois pour le boulanger, pour les pommes lorsque l'on faisait du cidre, de seilles à beurre. En 1786, vivait, dans la " Petite Judée ", non loin de " Château-Gaillard  ", un charpentier " : faiseur de toits, nommé Jean-François Hamel.

 

Tout ce petit monde qui directement et indirectement dépendait de  Guécélard  était difficile à recenser. Mais, notre hameau profitait largement de cette économie parallèle.

 

Par décret le 29 mai 1791, l'Assemblée Nationale devait annuler l'échange du 17 octobre 1770 et confirmer les sous-inféodataires dans leur jouissance ; à charge de payer leurs redevance au Trésor. Une loi du 4 septembre 1791, laissa à chaque propriétairre le droit d'exploiter librement ses bois et d'en disposer librement. La législation révolutionnaire accentua ainsi le déboisement, de la forêt de Longaulnay, il n'en restait à peine le huitième au XVIIIIème siècle.

 

 

 

Une grande route de Paris à Nantes, par Chartres, Le Mans et La Flèche, oui.........mais une route royale n°26.

 

En 1680, par une circulaire, sous l'implusion et la pression du roi Louis XIV, Colbert envisage, et décide la construction de grandes routes reliant toutes les provinces du royaume à la capitale : Paris. C'est dans cette logique que la grande route Paris à Nantes, par Chartres, Nogent-le-Rotrou, La Ferté-Bernard, Le  Mans, La Flèche, Angers, Ancenis, fut mise en construction par section. Elle fut terminée en 1767.

 

 

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Elle désenclavait la beauce productrice de blé, l'Anjou exportatrice de vin, la Vendée de viande, la zone atlantique de l'estutaire de la Loire. Elle reliait quatre régions agricole, et une maritime directemententre-elles, Paris.

 

Pour la population, la création de ce nouveau " Grand chemin ", n'offrait guère au tout début un grand intérêt : " ...il ne sert qu'à ceux qui exploitent le pays. Son emplacement et fossés ont été supportés par une partie des habitants......".

 

Dès le début du XIXème siècle, deux auberges ouvrirent en bordure de la grande route en un lieu appelé encore " le Petit Guécélard " : le Plat d'Etain en 1804, qui devint avec le Point du Jour les deux plus importantes, et les Trois Rois en 1807. Conjointement, deux tavernes le Lion d'Or en 1805 et la Boule d'Or vinrent compléter se dispositif hostellerie / restauration. Deux maréchaux-ferrands 1802 et 1805, un charron. Deux poteries s'installèrent dont l'une connue sous le nom de " l'usine " employa jusqu'à onze ouvriers. Deux sabotiers utilisant le bois local de châtaignier, et deux fileurs de chanvre. Il cesssèrent leur activité respectivement vers 1902 et 1908.

 

Voulue par l'empereur Napoléon Ier, en 1801, décidée en 1842, la brigade de gendarmerie à cheval de Guécélard sera implantée en 1856. L'auberge du Point du Jour, n'ayant pas eu de repreneur, elle fut tansformée en 1861 par l'acquéreur des bâtiments René Batteux ( alias Batteux ), potier faiëncier de son métier. Sa fille unqiue, ayant épousé le fils le Vincent Livache, aubergiste propriétaire du " Plat d'Etain ", celui-ci exploita les deux commerces. En 1862, il faisait complétement reconstruire l'ancienne auberge du Point du Jour, devenue pôterie, en casernement de Gendarmerie, qui sera loué le 15 avril 1862 pour cinq gendarmes et leurs chevaux 750 fr./an.

 

 

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Lettre datée de 1809, du Conseiller d'Etat  Montalivet demandant une augmentation des crédits pour la réfection des grandes routes prioritaires - Document Archives Nationales de Paris

 

 

 

Lors de sa deuxième session le lundi 26 août 1867, le Conseil Général de la Sarthe réuni sous la présidence de Monsieur le Prince de Beauvau, dans la salle de ses séances à l'Hotel de la Préfecture, en présence de Monsieur l Préfet de la Sarthe le vicomte de Malher ; décide et vote la réfection et le prolongement du chemin n° 67, reliant Le Mans à Mansigné, par Guécélard, Parigné-le-Polin, Cérans-Foulletourte, Yvré-le-Polin, Oizé, Mansigné.

 

Ce qui valorisait par desus tout ce groupement de constructions à usage divers longtemps dénommé le " Petit Guécélard ", alignées de part et d'autre de la grande route était incontestablement le Relais de " La Croix Blanche " de la Poste aux chevaux 

 

L'apparition des chemins de fer provoque incontestablement l'inquiétude du personnel de la " Poste aux chevaux ". Certes, la mise en service de la très modeste première ligne Paris-Saint-Germain le 24 août 1837, suscite plus le curiosité, que de craintes véritables. Mais l'expansion rapide par les ouvertures successives de Paris-Orléans et Paris-Rouen en 1843, Paris-LLille en 1846, Paris-Dijpn en 1851 et Paris-Strasbourg en 1852, ....etc....ne peut laisser indifférent les maîtres de poste, qui voient leurs installations, de plus en plus délaissées au bénéfice du nouveau mode de locomotion. Malgré, l'accident de chemin de fer sur le réseau du Nord, le 8 juillet 1846 à 15 h.30, où un convoi tité par deux locomotives dévala une pente de sept mètres, provoquant 14 morts et autant de blessé ; la " chevauchée " du chemin de fer se poursuit irrémédiablement.

 

Dans son rapport le 14 octobre 1871, aux Membres du Conseil Général de la Sarthe. Monsieur C. Tassin, Préfet de la Sarthe, informe l'assemblée réunie le lundi 23 octobre 1871, sous la présidence de Monsieur  Grollierr, doyen d'âge, Conseiller Général du canton de La Flèche, page 297: ".... que depuis déjà longtemps, et à mesure que s'étend le réseau des chemins de fer, les Relais de postes aux chevaux deviennent sans utilité. Par décision de Monsieur le Ministre des Finances, les Relais de Ballon, La Chartre, Chemiré, Connerré, Coulans, Domfront, La Flcèche, Foulletourte, Guécélard, Le Grand-Lucé, Le Lude, la Lune de Brulon, Mamers, Noyen, les Ponts de Braye, Savigné-L'Evêque, Sillé-le-Guillaume, Saint-Cosme, ont été définitivement supprimés, devenus inutiles.

 

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Gros plan sur la carte ci-dessus, et plus précisément sur la section de l'itinéraire Le Mans - Arnage - Guécélard - Foulletourte - Château-Sénéchal.....Photo A.G.


 

 

 

Obligations des Postillons en 1792

 

Carte et réglement aficés dans la grande salle du Relais de la poste aux chevaux " Relais de La Croix Blanche " à Guécélard - Reproduction interdite

 

Plaque de Courrier du 1er Empire

 

Plaques authentiques en métal argenté, apposées sur la vareuse de l'uniforme d'un  courrier à cheval  sous le 1er empire - Reproduction interdite

 

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Ci-dessus, circulaire du marquis d'Herbouville, qui fut Directeur Géénéral des Postes d'octobre 1815  à novembre 1816.

Nouvel uniforme des maîtres de Poste à chevaux et des postillons en 1816 . L'aigle impérial doit disparaître des uniformes mpérativement, elle est remplacée par le fleur de lys ; avec le retour des Bourbons.

 

 

A la fin du XVIIIème siècle, seul le centre de notre grande route est pavé. Les véhicules hippomobiles et lents de nos paysans tirés par des bovins ou des chevaux, les charrois lourdement chargés, le véhicules divers des messageries circulent en empruntant les bas côtés. Le service officiel assuré par la Malle-poste avait la possibilité privilégié de rouler au centre sur la partie pavée de la chaussée, d'où l'expression : " tenir le haut du pavé ".

 

Le 23 avril 1874, un plan de traverse de Guécélard est définitivement établi, l'alignement et le recul des maisons est désormais fixé par rapport à l'axe de la R.N.23. La phisionomie du bourg actuel apparaît.

 

 

 

De la bourrasque révolutionnaire ....au temps des crinolines    

 

La Révolution à Guécélard.....

 

L'hiver 1788-1789, n'avait pas encore desserré son étreinte sur notre commune, en ce dimanche 1er mars 1789. Une pluie fine tombait en rafales, acompagnée d'un petit vent glacial. Ils traversaient en diagonale et cinglaient le Grand-Bourg et le Petit Guécélard, fouettant les rares habitants qui osaient braver ces intempéries, tandis qu'une brume vaporeuse noyait dans le lointain les hauteurs du Poslinois. Le vieil if, du cimetière à moitiè mort frissonnait sous les bourrasques ( 1 ).

 

Convoquée le 17 février précédent par une ordonnance du lieutenant-général du baillage, ordonnance lue au prône de la  messe paroissiale. Une communauté d' habitants du " Grand Bourg " et du " Petit Bourg de Guécélard ", ne s'étant pas rassemblés à l'issue des vêpres, comme à l'acccoutumée près de la grande porte à l'extérieur de l'église ; mais à l'interieur : " à cause de la rigueur du temps " ( 1 ).

 

Il y avait là, à se presser en ce saint lieu, qui le matin même avait été débarassé de la paille qui jonchait le sol, par Mathurin Grobois ; quarante-deux personnes, principaux habitants de la paroisse. Les visages étaient très graves, et emprunts de tristesse, car l'affaire était d'importance : il s'agissait de rédiger le cahier des doléances de la paroisse en vue de la réunion à Versailles des trois ordres de la nation.

 

Echos fidèles des plaintes, des reproches et des aspirations de nos Aïeux guécélardais, le cahier des doléances devait constituer un témoignage unique, d'idées et de sentiments, contribuer  à une amélioration. Certains furent par la suite dénaturés, et dans certains cas bafoués.

 

Aussi bizarre que cela puisse nous apparaître avec la rétrospective du temps, nos Aïeux guécélardais de l'époque de la Révolution Française était réfractaire à ce genre de publication. C'est peut-être, l'une des causes de l'absence d'un cahier des doléances à Guécélard.

 

Depuis le Moyen-âge, la société était corporative. Les habitants du hameau, puis des deux bourgs s'administraient eux-mêmes, par le biais d'une pseudo-assemblée, communauté des chefs de famille ou de feux. Ils se réunissaient semble-t-il souvent à la sortie de la messe le dimanche, et plus ou moins régulièrement. Ils élisaient l'un d'entre-eux, qui jouait le rôle d'un maire, pour prendre les décisions d'intérêt local.

 

Au XVIIIème siècle, l'édifice social commençait se fissurer, les mentalités avaient changé, et continuaient à changer, alors que le systéme demeurait fixe. La plupart des ministres de Louis XV et Louis XVI l'avaient compris, et Calonne en  1786, après Turgot avait repris l'idée d'un  impôt général, s'appliquant à la noblesse, à la bourgeoisie comme aux roturiers.

 

Et poutant, quelque fût la gravité de la situation, personne, à ce moment n'avait prévu l'orage qui couvait. La vie était dure pour  tout le monde, le confort n'existait pas : on grelottait aussi bien dans les chaumières de la campagne guécélardaise, que les hobereaux dans leur logis seigneurial de Buffe, de Mondan, et de Villette. Si les inventaires aprés décès chez les seigneurs de Buffe et de Mondan sont un peu plus fournis que chez les manants du "Vieux-Bourg " ou d'un quelconque écart ; on s'aperçoit que tout est aussi vieux , chaque objets est usé jusqu'à la corde.

 

Un point commun à tous les guécélardais , quelque fut la position sociale : la richesse, ou plus simplement l'aisance, était une étape, une condition dans leur vie : parfaitement inconnue.

 

Très exactement, comme au XVIème siècle, cette petite noblesse de notre " Pays Guécélardais ", est au XVIIIème siècle, trop près du petit peuple rural. Elle vit à l'unisson des pauvres paysans qui l'environnent, qu'elle cotoie au quotidien  Un énorme fossé séparait la noblesse que nous venons de citer, de la noblesse dite " Grande " qui côtoyait le Pouvoir Central, depuis l'accession à la royauté absolue.

 

Le même abîme séparait d'ailleurs, dans un tout autre ordre privilégié, le haut clergé séculier, de nos petits religieux bénédictins du Prieuré Saint-Pierre-de-Parigné. Ceux-ci n'hésitaient pas à s'harnacher et à tirer une araire ( charrue à un soc ), pour dépaner un payans de Guécélard, dont l'unique vache ne pouvait temporairement assumer cette fonction - ( en témoigne les dessins et aquarelles aux AN.de Paris et à la B.N.F. de Paris ).

 

( 1 ) - ce texte a été réalisé, grâce à de vieux documents aimablement prétés, trouvés dans des fonds de greniers guécélardais. Les trois familles concernées à notre très grand  regret désire impérativement garder l'anonymat.

 

 

 DOCUMENT de 1674

 

Cahier Paroissial, faisant office de Registre d'Etat Civil pour les années 1651 à 1680 pour la paroisse du Guéceslard - ( page 3 sur 151 ) - Reproduction interdite.

 

ACTE de 1763

 

Page 10/11 du Cahier Paroissial - Acte de mariage daté de 1763, célébré en l'église du Guéceslard, en présence de Charles-Léonor de Broc - Document Archives Nationales de Paris  - Reproduction interdite   

 

 

Ainsi, nous avons relevé, dans un Cahier paroissial de Guécélard, pris au hasard :

  • en 1783 : dans la paroisse de Guécélard : 3 mariages ; 2 baptêmes ; 3 inhumations,
  • en 1784 : 4 mariages ; 4 baptêmes ; 3 inhumations,
  • en 1785 : 4 mariages ; 5 baptêmes ; 5 inhumations.   

 

Selon J. L'Hermitte, à la fin de 1790 notre département était complétement ruiné. Le 10 février 1791 Martigné-Deshayes, receveur du district du Mans, avait envoyé à Paris tout l'argent disponible. Le 26 février, il réalisa l'énormité de sa faute, et se présenta au Directoire départemental en reconnaissant qu'il ne possédait plus un seul assignat de 50 fr. pour honorer les paiements qu'il avait à effectuer. La création d'assignats de 5 livres le 6 mai 1791, et la fabrication de quelques pièces de 5, 10, 15 et 30 sols en juillet 1791 palièrent au plus pressé, mais n'évitèrent pas la disette, qui provoqua le mort de plusieurs de nos concitoyens.

 

 

ASSIGNATS de 1792-1793

 

 

 

Les landes du Bourray, négligées, sont devenues un maquis inextricable, et de confortables repères...........

 

Outre le trafic intensif que nous avons évoqué, avec l'ouverture d'hostelleries et d'artisans, de part et d'autre de la grande route au Petit Guécélard ( puisque tel était encore son nom ), une foule diffuse, hétéroclite circulait avec des moyens très diversifiés. C'était des travailleurs agricoles migrants, de loin les plus nombreux, mais surtout les plus dispersés selon les saisons, par exemple : de fin mai et les mois de juin, juillet c'était des faucheurs. En août, des moissonneurs, puis septembre octobre des batteurs et des vendangeurs. L'automne voyait des forestiers et des ramoneurs. Les commerçants, les camelots ambulants avec leurs charettes, leurs voitures chargeaient de marchandises, se déplaçaient du printemps, au milieu de l'automne.

 

Issus de la période révolutionnaire, et plus particulièrement de 1790 à 1798, et des guerres de l'empire, des groupes de déserteurs,  de conscrits fuyants l'incorporation, de filles publics chassaient des villes, de bandes de mendiants et de vagabonds, gonflaient  cette masse mouvante du lever au coucher du soleil. Parmi tout cela, évoluaient des repris de justice, des évadés des prisons révolutionnaires, des bandits en quêtes d'un mauvais coup.

 

Cette route parfaitement  droite, pratiquement plate, offrant une visibilité exceptionnelle, bordée de bois et fourrés touffus, où il était complétement impossible à un cavalier d'y pénétrer, a été de 1790 à 1891, la terreur des entrepreneurs de diligences, et des courriers, et de tous les voyageurs en général ; comme en témoignent les nombreux procès verbaux des sessions ordinaires et extraordinaires des Conseils Généraux de la Sarthe et du Maine-et-Loire.

 

Faits divers, relevés au hasard :

- le 29 janvier 1790, le pain michard de 12 livres coûtait : 1 livre 10 sous ; le 5 février 1790 - 1 livre 11 sous 6 deniers ; le 19 février 1790 - 1 livre 12 sous 6 deniers. 

- le 5 mai 1790, une voirure de blé est pillée, sur la grande route entre Arnage et Guécélard.

 

C'est vraisemblablement l'union arbitraire, sans la moindre consultation de Guécélard à Fillé, suivie de la monstrueuse erreur du maratiste Paul-Isaie Valframbert, dit " H. Chardon " ; qui sous le fallacieux prétexte de sécuriser la grande route, fit envoyer un demi-bataillon, soit environ 250 à 300 hommes, cantonné dans l'église romane du XVème siècle, désaffectée de Guécélard, accélérant sa déprédation, et sa transformtion en ruine.

 

Cette "......sécurisation de la grande route... ", a été faite évidemment aux frais des habitants : de la population de exclusivement de Guécélard. Ce qui a très nettement augmenté la tension entre les guécélardais et les Autorités révolutionnaires Mancelles. Certains documents parlent de 10 mois, l'hiver 1791-1792, un document émanant d'un compte rendu préfectoral précise de 1792 à juillet 1794, de la B.N.F de Paris.

 

La carence de cette Autorité à gérer les problémes est patentes".....es du district du Mans ", datés du 11 ventôse, de l'an II, le Comité de Salut Public, informe l'autorité centrale parisisenne ".....Le Mans possède encore pour dix jours de grains. Les terres sont cultivées selon leurs cotaisons. Il en a beaucoup d'incultes au sud-ouest et au sud, des landes et des bruyères, d'étangs asséchés. Les productions les plus importantes sont la vigne, le chanvre, le seigle, le blé de Turquie ( le maïs)...." ( 1 ).

 

La 2ème décade de germinal, an II ( 4 avril 1794 ), Guécélard comme toutes les communes où les Vendéens étaient passées a été désarmées, y compris les fusils de chasse ( 2 ). Une note du 14 avril, nous apprend, que la population est privée de pain depuis plusieurs jours, dans la région de Parigné-le-Polin "....on a consommé tout les légumes, et on se nourrit de racines de fougères boullies dans du vinaigre...." ( 2 ). Une hosilité sourde s'est transformée en réelle menace de voir les voitures transportant du grain du Maine-et-Loir ( 12.000 qtx. ), et de l'Indre-et-Loir ( 3.000 qtx. ), attaquées sur les grandes routes. ( 2 ).

 

Le 16 Messidor ( 4 juillet 1797 ), le général Aimé Alexis-Pierre Cambray arrive au Mans avec 4.000 hommes tous animés d'un républicanisme violent ( 3 ), la Sarthe étant placé sous son commandement. Il prit aussitôt des mesures sévéres, suite à l'afflux d'émigrés et de brigands qui ravageaient le département. Ce n'était partout qu'agressions, pillages, vols de voitures publics sur les grandes routes, et plus particulièrement la route Le Mans à Angers, entre Arnage et Foulletourte. Il fit une répartition judicieuse de ses troupes entre Arnage et La Flèche, où il exigea la stricte application de la loi du 18 thermidor ( 5 août 1797 ), et de celle du 10 vendémiaire an IV ( 4 ). Son comportement ne tarda pas à lui attirer l'antipathie des modérés. Une guerre larvée se joua dans les Autorités Mancelles.

 

 

( 1 ) - A.N. de Paris L.283

( 2 ) - A.N. de Paris L.550, folio. 16 - F.11 271, 2 - F.11  270, 3,

 ( 3 ) - Dom P. Piolin - L'Histoire de l'Eglise duMans pendant laRévolution, t.III, p.380

( 4 ) - Archives 72 - L.161, folio 68, v°.

 

 

 

Situation de Guécélard en 1792,

 

Ancienne paroisse du diocèse du Mans, archidiaconné de Château du Loir, doyenné d'Oizé - Patronne ( Nativité de la Vierge ); présentateur : l'Abbé de l"abbaye de La Couture ; collaterur : l'évêque du Mans ; Province du Maine ; généralité de Tours ; élection du Mans ( uni à Fillé sur les listes de district en 1787 ; sur celles de district et de canton en 1790 ; sur celles d'arrondissement et canton en l'an III et en l'an III * et en l'an XX de la République jusqu'au 31 juillet 1880.

 

C'est dans le courant du mois d'août 1787, pendant que l'Assemblée générale délibérait, qu'eut lieu dans le Maine, la formation des assemblées de paroisses, suivant l'ordonnance de l'intendant de Tours, en dâte du 1er août, rédigée conformité du réglement du 18 juillet. C'était le premier essai dans ce genre. Avant 1787, aucune disposition légale ne déterminait la forme des Conseils Municipaux. L'usage seul servait de règle depuis des siècles dans nos campagnes. Les Municipalités établies furent respectées, Guécélard ayant élu 5 membres en 1787.

 

Pour être électeurs, l'ordonnance de l'intendant de Tours exigeait qu'on payat au moins dix livres d'imposition foncière ou personnelle dans la paroisse ; et pour être éligible, qu'on eut 25 ans accomplis, domicilié dans la paroisse depuis 1 an et qu'on soit imposé d'au moins 30 livres.

 

Toujours selon les mêmes sources les :  " Cahiers paroissiaux ", il n'était pas rare de compter des familles guécélardaises de dix enfants et plus. En 1852, nous avons relevé au bordage de Musardière un ménage ayant douze enfants vivants, au bordage du Plessis, quinze enfants en 1856. 

 

Nous citons :

  • Madame L. Piron, métairie de La Ronceraie, a élevé 10 enfants,
  • M.Masson, bordager à Guécélard, a élevé  11 enfants. 

 

Une analyse réalisée de 1790 à 1810, dévoile que 48% de décès frappe les enfants âgés de I an et moins. Un compte rendu, mentionné dans un procés verbal de séance du Conseil Général de la Sarthe de 1880, nous apprend une mortalité infantile de 10,29 % chez les garçons, et de 9,08 chez les filles.

 

 

 

Lorsque la rivière Sarthe, a été réellement un obstacle....

 

 

TABLE de l'ETAT CIVIL - 1793-1796 - page 2

 

Page 2, du Registre de l'Etat Civil de la commune de Fillé-Guécélard, pour les années 1793-1796 - Reproduction interdite

 

 

Un recoupage comparatif entre  la page 3 du Registre de l'Etat Civil 1873-1882, de la commune de Fillé-Guécélard, nous précise une situation passée et très mal connue,

 

"l'an 1873, le dix-huitième jour de mars, par devant Charles Carteret,officier public ( "maire ),en la commune de Fillé-Guécélard, arrondissement du Mans, département de la "Sarthe, étant en la Salle public de la maison commune, est comparue René-Désiré "Robin, âgé de 36 ans, cultivateur à La Croix du Jarrié, paroisse de Guécélard,lequel "nous déclaré qu'aujourd'hui à midi, Magdeleine Bauché, âgée de 25 ans, sa femme "avec lui domiciliée, est accouchée à ce domicile d'un enfant de sexe femelle, qu'il nous "a présenté et à laquelle il a déclaré donner les prénoms de Juliette -Madeleine, lesdites "déclarations et présentation faites en présence de Piron  Alexis, âgé de cinquante huit "ans, tonnelier, et de Cesereau Charles, instituteur, âgé de viingt six ans,tous deux de "la même paroisse.........

 

Trois jours plus tard, c'est-à-dire le 31 mars 1873, Robin René-Désiré, effectué à nouveau à pied les six kilomètres aller-retour qui séparaient son domicile du Jarrier, de la mairie de Fillé, chef-lieu de la commune Fillé-Guécélard, pour déclarer le décès de sa petite fille Juliette-Madeleine. Nous avons affiné notre recherche en consultant des Almanachs locaux et des Chroniques de l'époque, au cours de l'hiver 1872/1873 la neige tomba en telle abondance de décembre à fin février,  que la circulation fut plusieurs fois interrompue sur la grande route,  la pluie fit fondre trop rapidement toute cette neige, ce qui eu pour conséquence le renforcement des courants, et un très large débordement. La température s'abaissa jusqu'à -23° C. et la terre fut gelé jusqu'à 59 cm de profondeur. C'est vers cette époque que deux très graves accidents se produisirent, totalisant trois morts, et un cheval qu'il fallut abattre. Accidents qui se sont produits au passage d'eau de Bel-Air, rive gauche commune de Guécélard, au bourg de Fillé, rive droite.

 

En 1806, le Grand-Bourg de Guécélard ( ce que nous appelons de nos jours le Vieux-Bourg), et l'ensemble des habitats dispersées sur les 1208 hectares, comptait 86 feux, soit une population de 498 habitants. En 1866, la population s'élevait à 173 adultes, pour une population de 595 habitants. La famille guécélardaise, se composait comme nous l'avons déjà, et à plusieurs reprises écrit, de deux adultes ( le père et la mère ), mais également et souvent d'un ou deux aïeuls, et d'une descendance souvent nombreuse. 

 

Selon le Compte Rendu des sessions du Conseil Général de la Sarthe de 1890, la mortalité infantile est encore dans la Sarthe chez les garçons est de 9,58% et de 8,15 % pour les filles.

 

Il faut savoir qu'en 1870-1880, un homme gagnait 1 fr. par jour non nourri, si il travaillait au Mans. Sur La Flèche, Mamers, Saint-Calais : 0,90 fr. ; La Suze, Sablé, Montfort-le-Rotrou, Mayet, Le Lude, Ecommoy, Château-du Loir, La Chartre : 0,70 fr. ; Cérans-Foulletourte, Loué, Malicorne, Mansigné, Montmirail, Noyen, Parigné-L'Evêque, Pontvallain, Tuffé, Vallon : 0,60 fr ; Guécélard, Fillé, Moncé-en-Belin, Arange, Spay, Parigné-le-Polin, Roeze, et toutes autres communes : 0,50 fr.


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Barème applicable au bac pour le franchissement de la Sarthe au bac de " Bel-Air " au bourg de Fillé, de 1872 à 1880 - Reproduction intedite.

 

 

En 1781, les 500 grammes de savon - 0,75 livre, la livre de cette époque soit 6 euros ; les 500 grammes de sucre -1,80 livres soit environ 14,40 euros ; la douzaine d'oeufs frais - 0,25 livres soit 2 euros ; la bouteille d'huile d'olive environ 75 cl. - 2,20 livres soit 17,60 euros ; 500 grammes de café - 1,20 livres soit 8,6 euros.

 

Le kilo de pain courant ordinaire en 1800, égalait 0,25 fr ; le litre de lait en campagne - 8 centimes ; la côtelette de porc environ 180 à 200 grammes - 0,25 fr. soit 0,90 de nos euros 2009 ;  le litre de vin rouge 11° - 10 centimes. 

 

 

 

La société guéclardaise, la vie dans notre campagne.......

 

Restons donc dans la famille guécélardaise des années 1800. C'est une communauté biologique, affective, une équipe de travail. La terre exige des bras, beaucoup de bras. Cette terre est le lien fondamental qui lie entre eux tous ses membres, même lorsqu'ils quittent le nid familial.

 

Le garçon, fils de la famille aîné ou pas, à 7 ans, il commencera par garder les moutons en bordure des landes, souvent peu éloignées de l'habitation, il sera accompagné par l'Aiëul ou ( le ). Après sa première communion à 11 ans, il sera progressivement initié par son frère aîné ou son père au labourage derrière la vache pour les plus pauvres, ou les boeufs pour les plus aisés, quelquefois le cheval. Il apprendra à toucher les bovidés, à guider les chevaux, à les soigner. Puis ce sera le dur apprentissage de faucheur, comment et quand couper l'herbe, les céréales à une bonne hauteur, avec régularité, à 18 ans, il abordera le pénible maniement du fléau, pour les battages, sortir les lourdes brouettes du précieux engrais : le fumier ; entretenir cours, chemins, toitures. Enfin à 20 ans, pour les aînés, il se sentira de trop, il partira pour se louer dans une grande métairie, travailler dans une exploitation plus importante souvent très éloignée des siens. Avec un peu de chance, et beaucoupp d'appuis il entrera pour le restant de son existence au service d'un noble, dans un domaine seigneuriale, quelquefois à la ville. Vers trente ans il songera à avoir son foyer ayant enregistrer un maximum de connaissances, et amasser un petit pécule.

 

Le dernier de la famille, restera tard avec les Parents, marié, il reprendra la succession de l'exploitation de la terre, perpétuant une tradition multiséculaire. Souvent il communiquera à l'endroit son patronyme.

       

Pour la fille, c'est à 12 ans qu'elle gardera les brebis, la ou les vaches ( deux en général, dans les " chaintres ", ces endroits au bout de chaque champs laissés pour permettre aux attelages de tourner et où pousse des herbes de qualité, et des céréales germant en liberté des graines perdues lors des semailles. Elle rentrera à la maison avec les animaux au son de sa mère frappant sur une casserole avec un petit bâton. Elle fera son apprentissage de femme ménagère en aidant sa mère aux travaux de cuisine, de ménage, de traite, de jardinage. Auprès de la couturière du village, le plus souvent de sa mère, elle apprendra les rudiments de la couture. A 16 ans, elle sera louée comme servante dans une grosse ferme, ou dans le château voisin. A 20 ans, si elle est l'ainé dans les ainées des filles de la famille, elle partira comme son ou ses frères servir chez un bourgeois de la grande ville. Vers 25 / 30 ans elle se mariera ayant constitué son trousseau.

 

La vieillesse et l'enfance ayant des analogies. L' Aïeul, homme ou femme, le patriarche, rendait de petits services, gardait les bestiaux, et les porcs, donnait à manger aux lapins, le matin bricollait dans le jardin, cassait le petit bois pour la cuisine du midi et du soir, mais surtout surveillait la maison et les enfants au-dessous de 7 ans.

 

Mais, il y avait le vieillard malheureux, solitaire, le Vieux-Bourg de Guécélard en 1866, en comptait trois, en 1875, 2 ; en 1881, 5. Le vieillard, n'est semble-t-il pas abandonné, il n'est pas délaissé, il est l' âme, la mémoire de la petite communauté du bourg, qui transmet la connaissance, ainsi nous avons découverts de déconcertantes recettes : "la chicorée des champs et des jardins...complètement ignorée, c'est une grande et jolie fleur bleue, oubliée des bouquets champêtres eux-mêmes méconnus, "fauchée au début de l'hiver, en bottes, données aux vaches le soir, la chicorée donne "un lait plus crémeux, plus riche. Culivée dans les jardin, elle donne deux types de "salades : verte l'été, blanche l'hiver dénommée endives. Les tubercules broyés, et "bouillis dans de l'eau, forment une pâte qui badigeonnée sur les chaumes de la toiture "les ignifuges, sur les murs elle donne une couche isotherme. Les racines râpées et "torréfiées donnent une boisson, un ersatz du café, elles participaient également avec "la rhubarbe, et la fleurs de pécher à de nombreux  contre les maux de ventre ou "laxatifs. Les recettes, les dosages se transmettaient comme un patrimoine précieux...

 

En effet, à Guécélard, paroisse devenue par l'appellation : commune en 1792 unie à Fillé ; si le mari bordager, avait une activité de journalier agricole la semaine, sa femme, travaillait elle de son côté, comme servante au Château des Perray, à La Bigottière, à Chateau Gaillard, où dans l'une des auberges du bourg de Guécélard. Le dimanche, après la petite messe du matin, la famille au grand complet oeuvrait à la mise en valeur de la " Closerie " ou du " Bordage " familial. Ce programme s'échelonnait de mars à octobre pour le mari, quelquefois il se prolongeait les mois en " R ", lorsqu'il y avait des haies " à faire ", ou l'entretien d'un bois .

 

 

 

Une municipalité qui débute, un bourg qui se modéle.....

 

Un document émanant du Ministère de l'Intérieur et des Cultes daté du 31 décembre 1891, sur la position économique et financière, nous donne la situation financière suivante :

  • Fillé :

- pour 1881 : population - 673 habitants ; superfice - 978 hectares ; revenus annuels - 556 et la valeur du centime à 33,06,

- pour 1883 : population - 591 habitants ; supeficie - 978 hectares ; revenus annuelss 558, et la valeur du centime à 37,11,

- pour 1891 : population - 580 habitants ; superficie - 1007 hectares ; dépenses ordinaires  - 3.077 frs.  ; recettes ordinaires  - 3.073 fr. ; produit des centimes ordinaires et extraordinaires  - 914 ; valeur du centime   - 37,25.

  • Guécélard :

- pour 1881 : population - 547 habitants ; superficie - 1153 hectares ; revenus annuels - 177 et la valeur du centime à 33,95,

- pour 1883  : population - 595 habitants ; superficie - 1153 hectares ; revenus annuels - 221 et la valeur du centimes - 33,06,

- pour 1891 : population - 563 habitants ; superficie - 1218 hectares ; dépenses ordinaires 2.980 fr. ; recettes ordinaires - 2977 fr. ; produit des centimes ordinaires et extraordinaires 1.765 ; valeur du centime - 34,71.

 

En 1889, Guécélard comptait 595 habitants et le taux d'imposition était de 1,64% contre 1,76% à Fillé qui avait 591 habitants.

 

Utilisant toujours les informations de la même source ( Ministère de l'Intérieur ), la population guécélardaise évolue comme suit : de 1891 à 1894 : 563 habitants ; de 1894 à 1898 : 579 ; de 1898 à 1900 : 595 ; de 1900 à 1907 : 533 ; de 1907 à 1912 : 469 ; de 1912 à 1914 : 484 ; de 1914 à 1923 : 523.

 

A la lueur de nos recherches le premier maire, de la toute nouvelle commune de Guécélard a été Monsieur Milliot. Lui succédant en 1887, Monsieur Fournier, qui exerça les fonctions de maire de 1888 à 1894 ; puis Monsieur Gouin de 1895 à 1900 ; Monsieur Monick de 1901 à 1907 et Monsieur Niepceron de 1908 à 1914. Les adjoints furent successivement messieurs Pivron de 1881 à 1892, puis Mulocheau de 1893 à 1903 ; Patereau de 1901 à 1904, qui fut un temps 2ème adjoint ; Niepceron de 1905 à 1907 et Dutertre de 1909 à 1912.

 

Conjointement, nous avions comme curé-desservant les abbés Poissons de 1881 à 1884 ; Garnier de 1885 à 1887 ; Loriot de 1887 à 1890 ; Mary de 1890 à 1900 ; Bulet en 1901 ; Poulet de 1902 à 1912. 

 

 

mis à jour le 3 janvier 2012- A.G.

 


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