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Quand et pourquoi ce nom est apparu? Son Histoire commence bien avant que ce lieu-dit n'en porte le nom.

LE PASSAGE D'EAU HISTORIQUE......DE BEL-AIR

 

Nous avons dit, et nous avons même écrit que..........les cours d'eau à Guécélard constituait la beauté particulière de notre patrimoine environnemental. Ils sont tellement familiers dans notre paysage, ils sont tellement présents dans nos vies, qu'ils soulignent quelquefois notre indifférence......

 

PALN du BOURG de GUECELARD en 1844-copie-1

 

Plan du Bourg appelé encore le " Petit Guécélard " en 1844 - Collection privée

 

 

Guécélard aurait pu s'appeler "  Les Gués ",

pour la postérité, il aurait dû se dénommer " Les Trois Gués "

l'Histoire a opté pour le " Gué de Coelhard ", qui par ironie de la phonérique est devenu " Guécélard ".....

 

 

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Suite aux eceptionnelles et très longues inondations, nettement incomparables à celles de 1995 : de l'hiver de 1870-1871 ; qui le cas échéant pourraient servir de références pour l'avenir, la digue-barrage de Fillé datant du XVIIème siècle, a été reconstruite et renforcée. Les travaux de consolidation à eux seuls ont durée plus de troismois et ont été terminés le 14 octobre 1871, et ont coûté au département 34.000 fr. - Photo A.G.


Buffe

 

Gros plan sur la situation géographiique du lieu-dit " Bel-Air " - Cne de Guécélard .

pratiqu A noter, l'I.G.N. a précisé en pointillé l'existence et le tracé du " Chemin Mnasais ", le plaçant in-facto comme " voie historique " - Photo A.G.

 

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De nos jours, le " Carrefour de Bel-Air ". La ligne rigoureusement droite  bitumée que nous remarquons est en réalité l'ancienne levée de la ligne des " Tramways de la Sarthe ".  Chemin de fer à voie étroite d'intérêt local, de la ligne Le Mans-Mayet / La Flcèche, construite 1895 / 1897 .

Actuellement, elle porte le nom de " route des Galopières " - Photo A.G.

 

 

 

La rivière Sarthe, un obstacle naturel pour l'Homme.

 

 

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Bord de la rivière Sarthe. Cette grande rivière, et l'un des quatre éléments clefs de l'existence d'un qui devait prendre le nom de Guécélard au VIème / VIIème siècle "le " Gué de Coelhard " .

 

 


Le plus ancien pont connu dans notre région, est sans conteste le pont Perrin sur la rivière Sarthe, cité en 994 dans un acte du Cartulaire de Saint-Victeur. Non loin, toujours sur la même rivière le pont Ysoard, dans un acte de 1067.

 

Entre 1125 et 1450, les ponts étaient urbains.

 

Dans une autre liasse de documents, il est question en 1078, du pont de La Suze "... pons Secuse....", il s'agit d'un pont seigneuriale, le pont du château de La Suze. En 1380, lors de la fameuse chevauchée anglaise, décrite par Froissard, que nous avons effleurée  dans la page : Buffe ; il était possible au XIVème siècle de franchir la grande rivière : au Mans, à Noyen, et à Sablé. Une précision s'impose - le pont de Sablé était en bois très étroit il permettait à une voiture hippomobile de passer, deux routes se rejoignaient à son passage : la route royale de Paris, Chartres La Ferté Bernard, Le Mans contourné par le sud, les hameaux d'Arnage, et du Vieux Guécélard, La Suze, Malicorne, Sablé  où elle fusionnait avec la route de Tours, La Flèche, La Lacelle, Rennes - Archives Nationales de Paris - Sénéchaussée de Tours.

 

Le 27 février 1839, le pont de Parcé est livré au trafic, la reconstruction du pont de Noyen est retardée du fait du rachat du péage du pont de Parcé par le Conseil Général de la Sarthe.

 

C'est le 24 août 1840, que le pont en bois de Sablé, et remplacé par un pont en pierres, et rélargi pour permettre à la route 159 Tours -Rennes de franchir la rivière et à deux voitures de se croiser. Le 6 septembre 1847, l'Etat alloue au département de la Sarthe 40.000 fr. pour la construction du pont du Greffier. Le 9 septembre 1847, Conseil Municipale de Malicorne, et celui de Noyen, appuyés par le Conseil d'Arrondissement demandent la construction d'un pont sur la Sarthe, pour faciliter les liaisons et les rapports entre les deux communes. Le 25 août 1869, le Conseil d'Arrondissement de La Flèche, demande au Conseil Générale de la Sarthe la construction d'un pont à Fercé. Le 19 août 1894, le Conseil Général de la Sarthe, à la demande des habitants de Roëze, et de ceux de Guécélard engage les études préliminaires à la construction d'un pont.

 

En 1850, de nombreux ponts étaient encore à péage, après le rahcat du pont de Parcé, le 29 août 1862, le Conseil Général de la Sarthe vote à l'unanimité le rachat du pont suspendu de Noyen. Le 31 août 1866 les Conseils Municipaux de Beaumon-sur-Sarthe, Vivoin, Dangeul, Chérancé, Meurcé, le Conseil d' Arrondissement demande au Conseil Général de la Sarthe, et au Préfet Monsieur le Prince Marc de Beauvau, de racheter le péage du pont de Vivoin sur la Sarthe.

 

En 1453, seuls les piles étaient quelquefois en maçonnerie, le tablier était contitué de madriers, couverts de planches, sans rambardes. Dans noytre département les ponts furent dans les débuts, des ponts seigneuriaux, avec un droit à payer. Ainsi au Vieux Bourg de Guécélard, les voyageurs qui franchissait le " gué ", payait au seigneur de Château-du-Loir, par l'intermédiaire de son vassal, le seigneur de Mondan : la billette. Les fraudeurs, passait le Rhonne, dans les bois au " gué de Buffard dénommé également gué de La Ronceraie ". 

 

 

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Gros plan sur une carte de la B.N.F de Paris, dâtée du XIIIème siècle.

Notre attention est retenue par la signnalisation de " Buffe ", qui selon la légende désigne l'existence d'un " château-fort " en ce lieu. Non pas le château-fort tel que nous pouvons l'imaginer, avec hauts remparts, tours en pierres,  et pont-levis. Il s'agit plus modestement d'une maison dite " forte ", c'est-à-dire d'une hatitation à de multiples usages, plus solidement construite que les autres, plus robustes, pouvant résister à de très violents  assauts. Ceinturée d'une palissade de pieux pointus et serrés, solidement fichés dans le sol, érigée au haut d'un talus, surplombant un fossé rempli d'eau alimenté par la rivière Sarthe, toute proche.

Y est indiqué également un bac, " bac seigneurial " à péage, dépendant de la seigneurie de La Suze, depuis le XIème siècle.

Ce qui détermine l'importance stratégique de Buffe, du Bac, c'est l'indication en pointillé de la présence à proximité du "Chemin Mansais " - en clair, de la " grande voie royale " Paris, Rémalard, Bellême, Bonnétable, Le Mans, Guécélard, La Flèche, Angers, Ancenis, Nantes, Paimboeuf - Photo A.G.

 

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Carte à une échelle plus grande, donnant un aperçu du " terroir guécélardais au XIIIème siècle - Photo A.G.

 

 

 

Un passage d'eau, nommé......Bel-Air.

 

Un " Passage d'eau ", est un lieu où il est possible à un cavalier de franchir, hors périodes d'eaux dites " fortes " : un cours d'eau. C'est un endroit du cours d'eau où le tirant d'eau est de 1 à 1,20 m maximum en période normale. Par principe le cheval n'a et ne doit avoir de l'eau que jusqu'au poitrail. C'est un endroit où un piéton ne peut pas traverser facilement contrairement à un " gué ".

 

Le passage d'eau de Bel-Air, est un haut fond, qui est précisé sur les cartes de la navigation sur la Sarthe, et certaines cartes géologiques. Ce haut fond argileux, traverse ou plus exactement barre le fond de la rivière d'un rehaussement de la rive gauche vers la rive droite sur à peu près les deux tiers de la largeur de la Sarthe. Puis brusquement la profondeur qui variait entre 1 et 1,20, passe à 2,50 et un peu plus. C'est la passe de navigation, connue des bateliers.

 

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Photo du plan initial de d'implantation du pont  futur " pont de Fillé ", indispensable au passage de la rivière Sarthe, par le  "tramway ". Epure déposée en 1893. L'ingénieur a en pointillé situé le passage de la ligne, en précisant par schéma les remblais, et l'importance des terrassements.

Sur la droite on remarque le chemin reliant " le Bourg de Guécélard " : notre " Vieux-Bourg" , et le bourg de Fillé. Le bac est matérialisé par un trait sur la rivière. - Photo A.G.

 

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Le bourg et l'église de Fillé, vue de la rive guécélardaise, en époque des écourues. On aperçoit la rampe de l'embarcadère de l'ancien bac - Photo A.G.


 


 

Le 27 août 1860, Monsieur Moreau, Ingénieur en Chef, expose que la navigation entre Le Mans et Malicorne, ne peut se faire qu'en réduisant la charge des bateaux de moitié, en raison des quatre hauts fonds celui de Roëze, celui de Touche Luère, celui de Mondan et celui de Fillé . C'est pourquoi la Commission et le Conseil Général de la Sarthe se sont penché sur l'étude d'un canal de dérivation Fillé-Roëze. 

 

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Entrée du "Canal Fillé- Roëze ", connu administrativement sous l'appellation de " Canal de dérivation de la Fuie ".

Au fond, on distingue les portes de l'écluse de Fillé ouverte, on constate également la remarquable maçoneurie en coque de navire. C'est de l'art à l'état pur - Photo A.G.

 

 

 

Il y a longtemps qu'il est question de moulins, de bacs et de droits de  pêche sur la Sarthe.......

 

 

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Couverture du Cartulaire du Prieuré Saint-Victeur du Mans ( IXème au XIVème siècles ), dépendant de l'abbaye du Mont-Saint-Michel - Photo A.G.


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Bas d'un acte manuscrit en bas latin, sur parchemin authentifié, signé par Hugue III, comte du Maine, peu de temps après son accession au trône comtal du Mans. L'acte est également contresigné par Sigerfoy de Bellême, évêque du Mans, par l'Abbé du Mont-Saint-Michel, Aimont, seigneur de Château-du-Loir, et de nombreux grands seigneurs de l'époque dont des locaux : La Suze et Mondan. Cet acte semble selon la B.N.F de Paris, daté de 950 / 995. 

Sigefroy de Bellême est mort vers 990 / 995 - diemsion du document : 39 x 25 cm. - Photo A.G.

La paléographie du document par la B.N.F. de Paris, nous apprend qu'il concerne deux moulins sur la rivière Sarthe en aval des " Bouches de l'Huisne " et d'un droit pour un bateau de traversée la grande rivière.

 

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Sceau de l'Official du Mans - Document B.N.F - Photo A.G.


 

 

Un acte  du même Cartulaire, toujours en bas-latin de 1207, accorde le droit d'eau sur la Sarthe  du vicomte Raoulà égalité et en commun au Prieuré Saint-Victeur et l' Abbaye du Pré.

 

En 1219, charte  en bas-latin par laquelle les moines de l'Abbaye de Champagne relatent les condions de vente, faite par eux au Prieuré de Saint-Victeur d'un moulin sur la Sarthe qu'il tenait de la  libéralité de Raoul * de Beaumont, vicomte du Maine

 

* le père et le fils portant le même prénom, le chiffre chronologique ne figure pas.

 

 

 

Le bac, et le.........droit de Pontenage

 

Les ponts pour le franchissement de la Sarthe étant rares, en de nombreux endroits il existait, là où les besoins se faisaient le plus sentir des bacs. Ces bacs étaient spécifiquement destinés à palier l'absence de pont. A nouveau, il s'agissait une fois de plus, d'une entreprise seigneuriale rétribuée au moyen d'un droit de péage pour le passage du cours d'eau dénommée droit de pontage ou de pontenage.

 

Souvent il existait deux bacs : l'un pour les gens à pied et les animaux, et un autre pour les charrettes vides ou chargées. Un cheval payait le même tarif si il portait ou pas une charge, le droit pour les véhicules englobait la charrette ou le tombereau et les boeufs ou les chevaux attelés. 

 

Les droits d'exploiter un bac entre Bel-Air et le bourg de Fillé sont très anciens. Un Historien Sarthois évoque le début du XIème siècle, mais nous n'avons pas pu vérifier sa source. Il semblerait qu'au XIIème siècle un bac fonctionnait déjà à cet endroit

 

 

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Un passeur, son bac et trois passagers sur la Sarthe - collection privée

 

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Plan d'un bateau appelé " Passe-cheval " , destiné au " Passage d'eau  de Bel-Air-Fillé ".

Le plan et le devis ont été approuvés et acceptés  par le Conseil Général de la Sarthe, lors de sa session du 26 juillet 1816, en sa salle de séances ordinaires à l'Hotel de la Préfecture du Mans

 

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Tableau des bacs et des bateaux sur la rivière Sarthe .

tarifs des droits à percevoir pour le droite de bac, dét du 8 Prairial an XI -Document A.D.72 - Photo A.G.

 

 


Le lieu-dit de Bel-Air, sa signification est dans son nom.....

 

Bel-Air, est un nom attesté dès 1248, on le trouve cité dans de nombreux actes de plusieurs abbayes, orthographié " Beler ". Ce nom de par son étymologie est beaucoup plus ancien.

 

Il désignait à cette époque un endroit naturellement dégagé,  à "....l'orée des boys marmentueux des chesnes de Buff....." ( Archives Nationales de Paris - Archives de l'Archevêché de Tours ). Il désignait une aire.

 

Bel, est un dérivé du latin : Belenus et du gaulois Belenos, désignant l'un et l'autre - l'astre du Jour : le Soleil. Il est indispensable d'avoir présent à l'esprit la proximité du terroir connu sous l'appellation : Bélinois, en langage clair : la terre du soleil.

 

Dans des Annuaires et des Almanachs sarthois de la fin du XVIIIème siècle, et du XIXème, dans plusieurs textes, on trouve commenté des célèbres feux de la Saint-Jean à " Belair ". Il faut se rappeler que les feux de la Saint-Jean, ne sont que la chritianisation des feux, que nos Ancêtres les Gaulois allumaient pour célébrer le solstice d'été, et la fin de la récolte des foins.  Dans des textes référencés nous avons noté, que lorsque les feux s'éteignaient et que les participants quittaient les lieux pour retourner chacun dans des directions différentes, dans leurs écarts respectifs et dispersés, ils emportaient un ou des morceaux de tisons de bois carbonisés , qu'ils allaient tremper dans les eaux voisines de la Sarthe.

 

Croyances...superstitions.....traditions.......coutumes ancestrales....? Nous avons cherché la signification, l'explication. Un " nota bene ", minuscule au bas d'une page nous a éclairé : un tison prélevé dans un bûcher d'un feu de la Saint-Jean, placé derrière le crucifix qui trônait au centre de la cheminée de la salle commune, protégeait l'habitation et tout se qu'elle contenait, y compris le sommeil des gens contre toutes atteintes du feu du ciel : la foudre. Certains en plaçaient même dans les étables pour protéger le bâtiment, les fourrages engrangés, et les bêtes abrités.

 

 

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Plan établit pour la reconstruction et le renforcement du " arrage de Fillé ", qui avait énormément souffert des inondations de l'hiver 1870-1871, endommagé et partiellement détruit par lla débacle des glaces, et par la présence des troupes Prussiennes - Photo A.G.


Le réfection d'une partie, et la recosntruction sur un imposant enrochement du barrage digue de Fillé commencé le 17 août 1871, a été terminé le 30 septembre 1871, pour un coût de 34.000 fr. - Photo A.G.

 

 

 

Le bac de " Bel-Air ", paroisse, puis commune de Guécélard.

 

Le droit d'exploiter le bac dit de Fillé, que nous appelons le " bac de Bel Air ", puisque sa vocation initiale était de relier, principalement le rive gauche de la Sarthe à la rive droite, la paroisse de Fillé à celle de Guécélard ; est très ancien. Aux Archives Départementales de la Sarthe nous avons trouvé, une plainte du seigneur de La Suze en 1489, déposée par celui-ci  au lieutenant-général du Mans contre l'exploitant de l'époque, du bac en question. L'enquête diligentée, dévoile l'existence d'une très vieille charrière *, assortie d'une " tolérance de passage " ( que l'on peut assimiler à un  droit .....? ). Le seigneur de La Suze, obtint le privilège de l'exclusivité du droit de pontage entre Fillé et Malicorne.

 

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Rampe d'accés et embarcadére du " Bac de Bel-Air-Fillé ", on distingue sur l'extrême droite l'arrivée d'un bas à passagers, et le passeur - collection privée.

 

* une charrière est un passage implanté sur un terrain non destiné à cet effet, créé par le passage répété de véhicule hippomobile, d'animaux et de piètons allant à un endroit précis, ou revenant de ce même endroit.

 

 

 

Au Xème et au XIème siècles, lorsque le seigneur, baron de Château-du-Loir étendit sa châtellenie jusqu'au Rhonne, et empiéta sur la rivière Sarthe, il considéra celle-ci comme " banal ". Il devint évident que ses vassaux les petits seigneurs l'imitèrent dans l'étendue de leur fief. Ce fut le cas des seigneurs de La Suze. Par la suite, du fait de la perte d'influence du pouvoir royal, ces empiétements s'étendirent.

 

La lecture d'actes notariés, nous apprend que  le droit d'exploiter le bac de Fillé-Bel-Air, s'élevait à 150 livres par an en 1714, et de 135 livres en 1723, toujous des mêmes sources. Un autre acte daté du 8 septembre 1746, pour un fermage de 150 livres, avec une clause de gratuité pour les ecclésiastiques, leurs domestiques et leurs chevaux. Toutefois, l'exploitant avait le droit de vendre le poisson qu'il pêchait : carpes, perches et tanches, 5 sols la livre, les goujons, ablettes et autres 2 sols. Lors du renouvellement de ce bail le 28 janvier 1771, les prix furent portés à 8 et 3 sols la livre de poissons.

 

 

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Permission de pêcher en amont de Buff, autorisé pour une demi saisonpar le seigneur de Buff en 1370 - Document A.N. de Paris - Photo A.G.


 

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collection privée

 

 

 

Les droits des seigneurs de La Suze, sur la pêche, sur les embarcations et bateaux naviguant et sur leur cargaison, de pontage et de bac de la rive gauche à la rive droite, sur les personnes, les animaux et les objets étaient énormément fractionnés.

 

En contre partie, l'exploitant-fermier du bac, percevait pour chaque passage, une redevance, un péage. Ainsi en 1800, il en coûtait pour un aller Fillé par le bac :

- pour chaque personne : 2,1/2 centimes,

- pour un cheval, chargé ou non : 5 centimes,

- pour un cheval attelé d'un cabriolet : 25 centimes,

- pour un véhicule attelé - cheval ou boeufs : 20 centimes,

- pour une charrette chargée, attelée : 12, 1/2 centimes,

- pour chaque cheval, boeuf, ou vache : 2,1/2 centimes

 

Le bac se déplaçait par la seule traction des bras du passeur sur un filin d'acier, enrobé de chanvre, tendu d'une rive à l'autre.

 

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Plainte du fermier-exploitant le "Bac du passage d'eau de Bel-Air ", contre son collègue du " Bac de La Beunèche ", pour concurrence déloyale, datée du 22 août 1818 - Photo A.G.


 

 

Le 6 décembre 1892, dans son rapport l' Ingénieur en Chef du Service de la navigation aux Ponts et Chaussées de la Sarthe, précise que le bail de l'exploitation du bac de Fillé affermé pour trois années à Monsieur Hatton, fermier-passeur, prend fin le 31 décembre 1892, et qu'il y a lieu de procéder à son renouvellement. Il suggère de dresser le cahier des charges conformément aux prescriptions de la circulaire du 6 février 1891, précisant l'acquisition et l'utilisation du matériel appartenant à l'Etat. L'Ingénieur propose un fermage annuel de 50 fr., tenant compte de l'ouverture et de la mise en service prochaine du pont de Spay, dont les travaux se terminent. La proposition du montant du loyer a été refusée.

 

 

 

En août 1893, il y avait encore trois bacs en fonctionnement sur la rivière Sarthe, en aval du Mans, le loyer "  le fermage "annuel, fixé par le Conseil Général de la Sarthe était de :

- bac de Fillé = 110 fr.

- bac de Solesmes = 610 fr.

- bac de Pincé = 30 fr

l'examen des 1093 pièces archives de la liasse, nous apprend qu'en 1895, le fermage de ces trois bacs est inchangé. Il nous dévoile en outre, que le bac de Roéze, qui est municipal, suite à une pétition des habitants de cette commune, et de celles de communes voisines, l'étude pour la construction d'un pont est à l'étude.

 

Le 7 juin 1897, Monsieur Léon Couilbaud, Conducteur subdivisionnaire des Ponts et Chaussées de la Sarthe, dans son  rapport informe le Conseil Général de la Sarthe, qu'en date du 28 janvier 1897, Monsieur François Hatton, fermier à l'Etat du passage d'eau sur la rivière Sarthe à Fillé, cesse ses fonctions, du fait de la construction et de l'ouverture au trafic et au passage des piétons d'un pont sur la Sarthe à Fillé.

 

Un procès verbal de remise à l'Administration des domaines du matériel, daté du 20 septembre 1898, détaille avec précision le matériel utilisé dans ce passage d'eau, propriété de l'Etat, à savoir,

- 1° - un grand bac et deux pontons sur les rives pour en faciliter l'accès,

- 2° - un batelet pour les gens à pied,

- 3° - un câble en fil de fer tendu par un treuil et fixé à la rive gauche par un fort pieu de rail.

Pièces jointes : lettre en date du 5 mai 1898, de Monsieur le Ministre des Travaux Publics, à l'Ingénieur en Chef de la Direction des routes, de la navigation et des mines, l'informant de sa décision de supprimer le bac de Fillé sur la rivière Sarthe, et de la reprise du matériel - lettre de l'Ingénieur en Chef à Monsieur le Préfet de la Sarthe, l'informant de la résiliation du bail du passage d'eau de Fillé, pour cause de la présence et de la mise en service d'un pont à proximité.

 

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L'octroi de l'autorisation - du fermage d'un bac sur la rivière Sarthe, impliquait nécessairement des obligations par le titulaire - fermier. Celui-ci, s'engageait par un  contrat - un bail ,  " Cahier des charges et obligations contre-partie  qu'il acceptait en le régularisant manuellement et en le signant - Document A.N.de Paris - Photo A.G.

 

 

 

Le passeur, était un fermier de l'Etat

 

Poursuivant nos investigations, nous avons découvert qu'en 1846, les héritiers de Madame Veuve de Saint-Victor, avait remis la disponibilité du passage d'eau de Bel-Air.

 

Le Conseil Général de la Sarthe lança par voie d'affiches une adjudication. Ce fut Monsieur Teilllé René qui lança une enchère de 200 fr, et offrit une caution de garantie sous la forme : d' une pièce de terre de 44 ares 20 centiares sise à Noyen-sur-Sarthe, dont il était propriétaire ; qui obtint le droit d'exploiter les deux bacs du passage d'eau de Bel-Air - le bourg de Fillé.

 

Par procès verbal en date du 30 octobre 1852,  un bail d'exploitation lui fut alloué pour les années de 1853 à 1858.

 

En 1858, Monsieur Roboan Pierre avec une enchère de 205 fr.? et la cation de Monsieur Paris Pierre, cultivateur-propriétaire à Fillé, devint le fermier-exploitant du passage d'eau pour les années de 1859 à 1864.

 

Puis à trois reprises Monsieur Hatton François, avec une enchère de 205 fr; , et la caution de Monsieur Dorizon Edouard - aubergiste à Guécélard, et de son épouse Marie-Anne Janvier obtint un bail pour 1865 à 1871, avec une reconduction  pour les années 1872 à 1877, et enfin 1878 à 1883 ; dans les mêmes conditions.

 

Monsieur Hatton François, semble avoir été le dernier fermier exploitant du bac du passage d'eau reliant Bel-Air, commune de Guécélard, au bourg de Fillé. Après le pont de Spay, qui avait fait chuter le nombres des traversées, la mise en service du pont de Fillé-Guécélard, sonna la fin irrémédiable, de fonction de passeur.

      Adjudication-d-un-fermage-de-BAC.jpg 

 

Acte, faisant office de contrat, pour l'adjudication du fermage du bac pour le " Pasage d'eau de Bel-Air "

 

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Annonces de " Purge d'hypothèques " avant la prise de possession du fermage du bac

 

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L'ouverture du " Pont de Fillé ", précédée par celle du " Pont de Spay " entraina par voie de conséquence une chute dans les traversées Bel-Air / Fillé. .

Il faut se rappeler qu'entre 1872 et 1897, année d'ouverture à la circulation du " Pont de Fillé ", ont été construits ou complétement reconstruits deux ponts au Mans, ceux de Spay, Roëze, La Suze, Fercé, Malicorne, Noyen, Parcé Juillé, et Sablé. En 1850, il n'existait pour franchir la Sarthe en aval des " Bouches-de l'Huisne "qu'un très vieux pont en bois à La Suze, particulièrement dangeureux, un à Parcé et enfin Sablé.

Le 5 juin 1897, Monsieur Coulbaud, Conducteur Subdisionnaire enregistrait officiellement la demande de réésiliation pour cessation d'activité du passeur - fermier du bac de Bel-Air / Fillé. Photo A.G.


Proces-verbal-de-remise-du-materiel-de-bacs.jpg

 

Procès-verbal fait le 20 septembre 1898, de remise à l'Administration des Domaines du matériel d'exploitation du " Passage d'eau de Bel-Air ", à savoir : un grand bac de 13 mètres de longueur et de 3,50 de largeur - d'un bateau " Passe  cheval "de 8 mètres de longueur et de 2,15 de largeur - d'un petit bac " Passe personnes de 7 mètres de longueur et de 1,70 de largeur - 2 pontons à charnières de 2 mètres de longueur et de 3,15 de largeur en chêne - un cable d'acier enrobé de 118 mètres de longueur, tendu par un treuil, et fixé extrémité sur la rive gauche et l'autre sur la rive droite par deux forts pieux profondémlent fixés - valeur de remise du matériel remis au fermier : 5.025 fr. . valeur actuelle : 3.425 fr. Document A.D.72 - Photo A.G.

 

 

 

Le site seigneurial de Buffe, et le " Passage d'eau de Bel-Air ",

 

L'étude du Docteur Paul Delaunay, les recherches de dom Paul Piolin démontrent que l'implantation du point fortifié de Buffe, n'est pas innocent, n'est pas un fait du hasard.

 

Bien que Buffe, ne fut jamais un château fort à proprement parlé, ou plus exactement tel que nous pourrions l'imaginer au travers nos manuels scolaires. Il n'en demeure pas moins, que l'implantation en ces temps lointains, de ce point résidentiel plus robuste que l'ensemble de l'habitat environnant, construit plus solidement pour pouvoir résister,  dans un milieu humide bas en bord de rive, a un objectif bien précis : la défense et le contrôle d'un point de passage.

 

Le site topographique de Buffe, auquel le passage d'eau et le lieu de Bel-Air, sont étroitement liés, est dénommé " point fortifié ou maison forte de basse rive ". Le rôle essentiel, est de contrôler, d'interdire et de défendre un point stratégique, comme le franchissement d'un cours d'eau.

 

Nous référant aux travaux des deux éminents Historiens précités, l'origine, de Buffe et vraisemblablement la découverte du " Passage d'eau de Bel-Air " se situent vers le IVème siècle de notre ère. C'est vers cette époque que les saxons s'installèrent et créèrent des colonies florissantes sur les bords de la Maine au nord d'Angers, dans le Saosnois - région Mamers, disséminant sur les berges de cours d'eau collecteur, et sur celles de la Sarthe de nombreux " comptoirs " . Prodigieux navigateurs, les Saxons avaient la science infuse de la navigation en rivière, ils excellaient dans l'élevages, et affectionnaient les terres humides, spongieuses l'hiver. Leurs bateaux à fonds plats, chargés de 17 à 20, hommes, avec chevaux et équipements soit 17 tonnes en pleine charge, flottaient et manoeuvraient aisément dans 0,90 m. d'eau. Ce tirant d'eau ridicule, leur permettait de pénétrer assez loin à l'intérieur des terres  : Le Mans par la Sarthe, Le Lude par le Loir, peuvent en témoigner.

 

La rivière Sarthe pendant la guerre de Cent ans, a été une véritable et efficace ligne de défense, en témoigne le cuisant échec enregistré par la cavalerie anglaise, lors de sa tentative de franchissement de la Sarthe au " Passage d'eau de Bel-Air ", le 16 septembre 1380.

 

 

 

Un fait.....parmi tant d'autres dans un Registre Paroissial de 1873,

 

REGISTRE-PAROISS--1873-1882.jpg

 

un fait parmi tant d'autres, mais qui devait se renouveler à chaque déclaration de naissance, chaque déclaration d'enterrement, à chaque mariage en l'église de Guécélard, lors qu'une déclaration à la " maison commune " était indispensable,

 

retranscription  intégrale  d'un texte mentionné page 3 du Registre 1873


"L'an mil huit cent soixante treize, le vingt huit mars, à quatre heures du soir, par "devant nous Charles Carteret , maire et officier d' Etat civil de la commune de "Fillé-Guécélard, arrondissement du Mans, département de la Sarthe, étant en la maison "commune a comparu Robin Pierre-Désiré, âgé de trente six ans, cultivateur à La Croix "du Jarrier, en Guécélard, lequel nous a déclaré qu'aujourd'hui à midi Madeleine Bauché, "âgée de vingt cinq ans, sa femme, avec lui domiciliée, a accouché dans son lit domicilié "en cette commune d'un enfant de sexe féminin qu'il nous a présenté et auquel il a "déclaré vouloir donner les prénoms de Juliette - Madeleine ; lesdites déclarations et "présentation faites en présence de Piron Alexis, âgé de cinquante huit ans, tonnelier, et "de Perdereau Charles, âgé de vingt sept ans, instituteur, tous deux domiciliés au bourg. "En fonction de quoi nous avons rédigé le présent acte que nous avons écrit sur lesdeux "autres registres à ce destinés et que les témoins seuls ont signé avec nous après "lecture à eux par nous faite et collationnée. Le déclarant ayant dit ne savoir ".

 signature                   signature                  signature

Alexis Piron              C. Perdereau              C.Carteret

 

Ce guécélardais, habitant à La Croix du Jarrier ( environ 1500 mètres de l'actuelle mairie ) sa femme ayant accouché à midi, quitte son domicile à pied pour aller prendre le bac à Bel Air (  à environ cent cinquante mètres du pont actuel sur la Sarthe ), le nouveau né enveloppé dans ses bras, et en début mars, mois réputé dans notre région comme particulièrement désagréable. Le bac, était-il à l'embarcadère. Nous ne le pensons pas.

 

Le maire, Monsieur Carteret indique 4 heures du soir, c'est à-dire seize heures ( heure solaire ). En clair, s'il est resté une heure à la mairie, avec les vingt minutes de la traversée par courant normal, les 4,5 km du retour à son domicile, il devait être aux environs de vingt heures, lorsque la petite Juliette retrouva les bras de sa maman.

 

Si l'on affine, Robin Pierre avait un revenu 0,50 fr./jour ( chiffre B.N.F.), outre sa journée de manque à gagner, il lui en coûté 0,40 fr. de traversée de la Sarthe ( rive gauche/rive droite et retour ).

 

La page suivante du registre, nous dévoile que le 31 mars 1873, trois jours après , le même Robin Pierre-Désiré, effectuait le même parcours, mais cette fois par un détours par le pont messier de Buffard les eaux du Rhonne étant trop "gonflées" ; le même processus pour déclarer le décès de la petite Juliette-Madeleine Robin, et de payer à nouveau 0,40 fr. pour le passage d'eau. 

 

Ce fait n'est pas un cas unique, les registres paroissiaux qui se succèdent de 1793 à 1880, en sont émaillés.

 

 

Mis à jour le 22 avril 2012 - A.G.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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