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andregobenceaux@gmail.com

Quand et pourquoi ce nom est apparu? Son Histoire commence bien avant que ce lieu-dit n'en porte le nom.

IL ETAIT UNE FOIS....UNE GRANDE ROUTE : ex-R.N.23

 

L'Histoire mouvementée de la " Grande route ", c'est à-dire l'ex-route nationale 23, devenue la R.D.323, artère coupant la commune de Guécélard dans toute sa longueur. Elle constitue à n'en pas douter un pan complet de l'Histoire du XIXème siècle, de notre commune. Et non des moindre.

Cette Histoire est complexe, elle est étroitement liée aux  Guécélardais eux-mêmes,  elles est églement associée à l'histoite complexe des moyens de transports.

Le transport est subordonné à trois éléments techniques indispensables : 

- le moyen de traction en ce XIXème siècle : le boeuf, mais surtout le cheval,

- le véhicule,

- et la possibilité de propagation : la voie terrestre, la route qui après avoir été négligée pendant tout le Moyen Âge,  et pratiquement abandonnée pendant la féodalité, reprend de l'importance vers le XVIème siècle.

Ce dernier élément est nécessaire pour qu'apparaisse un service de transport adapté aux marchandises, aux voyageurs permettant de schématiser une organisation . Ce dernier point est matérialisé par l'apparition du premier moyen de transport définit en 1680, par Michelet dans son dictionnaire : le coche.

 

 

 

Guecelard 1110

 

Photo Philippe Aizier - Collection  Aizair - Guécélardd vu du ciel

Le fait marquant et caractéristique de Guécélard est incontestablement la " Grande route " - cette voie mise en service en 1767, voulue par le roi de France Louis XIV, identifiée sous l'appellation de " route royale n° 26 ".

 

Carte-de-Cassiny.jpg

 

Carte rélisée par César-François Cassini en 1767, on note la présence de la grande route dénommée " route d'Angers ", on remarque égaalement l'importante surface boisée , de nos jours pratiquement disparue - collection personnelle


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Tableau représentant la route royale n°26, notre route Le Mans - Angers, au Carrefour de la mare aux Boeufs.

Sur la gauche on suppose, plus que l'on distingue Guécélard, est plus spécialement l'absence de clocher. Cette oeuvre a été peinte pendant la période où Guécélard n'avait plus et pas encore d'église - collection personnelle

 

 

 

Louis XIV et Colbert, pour une véritable politique routière,

 

C'est en 1680, que notre grande route est nèe, elle verra le jour et sera terminée, puis mise à la circulation presque un siècle plus tard.

 

 

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Carte dressée en 1767 par C.-F. Cassini, après la mise en service de la grande route royale n° 26 : Paris- Nantes, via Chartres, Nogent-le-Rotrou, Le Mans, Guécélard, La Flèche, Angers. Elle portera successivement la dénomination de " route Impériale n° 23 ", " route royale n°23 ", " route Nationale n° 23 ", puis à nouveau " route Impériale " et " route Nationale ", pour être de nos jours la " route Départementale n° 323 " - Avec un peu plus de 16.550 véhicules /jour, c'est une voie primordiale pour l'économie du département - collection personnelle

 

 

 

Tout d'abord vague projet dans une circulaire, sous l'impulsion autoritaire du roi, le projet devient une réalité, intégrée dans un vaste plan de réalisation d'un ensemble de nouvelles voies de communication reliant la capitale à toutes les régions du royaume. Une véritable " toile d'araignée ". C'est ainsi, que par arrêté du Conseil d'Etat l'administration des Ponts et Chaussées est créée en 1716.

 

La route de Paris à Paimboeuf, via Chartres, Nogent-le-Rotrou, La Ferté-Bernard , Le Mans, Guécélard, La Flèche, Angers, Nantes, prend l'appellation de route royale n°26, commencée dans notre région en 1747, elle sera mise à la circulation en 1789. La section Le Mans - Foulletourte sera terminée en 1765, Le Mans - La Flèche en 1786.

 

La section entre Le Mans et Angers après portée la numérotation de route royale n°26, route impériale puis route nationale n°23, déclassée elle est devenue la R.D.323. La section Le Mans Bellême après avoir été la R.D.1, elle est R.N.138 bis.

 

Le bourg actuel de Guécélard, qui fut dénommé jusqu'en 1891 le " Petit Guécélard ", s'aligne de part et d'autre sur 1,3 km (au Ier janvier 2000 ) le long de grande route. Tour à tour  route royale, puis route impériale, puis nationale en 1810, elle est devenue en 1968 la route départemental 323, tronçonnée et affligée de " points noirs ". La distance de Paris à Paimboeuf était de 1824 à 1973 de 326 km, et de Paris à Nantes 278 km, la traversée d'Angers comptant à cette époque pour 10 km.

 

Dans le Guide du Voyageur en France de 1838, nous apprenons que Paris à Angers, par Chartres et Le Mans la distance est de  73 lieues 1/2 soit : Paris à Versailles  4 l. 1/2 ; Trappes est à 2 l. ; Coignières à 2 l. ; Rambouillet à 3 l. 1/2  ; Epernon à 3 l. ; Maintenon à 2 l. ; Chatres à 4 l. 1/2   ; Courville à 4 l. 1/2 ;  Champftond à 3 l. ; Montlandon à 1 l. ; Nogent-le-Rotoru à 5 l. ; La Ferté-Bernard à 5 l. ; Connerré à 4 l. 1/2 ; Saint Mars-la-Brière à 2 l. 1/2 ;  le Mans 3 l. 1/2 ; Guécélard à 4 l. ; Foulletourte à 2 l. ; La Flèche à 5 l. ; Durestal à 3 l. ; Bourgneuf à  2 l. ; Pellouailles à 3 l. ; Angers par la porte Saint-Aubin à 2 l. ; Chantocé par la Roche 6 l.

 

Les sigles de l'enveloppe et du cor à Guécélard démontre que cette localité était un Relais de Malles-postes.  

 

 

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Quatre vues de la "Grande route " traversant longitudinalement le bourg des années 1897 à 1920

Saisissante impression d'innfini, la route arrive, passe et se continue.........l'Histoire est elle omniprésente  - colllection personnelle

 

 

 

Il y a toujours eu a Guécélard le passage d'une grande voie, et l'on peut même écrire deux, jusqu'à la fin du XVIIIème siècle. En effet, dans la " Grande enquête ordonnée en 1697 par le roi Louis XIV ", plusieurs fois renouvelée au cours du XVIIIème siècle, on trouve en feuilletant cet énorme ouvrage de 1065 pages in-folio aux Archives départementales du Maine-et-Loire, dans la la rubrique : Routes Royales :

 

- Route de Paris en Bretagne par Le Mans : Paris - Châteauneuf-en-Thimerais - Rémalard - Bellême  - Bonnétable - Le Mans - Guécélard à Mallicorne = 4 lieues - Malicorne à Sablé = 4 lieues - Sablé à La Gravelle = 15 lieues -.....etc....(  la fameuse route suiviie par Madame de Sévigné, maintes fois citée ),

* - il est indispensable de se rappeler, qu'au XIIème, il n' y avait que deux ponts qui franchissaient la rivière Sarthe, dont le courant était beaucoup plus important à cette époque que de nos jours : l'un  se trouvait au Mans , l'autre à Sablé. Tous les  bourgs situés sur la rive gauche, étaient donc reliés par cette voie.

 

- Route de Paris à Nantes, qui s'enfourchait dans le Vieux-Bourg, vers Foulletourte - de La Flèche - Durtal - Angers - Ancenis - Nantes -Paimboeuf.

 

En 1762, toutes les semaines il partait de Paris un carrosse le  vendredi à 6 heures du matin, il arrivait à Angers le jeudi suivant au soir. Un fourgon partait également le dimanche à 3 heures du matin et arrivait à Angers le vendredi au soir, un autre quittait Paris tous les mardis, et le luni suivant à 9 heures du matin il était à Angers. Paris - Le Mans il en coûtait 10 livres par personne, par carrosse, et 8 livres par fourgon, plus les bagages.

 

 

coche

 

Gravure représenntant le coche " La Foudre " en 1727, assrant le service régulier de Paris - Angers, via Le Mans, Guécélard, La Flèche. 

Selon Paul Chabon, dans son remarquable ouvrage : Au Temps  des Malles-Postes et des diligences - éditions : Jean-Pierre Gyss

Ce véhicule était formé d'une caisse mi-bois, mi-osier, il n'y avait pas de portières, mais seulement deux  ouvertures, sur les deux côtés, fermées en marche par un pan en cuir attachés à un  montant en bois, fixé par le bas au marcche-pied . Les bagages s'entassaiennt dans  deux corbeilles  en osier l'une à l'avant, l'autre à l'arrière - collection personnelle

 

 

 

Le passage des voyageurs concomitants à la présence d'un Relais de la malle-poste, et de celui des diligences, celui des commerçants, des routiers, des voituriers, des particuliers qui se déplaçaient avec leur propre voiture, les cavaliers qui empruntaient l'un des deux grands itinéraires venant de Paris avaient développé " une industrie accidentelle ".  Guécélard a compté jusqu'à six auberges et deux restaurants, il en résultait donc une plus grande consommation de denrées , nécessairement au profit de la population rurale locale. Ce commerce quoique intérieur, devient par nature une forme de commerce d'exportation. On voit apparaître les asperges de Guécélard, les châtaigne du Bourrray, une variété de prune violette, dont tirera une eau-de-vie appréciée, un petit vin blanc du Poslinois goulayant et réputé, et les fameux patés.  La lecture de nombreux textes anciens, donne à penser que ce hameau résum en quelque sorte " le bien vivre, le bon vivre ).

 

Ainsi, le prix d'un boeuf sur pied s'élevait de 18 à 20 pistoles ; une vaxhe laitière jusqu'à 50 livres et un bon mouton 4 livres*.

* la pistole valait 10 livres ; la livre ( franc ) 20 sols ( sous ) ; un sol = 12 deniers 

 

Nous avons un aperçu, de cette petite prospérité, dépendante d ela grande route, à laquelle il faut indubitablement ajouter : l'activité fluviale, avec la navigation intense sur la Sarthe, pendant toute la seconde moitié du XIXèmè siècle

 

Il semblerait qu'un certain intérêt stratégique ait été marqué par le " Grand Chemin Mansais " qui depuis l'époque pré-Celtique a traversé notre commune, puis par la  R.D.323 - ex-R.N.23 qui la purement et simplement coupait en deux depuis la fin du XVIIIème sècle. Pour preuve, ont stationné,

 

- le 20 mars 1760, le régiment d'Angouléme,

- le 8 octobre 1760, le régiment de Royal-la-Marine,

- le 12 octobre 1786, le Corps de garde de Daufin-Dragon,

- le 22 octobre 1786, la 2ème brigade des Carabinies,

 

il ne s'agit de citer, que quelques régiments illustres, dont le renom brille dans l' Histoire de France, la liste exacte est assez longue....

 

En 1890, la route Nationale n°23, se développait dans le département de la Sarthe, sur 103,628 km, dont 3,570 km. pavés et 100,058 km. empierrés. Pour mémoire, avenue d'accès à la gare du Mans ( avenue du Général Leclerc ),était considérée comme une annexe à cette R.N.23, mais entretenue par la ville du Mans.  

 

 

 

Notre grande route à la fin du XVIIIème siècle,

 

Tous les documents consultés nous renseignent sur un point précis, et sont unanimes : seul le centre de notre grande route était empierré, en certains endroits pavés. Les voitures lentes, messageries, chariots de rouliers, véhicule de paysans empruntaient les bas côtés. La malle-poste-service-officiel, avait un droit privilégié de rouler au centre, sur la partie emperrée/pavée : d'où l'expression ......" tenir le haut du pavé ".

 

 

Malle-Poste caisse en osier - fin XVIIIIème

 

Malle-poste, dite " Courrier-panier" - 1790-1795

Il s'agit d'un des premiers modèles de voiture conçu pour le transport du courrier. La Ferme qui gérait la Poste aux lettres en commanda un certain nombre pour équiper les principales routes de Poste. Cette malle était constituée d'une caisse en osier tressé, montée sur des soupentes dont la tension pouvait être réglée par des crics. Les  paquets de correspondances étaient placés à   l'arrière. Le courrier était assis sur un banc suspendu par des chaînes à l'avant du véhicule, ce qui explique la présence des petites fenêtres ovales percées dans la bâche. Cette malle était attelée de trois chevaux. Celui du centre servait à équilibrer la voiture. Ceux de côté assuraient la traction.

extrait de " AuTemps des Malle-Postes et des Diligences " de Paul Charbon - éditons Jean-Pierre Gyss

 

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Malle-poste à caisse en bois et soupentes, de 1805-1810 

Ces petites voitures spécialisées pour le transport du courrier étaient prévues pour ne recevoir qu'un seul voyageur. Elles furent en service jusqu'à la fin  de l'Empire

extrait de " AuTemps des Malle-Postes et des Diligences " de Paul Charbon - éditons Jean-Pierre Gyss

 

 

Voyager autrefois, et la Poste aux chevaux....     

 

C'est en 1505, que la poste dite aux chevaux est mise à la disposition du public français par le roi Louis XII. Sous le règne de François 1er, on assiste réellement à son développement. Mais il faudra attendre Louvois et l'organisation de la Poste aux lettres en 1668, pour que la Poste aux chevaux soit complètement réorganisée. Il confirme les privilèges et les exemptions des Maîtres de Poste, à son arrivée de  nombreux relais étaient sans titulaire.

 

Le Relais de Poste de Guécélard   

 

Il nous est apparu particulièrement intéressant de faire le point sur la situation de la poste au chevaux et de la poste aux lettres dans notre région vers 1780.

 

Bien qu'ayant fait des progrès considérables sous Anne-Robert-Jacques Turgot, baron d'Aulnes, plus connu sous le nom de Turgot, Contrôleur Général des Finances et Surintendant des Postes, il est certain, qu'en 1778 la poste ne bénéficiant pas de la technicité actuelle, était loin d'être rapide. Par un édit en 1594, Turgot créa les charges de commissiares , de contrôleurs et de surintendants des carrosses et coches publics.

 

Et comme pour bien  affermir la main-mise de l' Etat sur cette activité, il fit marquer les chevaux au fer rouge, d'un H surmonté d'une fleur de lys sur la croupe côté de la fesse droite, et sur la gauche des initiales du relais, auquel  les chevaux appartenaient. L' Université qui avait eu jusque là le privilège de l'exclusivité, n'en continua pas moins de fonctionner, mais la concurrence étant trop dure, elle cessa le transport des voyageurs en 1643, et les messageries en 1715.

 

Les carrosses pour les voyages étaient relativement rares à cette époque. Sainte-Foix, Chroniqueur royale sous Henri IV, écrit que Catherine de Médicis fut la première reine de France a avoir eu un carrosse. Si les hommes se déplaçaient à cheval en ville ou sur de petites distances, les dames, c'est en croupe derrière un domestique qu'elles allaient et venaient. Pour voyager, ou effectuer un parcours assez long, il y avait la litière. La litière n'était en réalité qu'un lit équipé d'un brancard, à l'avant et un à l'arrière, où l'on pouvait attelé chevaux ou mulets. L'absence de routes pratiquement carrossables, ce moyen de transport confortable, pouvait facilement passer là où un cheval avait le passage. 

 

Le carrosse  dans la première moitié du XVIIème siècle, est une sorte de caisse large, surbaissée sur des roues massives et robustes. Quatre personnes pouvaient s'asseoir en face de quatre autres.  Aux angles, quatre montants en bois soutenaient une sorte de baldaquin, formant toit, agrémentés de rideaux qui pouvaient se fermer. Un large marchepied,donner accès à une portière en cuir. Aucune protection, pour pénétrer à l'intérieur , il fallait courber l'échine. Ceci démontre la facilité avec laquelle Ravaillac a pu poignarder le roi Henri IV.

 

Vers 1605, des portière et des glaces furent installées, selon Dulaurre dans son "  Histoire de Paris ", ce fut la maréchal de Bassompierre, qui uilisa ce première modèle. Il réussit à faire 136 km. en un jour, en utilisant quatre de " relais ".

 

déjà à cette époque..........

 

Eric Berthet, dans son roman " Le Cadet de Normandie " écrit, " Les voies de communication, même aux approches des villes, sont si peu sûres que l'on ne doit rien trouver d'extraordinaire dans cette tradition parvenue jusqu'à nous, qu'avant de partir en voyage, qu'on croyait devoir faire son testament......

 

Madame de Sévignè, la célèbre marquise, toujours par voies et par chemins, a dépeint non seulement notre paysage, mais également l'état du chemin que nous appelons " Grand Chemin Mansais ", lors de ses  voyages à son château des Rochers près de Vitré, lorsqu'elle se détournait par le château de Malicorne, pour rendre visite de 1660 à 1671, à sa très grande et très chère amie Marguerite-Renée de Rostaing, veuve de Henri de Beaumanoir.

 

L'ordonnance royale du 12 janvier 1669, met définitivement un terme, à tous les abus et les exigences de la noblesse envers un certain nombre de maîtres de poste. En effet, sera sévèrement punis, on sent ici  la main ferme de Louvois envers les nobles ; quiconque exercera des violences contre des maîtres de poste, leurs domestiques ou leur postillons. Des lettres patentes du 24 mai 1668, accordent aux maitres de poste l'exemption de la taille, la permision de tenir hostellerie, et d'exploiter cinquante arpents de terre labourable, tant de leur bien propre que de celui de leur ferme. Ces mesures furent insuffisantes, d'autres privilèges furent octroyés l'exonération de toute imposition ou charge publique, gages payables de six en six mois, chevaux et fourrages insaisissables.

 

Pour en revenir aux voyages, le service se faisait d'Angers, via Le Mans à Paris en coche. Ce véhicule de sept pieds de long sur cinq de large ( le pied entre 1668 et 1799 équivaut à 324,839 mm ), la caisse proprement dite est éclairée par de petites lucarnes du type " meurtrières ", trois de chaque côté, suspendue sur un train qui portait à l'avant le cocher, à l'arrière les bagages. Douze personnes s'y entassaient bon gré malgré, et fouette cocher . Cette description est tirée d'un ouvrage de Monsieur de Foville. Les passagers avait en permanence le portemonnaie à la main, le réglement se faisant à chque relais de poste. Ce véhicule était trainé par six chevaux, quelquefois huit selon le relief du chemin, et on ne peut que penser à la fable : " Le coche et la mouche " ,

 

....Par un chemin montant, sablonneux et malaisé

    Et de tous les côtés au soleil exposé,

    Six forts chevaux tirés un coche

 

il fallait cinq jours avec le coche, pour aller du Mans à Paris. On couchait à Bonnétable, Rémalard, Chartres et Rambouillet.

 

Itinéraires des MALLES POSTES à chevaux en 1772

 

 Carte itinéraire afficée dans les Relais de diligences, et dans ceux de La Poste aux chevaux - coll. privée

 

Carte de la MALLE- POSTE

Gros pllan sur l'itinéraire après Le Mans - coll.privée

 

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Tarif pour l'année 1842,  affiché, pour un aller Paris - Nantes, et même à Guécélard - coll. privée

 

TARIF-des-MALLES-POSTES-aux-chevaux-de-1841----hau-copie-1.jpgTARIF-des-MALLES-POSTES-aux-chevaux-de-1841---bas-de-la-1e.jpg

3ème page du tarif 1842, Aller Nates-Paris, ou de Guécélard vers Paris - coll. privée

 

Billet de Diligence

 

Billet de diligence de 1828 - coll. privée

 

 


Dans " La Diligence ", le Journal des Voyageurs du mois d'octobre 1845 - n° 6,  nous avons l'itinéraire complet de Paris à Nantes par Le Mans -

 


Paris - Sévres -  Versailles - Coignières - Rambouiillet - Epernon - Maintenon - Chartres - Courville - Montlandon- Nogen-le-Rotrou - La Ferté-Bernard - Le Mans - Guéclard - Foulletourte - La Flèche - Durtal - Suette - Angers - Saint-Georges - Champtocé - Ancenis - La Seillerey - Nantes; 

 

Le nombre de chevaux est subordonné à la catégorie du véhicule, à la classe de la voiture, au nombre de voyageurs et à la distance entre les relais. Le nombre de postillons est conditionné par le nombre de chevaux.

 

Sous Louis XIV, le privilège des messageries est exclusivement réservée aux messagers royaux, c'est à-dire à la : Poste Royale. Par un arrêté du Conseil, à compter du 17 juin 1760, plus personne n'a le droit d'établir des Relais sur le s routes royales. Cette mesure avait pour conséquence de renforcer la position, et la situation des maîtres de poste, comme celui de Guécélard.

 

A cette époque le Relais de Poste était situé , un peu après l'Auberge du Point du Jour, à droite en face le lieu-dit : la Croix Blanche, avant l'Auberge du Dauphin ( de nos jours la rue Basse ).

 

C'est sous Louis XV, par ordonnance du 28 novembre 1756, qu'un règlement stricte est appliqué .

 

- à partir du Ier janvier 1757, il sera payé 25 sols par poste et par cheval, de façon que pour chaque chaise de poste, chaque phaëton , et autre voiture à deux roues, il en coûtera y compris les guides ( salaires de postillons ) 2 livres 10 sols, si un troisième cheval attelé est nécessaire, le prix s'élèvera à  3 livres 15 sols, par poste.

 

- les berlines, les berlingots et les diligences, les vis-à-vis, les calèches grandes et petites et autres voitures à quatre roues avec timon, seront attelées de quatre ou six chevaux selon le nombre de personnes transportées, il sera payé par chauqe poste simple et autant par cheval 25 sols.

 

A titre indicatif en 1770, la livre de viande de boeuf ( 489 grammes ) coûtait 4 sols ; la livre de viande porc  = 2 sol 1/2  ; un gros poulet = 7 sols ; la laitue = 8 sols ; la livre de gruyère = 7 sols ; 4 livres de café = 9 livres 22 sols ; le pain de 8 livres = 8 sols 6 deniers.

 

 

Berline dit Turgotine fin XVIIIème

 

Berline de transport public, connue sous la dénomination  de " Turgotine " 

Cette voiture était assez rapide, attelée de quatre chevaux. Ils étaient conduits par un postillons, monté sur le premier cheval de gauche dans le timon - le timonier. Le cabriolet avant couvert d'une capote était destiné à recevoir deux passagers, à l'arrière le grand panier était destiné à abriter les bagages.

extrait de " AuTemps des Malle-Postes et des Diligences " de Paul Charbon - éditons Jean-Pierre Gyss

 

 

 

Sous Louis XVI, complet, bouleversement. Turgot relance l'activité des Postes  à chevaux, il imprime une activité inconnue à ce jour, détermine une vitesse, il régularise les distance dans les itinéraires en réant de nouveau relais, il met en service des diligences plus légères, plus commodes, mieux suspendues qui révolutionnent tout l'ancien système. Chaque diligence est accompagnée d'un Commis-contrôleur, et des Inspecteurs-généraux contrôlent le bon état de santé des chevaux, la bonne installation des relais, la propreté, et la convivialité des tenanciers.

 

La livre tournois, celle qui était la plus courante, vaut 1,73 de nos euros actuels. 

 

C'est le mode aristocratique pour voyager des gens qui ont du temps à perdre, de l'argent à dépenser, et surtout qui veulent se distinguer, ne pas être confondu avec le commun des mortels.   En 1788, la diligence Le Mans - Nantes, s'arrêtait dans les deux sens, tous les lundi, mercredi, jeudi, samedi et dimanche à Guécélard. Deux nouvelles auberges s'étaient ouvertes le Croissant d'or et le Lion d'Or. Un autre auberge, ne faisant que restaurant Le Coq Hardi, où l'on servait de nombreuses terrines dont le célèbre " pâté de Cret' de cot ". Si ces liaisons avaient atteint un très grand degré de qualités, il n'en était pas de même, des liaisons intermédiaires.

 

En l'an III ( a commencé le 22 septembre 1794 et s'est terminé le 22 septembre 1795 ), on fixe un nouveau tarif : pour chaque voyageur par lieue ( la lieue - leuga en latin est la distance qu'un homme à pied peut parcourir en une heure, la lieue équivaut à 2200 toises, ou 4,288 km ),

 

- dans les malles-postes soit 20 livres

- à l'intérieur des diligences soit 12 livres 10 sols

- dans un cabriolet soit 10 livres

- sur l'impériale soit 7 livres 10 sols  

 

ce tarif étant en assignats, doit être réajusté.

 

 

ASSIGNATS-de-1792-1793.jpg

 Reproduction interdite

 

 


 

 Obligations-des-Postillons-en-1792.jpg

Obligations des postillons en 1792 

Cette note résume les principales règles que doivent observer les postillons sur le plan vestimentaire, hiérarchique, financier et disciplinaire. L'article IV, est consacré à la manière de conduire les malles-poste : on y insiste sur la célérité avec laquelle les postillons doivent relayer ces véhicules prioritaires. Cet organisme avait été créé en octobre 1790, à la suite de la suppression de l'Intendance générale des Postes.

extrait de " AuTemps des Malle-Postes et des Diligences " de Paul Charbon - éditons Jean-Pierre Gyss

 

 

Malle-Poste-a-ressorts-1818.jpg

 

Malle-poste à ressort, avec coupé de 1818 

Après les guerres de la Révolution et de l'Empire, il était devenu urgent de renouveler et d'améliorer le parc des véhicules postaux, étant devenu trop archaïque. C'est au début de la Restauration que ce nouveau type de véhicule est mis en service. Il comporte un coupé pouvant recevoir trois voyageurs, un cabriolet où prennent place un voyageur et le Courrier. Les paquets de lettres sont transportés dans le coffre arrière. cette voiture était attelée de quatre chevaux.

extrait de " AuTemps des Malle-Postes et des Diligences " de Paul Charbon - éditons Jean-Pierre Gyss

 

 

 

Petit à petit, des itinéraires et une réglementation s'installent, 

 

Le 15 septembre 1775, un arrêt décide le rachat à prix coûtant des chevaux, voitures, fourrages, effets et ustensiles appartenant aux fermiers des anciennes messageries, dont " La Croix Banches et Le Plat d'Etain à Guécélard.

 

Cette année là, le voyageur qui part de Paris tous les vendredis, arrive au Mans le mardi suivant, et le lendemain mercredi vers midi à Guécélard. Le Relais du Mans était situé à Maupertuis, à Guécélard, la diligence faisait un arrêt repas au Point du Jour.

 

Ainsi, le tarif pour un voyageur partant du Relais de Maupertis au Mans au Plat d'Etain ou aux Trois Rois à Guécélard ; de la Place des Halles au Mans à l'auberge du Point du Jour à Guécélard, il lui en coûtait pour deux postes ( un poste équivaut environ à 10 km. ), 3 fr. La principale entreprise de transport de voyageurs exploitant la ligne Le Mans - La Flèche - Angers, s'appelait Genets & Pottier, la diligence se dénommait " La Foudre "? qui bénéficiait d'une solide réputation.

 

Une nouvelle organisation en date 28 décembre 1775 : 15 malles-poste partaient de Paris, tous les jours à 6 heures, dans 15 directions différentes. Il en arrivait tous les jours le même nombre de ces différents  points entre 4 et 6 heures du matin. Ces malles possédaient quelques places de voyageurs, le poids des bagages de chaque voyageur ne doit en aucun cas excéder 25 kilos, et ne devait pas dépasser 60 cm. de long, 40 cm. de large, pour 35 cm. de hauteur. Même en payant un supplément le bagage ne peut déroger aux normes exigées, il doit être déposé impérativement au moins trois heures avant le départ annoncé, en cas de perte il ne sera remboursé que 150 fr. au maximum.

 

Les malles-poste sont consacrées exclusivement aux transport des dépêches, et possédaient en règle générale trois places assises voyageurs, non compris le conducteur et le courrier. Les places voyageurs devaient être retenues à l'avance, en se faisant inscrire et en payant de arrhes au moins égales à la moitié du prix convenu. Obligatoirement le passager lors de son inscription devait présenter un passe-port validé, le trajet ne devant pas être inférieur à 10 postes, et le prix de 1,50 fr. par poste. Cette inscription est subordonnée à la vacance de ou des places demandées. Même en payant un supplément

 

A partir du 1er janvier 1792, la route de Paris - Le Mans - Guécélard - La Flèche - Angers - Nantes n'est desservie que par deux courriers hebdomadaires dans les deux sens, tandis que celle de Paris - Le Mans - Guécélard - Sablé - La Lacelle - Rennes est reliées par trois courriers chaque semaine. 

 

Ce décret précise que le Maître de poste aux chevaux du Relais de Guécélard est chargé de conduire des malles sur toutes les routes et ne pourra s'en dispenser qu'en remettant son brevet et en continuant son service six mois après sa démission. Il lui sera payé trois chevaux par malle, pour le service de Paris à Nantes.

 

Depuis l'ordonnance du 27 septembre 1827, les voitures de transport public doivent être équipées d'un frein à vis agissant sur les roues arrières. Il n'est donc pas surprenant de voir dans des liasses de documents éparses aux Archives départementales, des notes du forgeron de Guécélard

( dont la forge se situait là où est le salon " Jullie coiffure " de nos jours.

 

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Malle-poste coupé - 1838 

Ce véhicule conduit par un postillon qui se trouvait sur le siège avant. La place arrière était réservée au courrier - agent des postes, qui était chargé d'actionner la manivelle du frein à vis, que l'on distingue très bien sur la gravure ci-dessus. Le blason symbolise la poste aux chevaux

extrait de " AuTemps des Malle-Postes et des Diligences " de Paul Charbon - éditons Jean-Pierre Gyss

 

 


En 1832, les courriers :

- doivent se pourvoir d'un écusson qu'ils porteront attachés sur leur habit côté gauche de la poitrine,

- sont équipés d'une trompette qui leur sert en route à annoncer l'arrivée de la malle aux Relais et aux bureaux de poste et à avertir les autres voitures de céder la moitié du pavé, conformément aux réglements sur le police des routes.

 

Toujours en 1832, nous avons découverts dans les Archives de l'Administration des Postes, que le temps moyen qu'une malle met pour parcourir un poste, est de l'ordre de 46 minutes, ce qui représente une vitesse approximative de 12 km/heure. La vitesse la plus rapide a été obtenue à la même époque entre Paris et Bordeaux : 37 minutes par poste. Le nombre total de poste parcouru pour cette année 1832, a été de 714.552 soit près de 6 millions et demi de kilomètres.

 

Avec  l'apparition du chemin de fer, le transport des dépêches, et le tri va se faire à bord de wagons spécialement équipés à cet effet, et va prendre un rapide développement

 

 

 

Monsieur Grassin, Maistre de Poste aux chevaux à Gueceslard

 

Suite aux directives du cardinal  de Fleury, le  8 décembre 1738 le Relais de la poste aux chevaux de Guécélard, s'équipe de six chevaux et de postillons pour être toujours prêt à suppléer l'un et l'autre en cas de défaillance. Malgré de réglement des fraudes sont signalées entre Le Mans et Angers.

 

Sous le règne de Louis XV, notre grande route s'améliore. N'oublions pas que l'école des Ponts et Chaussées s'est créée en 1747. Le Mans - Angers, la route royale n°26 est très carrossables, la construction d' aqueducs entre Le Mans et la Flèche permet un passage facile des cours d'eau.

 

En 1786, pour la première fois les postillons sont dotés d'un uniforme. La veste est bluee roi, avec des parments rouge.

 

En 1793, la Poste aux chevaux est très onéreuse, sont budget est lourd, aussi le Comité des finances de la Convention, rédige un rapport autorisant des voyageurs à prendre place dans les malles-poste, transformant peu à peu les Relais de poste en auberge. Ce nouveau règlement à pour but évidemment de compenser un certain déficit sur certaines lignes, mais également de s'attitrer une clientèle soucieuse de voyager plus rapidement avec le maximum de sécurité.

 

Le 18 octobre 1808, Napoléon fixe l'uniforme des Maître de poste.

 

A l'occasion de la mise en service de nouveaux véhicules, le Maître de Poste de Guécélard reçoit le 16 juin 1819, de la Direction Générale des Postes, comme instructions, 

"Les nouvelles malles mieux disposées et mieux suspendues que les anciennes seront "plus commodes pour les voyageurs. Je vous prie de donner à la mise en activité de ces "voitures, toute la publicité possible, en faisant connaître les avantages qu'y trouveront "les voyageurs et que le prix de chaque place pour les nouvelles malles est réduit à 1 fr. "50 centimes par poste. Ce prix au reste n'est susceptible d'aucune modération à "l'égard des places qui seraient demandées pour les enfants, attendu que le service des "postes n'admet aucune composition avec les  voyageurs ".

"Dans le cas où un voyageur ne partirait pas, pour une cause quelle qu'elle soit "provenant de son fait, les arhhes sont perdues pour lui ".


En 1839, toutes les instructions concernant la Poste aux chevaux, sont totalement refondue en une seule, qui fut mise à la disposition du personnel et servit de règle immuable à la surveillance et à l'exploitation.

 

Le Maitre de Poste avait un uniforme, qui consistait en un habit de drap bleu roi, boutonné sur le devant de neuf boutons en métal gris argent, frappés des mots : Poste aux chevaux ; recouvrant complètement le gilet ; collet droit évasé, parements ronds boutonnés en dessous de deux petits boutons ; retroussis pareils, les poches dans les plis.

Deux baguettes droites or et argent, de onze millimètres chacune au collet et au parements.

Pantalon blanc ou bleu, ou culotte blanche, bottes en fonction du costume porté.

Chapeau français avec torsade or et argent.

 

Le Maitre de Poste aux chevaux de Guécélard, est titulaire et exerce ses fonctions en vertu d'un brevet qui lui est personnel. Il jouit, dans les conditions lui sont imposées, du droit exclusif de la conduite en poste.

 

 

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Plaque de courrier, période 1er Empire 

Elle comporte une partie en métal argenté, estampé et découpé. Un fond de métal doré fait ressortir la légende. Au centre, les armes de l'Empire, l'aigle entouré d'un collier de la légion d'honneur. Cet écusson est placé devant un dais à motif d'abeilles, surmonté d'une couronne. La masse et l'épée de justice complète ce décor surchargé.

extrait de " AuTemps des Malle-Postes et des Diligences " de Paul Charbon - éditons Jean-Pierre Gyss

 

 


Le titre de Relais, constitue le changement absolu de chevaux, le remplacement des chevaux fatigués par des chevaux frais. Trois minutes sont accordés pour la permutation de jour, et cinq la nuit.

 

L'entretien d'un cheval nécessite 80 centiares de terre.

 

Les malles-postes ne doivent être conduites que par des postillons en rang, revêtus de leurs uniformes : veste de drap  bleu roi, collet, revers, parements et retroussis de drap rouge, boutons en métal blanc : frappés de : Poste aux chevaux. Culotte ou pantalon en peau jaune, bottes fortes ou demi fortes. Un écusson indiquant le nom du relais et le numéro du rang du postillon, porté au bras gauche, sur une bande de drap bleu, passe-poil rouge, d'un largeur de 7,8 cm.

 

Ce mode voyage est deux fois plus cher que par la diligence, et trois fois plus cher que par le train, mais c'est très comme il faut. Toutefois, il est encore plus distinguer de voyager, dans sa propre voiture.

 

En 1840, on abandonne l'ancien système, on ne parle et surtout on ne compte plus par lieues et par postes, toutes les distances sont calculées en kilomètres, affinées en myriamètres. Ce changement radical, influa sur le tarifs de la Poste aux chevaux pour les particuliers, le salaire de conduite pour les malles, le prix demandé pour les chevaux, et ceux utilisés par les estafettes, les appointements des postillons et des guides, et en sur les tarifs voyageurs.

 

Les diligences, ces véhicules qui bercent encore nos pensées de sociétés vieillies, dont le nom est pratiquement devenu un épigramme, s'estompent vers le néant de l'oubli, où avant elles  ont également disparue quelques autres, litières, chaises à porteurs, coches.....Elles sont devenus de nos jours des  objets de notre curiosité admirative dans quelques musées.

 

La routine, cette seconde nature que nous avons en nous profondément ancré, a beau se débattre contre le changement, contre l'évolution, à Guécélard la diligence va être sérieusement concurrencée par la vapeur ( la paquebot Amiral Lalande assurant la liaison Le Mans - Nantes par voie fluviale ),puis par le petit train ( tramways de la Sarthe, avec une gare croisement à Guécélard ).

 


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Aucun doute Guécélard cela a été, cela est toujours la " Grande route ".

A l'automobiliste étranger à la région, lorsqu'il arrive à Angers venant de Paris, ou au Mans venant de Nantes ; si on lui pose la question :

" que pensez-vous de Guécélard...? , il vous répondra 9 fois sur dix, 

" Vous dites, Guécélard...? ma fois .....je n'en sais rien ".

Et pourtant sur n'importe quelles cartes rouières ou non, il est possibles de lui préciser avec le doigt.......

" Guécélard, est là précisément où la rivière Sarthe, esquisse un pas de tango avec la grande route ".

 

 

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Les voyages par bateaux à vapeur, qui ont précédé les déplacements par train tractés par locomotives à vapeur, sont très certainement ceux qui ont laissé , si l'ont en juge les correspondances émerveillées des quelques guécélardais, nos Aïeux directes, qui l'ont utilisé. En résumé nous pouvons écrire : au point de vue vitesse et du bon marché....c'est encore le plus simple et le moins couteux ; ......on peut ajouter le plus agréable et le plus doux; Lorsqu'il s''agit de naviguer sur la Sarthe c'est un délice.....

 

Il faut reconnaître qu'à 25 km/h ou 6 lieues /h, en decendant le courant, la contemplation du paysage est parfaite.


A titre de comparaison, on a calculé la différence des prix entre les anciennes messageries et le chemin de fer ( tramways de la Sarthe ), elle est de,

- 15%o en première classe

- 30%o en deuxième classe

- 60%o en troisième classe

 une autre économie aussi précieuse : le temps. La vapeur a vaincu le temps.

 

Que de chemin parcouru depuis 1695, quand Denis Papin et sa célèbre marmite?  a découvert l' élasticité de la force de la vapeur. 

 

 

 

L'insécurité du XVIIIème siècle : un règne absolu..... 

 

Avec le début du XVIIIème siècle s'ouvre une ère d'insécurité sur les grandes routes, et en particulier la notre. Nous évoquerons que les attaques spectaculaires des 14 décembre 1708 et 6 mai 1709, sanglantes du 26 août 1709.

 

La loi du 19 brumaire de l'an VII ( 9 décembre 1798 ) en définissant explicitement l'organisation et le rôle de la Poste aux chevaux, augmente les salaires, et accorde une retraite aux postillons. En effet, le vol de chevaux dans les Relais, était quelquefois un palliatif à des revenus trop bas, les fonctions de ce poste étaient également à très hauts risques. En feuilletant des Chroniques de la Sarthe du XIXème siècle, on découvre un nombre considérable d'attaques et vols à main armée perpétrés par des " brigands ", qui infestaient les landes fortement boisées s'étendant du Mans à La Flèche. Nous ne voudrions pas trop insister sur la portion comprise entre Arnage et Foulletourte.

 

Le postillon et le courrier étaient souvent attachés à des arbres, abandonnés dans les bois, lorsqu'ils n'étaient pas égorgés vifs, lors d'une quelconque résistance aux sommations. Souvent, trop souvent les escortes soudoyées, étaient de connivences, et disparaissaient au tout début de l'attaque. Quant au véhicule, il était retrouvé complètement pillé à une ou deux lieues dans les bois vers Saint-Gervais ou Saint-Ouen, et les chevaux invariablement attachés dans le bourg de La Suze.

 

Les voyageurs isolés n'étaient pas épargné.

 

Tous ces malheurs, toute cette hantise, n'excluaient pas la gaîté, la joie de la bonne table, de la bonne chaire, qui faisait la notoriété des auberges guécélardaises, qui le midi, mais surtout le soir régnait au tour de la célèbre " table d'hôte ".

 

Le qualificatif de "bonne table " mentionné dans de nombreux Annuaires, Almanachs élimine toute forme de commentaires.

 

 

 

Malheureusement tout a une fin.....

 

Après une période d'environ une centaine d'années, en 1873 la Poste aux chevaux, qui n'avait cessé d'accroître sa vitesse, puisque arrêt compris, elle était passée de 4 km/heure à la fin du règne de Louis XIII, pour atteindre 15 km/heure en 1848. Pendant ce laps de temps, deux importants progrès techniques décisifs étaient nés : en 1818, le ressort métallique ; en 1837, le frein mécanique.

 

La lutte avec le cheval vapeur du chemin de fer, était par trop inégale. Un train omnibus faisait déjà à cette époque du 30 km/heure.

 

 

 

Guécélard...... un centre opérationnel des Chouans du Maine ?

après la bataille du Mans.

 

C'est le 13 décembre 1793, que l'arrière-garde Vendéenne quitta Le Mans, selon R. Triger. Arthur du Chêne, dans sa Notice " Le Général Tranquille - Chef Chouan " - Ecole des Chartes , p.136  : ...A la déroute du Mans dans la nuit du 13 au 14 décembre 1793, Châtelain plus connu sous le surnom de " Tranquille ", était chargé de soutenir la retraite vendéeenne du Mans avec quelques centaines de tirailleurs.Toute la nuit jusqu'à sept heures et demi du matin il maintient ses positions embusquées, il inflige de sérieuses perte aux RépublicainLe 29 janvier 1799s. Puis, se disppersant ils disparaissent dans les landes du sud-ouest du Mans.

 

Jean Châtellain, né à Cholet le 30 septembre 1765, commerçant en toiles, avait perdu sa femme, son fils et peut-être sa mère lors des insurrections dans le Choletais. Il opérait avec sa bande tantôt aux confins des départements de la Mayenne et de la Sarthe, avec pour centre Auvers-le-Hamon, tantôt aux limites des l'arrondissement du Mans et de La Flèche, là où la rivière Sarthe décrit des courbes en aval de Spay et en amont de Malicorne, région de landes landes touffues et particulièrement boisée. Ayant la paroisse royaliste de Mézeray pour quartier général, quelquefois se sécurisant sur Chemiré-le-Gaudin.

 

Dès le mois de mars 1794, tantôt il attaquait les contingents militaires circulant sur la route entre Le Mans et La Flèche, tantôt enlevant des convois, tantôt contraint à la défensive. Avec la signature de la paix de Jaunaye le 17 février 1795, par Charette, il s'ensuivit un semblant de paix. En 1796, les colonnes mobiles en parcourant le pays massacrèrent et pillèrent, semant la terreur.

 

Le 31 décembre 1796 l'administrateur de La Flèche, informé le Préfet de la Sarthe du "....mauvais état d'esprit de la population.... ". Le 29 janvier 1799, un rapport de La Flèche informait les autorités du Mans que Tranquille et un autre chef, un manceau François Plessis, surnommé Potiron, tenaient tout le pays de Saint Jean-la-Motte. Tranquille et ses deux groupes pouvaient des landes des Soucis de Saint-Jean, au travers de la forêt de Courcelles et de La Garenne-de-Sars, atteindre les bois de Moncé et de Pontvallain, intervenir sur les routes du Lude, et de La Flèche, et contrôler la navigation sur la Sarthe.  Le 18 septembre 1799, le groupe de Tranquille devient l'une des quinze légions de l'armée royale du Maine ( Archives du Maines-et-Loire - Les chouans en Anjou et dans le Maine ).

 

Le soir du 13 octobre 1799, Tranquille, commandant l'une des trois collones royalistes, venant de Foulletourte, stationnant dans les landes avoisinant Guécélard, vers quatre du matin, s'empara de l'avant poste de Pontlieue, de la caserne des gendarmes, de l'administration et du quartier de La Couture faisant preuve d'une discipline et d'une technicité militaire. Il surpris la garde nationale, la 40ème demi brigade commandait par le colonel Auvray , peu de temps après sa nomination comme préfet de la Sarthe, tuant le cheval et blessant le général Simon commandant le département, qui s'était laissé surprendre croyant Tranquille à Saint-Calais ( Le général Tranquille par Arthur du Chêne ).

 

Sa tête fut mise à prix 10.000 fr.

 

Selon Robert Triger, c'est en soldat, et surtout en Histoorien, c'est à-dire en dehors de toute passion politique, en s'appuyant sur des preuves impossibles à récuser de bonne foi, que nous allons relater la " Prise du Mans par les Chouans le 15 octobre 1799 ".

 

Les causes de " la Chouannerie sarthoise ", sont relativement simples, un profond mécontentement général profondément exacerbé, utilisé et organisé par des convictions ou des ambitions politiques. Après avoir accueilli avec une sympathie indiscutable les premières réformes de 1789, et la chute de l'ancien régime, les populations rurales du Maine s'étaient cabrés devant les violences révolutionnaires qui avaient porté atteinte à leurs sentiments religieux, à leurs intérêts personnels, à leur liberté individuelle, à leurs habitudes quelques peu routinières, selon Robert Triger. 

 

Le général royaliste de M. de Tercier, né à Amiens, ancien officier ayant combattu dans la guerre de l'indépendance de l'Amérique où il s'était distingué ; avait installé son quartier général au château des Perets, au-dessus du village de Guécélard. On trouve sa signature parmi celles des officiers supérieurs, réunis à Pouancé le 17 décembre 1799, et adhère aux clauses de suspension des hostilités. Fin tacticien , pratiquant des marches de jour et des contre-marches de nuit, trompant en permanence les espions, et les observateurs délégués par les Républicains. C'est ainsi qu'il se retrouva avec deux colonnes, à l'intérieur des lignes ennemis prenant à revers les postes fortifiés du Mans, semant la confusion. Cinq heures du matin, sonné à l'horloge de la cathédrale, 3000 hommes et 200 cavaliers occupaient Le Mans, les postes de Saint-Gilles et de La Croix'Or avaient résisté pendant un quart d'heure, tansis que les colonnes de Bourmont et de Paratousky convergeaient vers le Pont Perrin - ( Archives du Maine-et-Loire  - série L. ; Mémoires de Tercier).

 

Le 5 floréal 1803, Fournier, ex-chouan est arrrêté dans les landes du Petit -Bourré ( Archives du Maines-et-Loire ; Dossier des Frère

s Alleton  ).

 

Selon les Archives de la Sarthe, Châtelain dit Tranquille a été arrêté le 21 janvier 1801 à La Flèche, et conduit au Mans. Il fut libéré après quelques mois de détention ( lettre du 12 frimaire an X ). En 1806, et surtout en 1807, la route du Mans à La Flèche, et si peu sûre entre Arnage et Foulletourte que Réal, soumet à l' Empereur l'essartement de part et d'autre de la grande route d'Angers.

 

Le 11 octobre 1807, le 11 mars et le 28 juin 1808 la diligence de Paris est arrêtée et dévalisée.

 

En réalité le 11 octobre, il y eut deux attaques à une heure et demi d'intervalle. Le receveur de La Flèche dénommé Fourmy envoyait la totalité de ses fonds au receveur général du Mans, par l'une des voitures conduite par le sieur Gaffier, habitant La Flèche ; la seconde, celle du sieur Picquet, transportait les fonds du receveur principal des droits réunis Grsojean, elle escortait de quatre gendarmes. Les assaillants au nombre de dix , attaquèrent après le bois du Bruon au bas de la descente. Les brigands s'emparèrent de cinquante six sacs de monnaies, qu'ils chargèrent sur un cheval prélevé à l'attelage, qu'ils libérèrent en suite à La Suze.

 

Le Préfet fit cantonner à Guécélard, un caporal et huit hommes.

 

Le 13 mars 1808, une nouvelle attaque au carrefour en face de l'Auberge du Point du Jour ( Ier feux en venant du Mans ), un gendarme de l'escorte est grièvement blessé, et trois chevaux sont tués. L'escorte se composait du brigadier Séchet, de trois gendarmes à cheval, et trois gendarmes à pied. La fusillade avait duré une heure et demie, et les assaillants avait dérobé 50.000 fr. Le Préfet entra dans une rage folle, 1er juillet 1808 quand il apprit que vers 3 heures de l'après midi, une autre attaque sur des particuliers  s'éleva à 7.044 fr. ( Général Tranquille par Arthur du Chêne - Ecole des Chartes ).

 

Une nuit un dénonciateur, signala à la gendarmerie de Foulletourte un rassemblement de 20 à 25 individus, dans les bois de Foulletourte.Un peu avant neuf brigands avaient attaqué cinq gendarmes sur le pont de Luché, le gendarme à cheval Piere Hamon a été tué dans l'affrontement.

 

On ne pu jamais établir véritablement que Tranquille le chef des brigands du Bourray et des Bois de Saint-Jean-de-la-Motte e de Pontvallain. Par contre, il fut reçu par le roi Louis XVIII, fut nommé Maréchal de camp en 1814, et reçu une pension de 4.000 fr le 26 juin 1816 -Archives administratives du ministère de la Guerre - Chassin.

 

 

 

Les Prussiens à Guécélard....oui mais, c'était le 11 janvier 1871.

 

La vaillante 2ème armée de la Loire, solidement campée sur Le Mans et sa très proche région, avait conformément aux ordres du 10 janvier 1871 du général Chanzy, décidée de tenir ou de mourir dans les conditions météorologiques désastreuses. Dans la neige, et un froid extrêmement rigoureux, le vent, la boue, le général Goujard avait dû évacuer Champagné devant un ennemi de beaucoup supérieur en nombre. Maîtres du plateau d'Auvours, les Pussiens accentuent leur pression. Dans ces divers engagements les pertes sont considérables, et les faits d'armes Français glorieux. A la tombée de la nuit les positions françaises sont maintenues, malgré les chocs répétés et violents  des assauts ennemis.

 

Fatiguée, mais le moral près pour une offensive tant espérée, au petit jour Chanzy et l'ensemble des chefs français donnent leurs dernières consignes à leurs unités respectives, pour bousculer les Prussiens. Or pendant la nuit, un événement inattendu et catastrophique se produisit : la totalité des mobilisés bretons, tenant le centre de l'aile droite du dispositif, abandonnent leurs positions et désertent en masse. Cette déstabilisation, isole le 16ème corps à l' extrémité droite, mais en péril le 17ème, et coupe en deux le Corps du général Collomb. Peu après une colonne d'infanterie prussienne appuyée par de la cavalerie s'engouffre dans cette brèche, pour ne pas être anéantis les éléments positionnés français sont obligé de se replier. Cette désertion massive, affecta considérablement le moral de toute la 2ème armée, qui fut contrainte de battre en retraite, vers Sillé-le-Guillaume, avant de ce retrancher sur la rive droite de la Mayenne.

 

Suivant la route nationale et cherchant un passage pour le franchissement de la rivière Sarthe, pour couper la retraire, au général Collomb, et à ses valeureux 16ème et 17ème,  qui ayant non seulement mis en échec les fameuses divisions de Hulans * du prince Frédérique-Charles, les avaient passablement coupé en pièces. C'est ce jour là, qu'un groupe de hulans, cavaliers les Prussiens, ivres de leur nouvelle victoire et de bien d'autres choses, fusillèrent au Carrefour du Point du Jour, un prêtre du Finistère, et quelques autres exactions sur la populations, dont deux furen cités lors d'une réunion du Conseils Général en 1872. Ils s'éjournèrent trente trois jours dans notre commune.

* ce terme signifiait dans l'armée allemande " cavalier mercenaire " Les Hulans constituaient le " fer de lance " de s armées allemandes, ils semaient la terreur et la destruction 

 

 

 

Echos.....de la gendarmerie de Guécélard !    

 

Lors de la session du 7 mai 1886, le Conseil Général compte tenu des travaux de réparations effectués par Madame veuve Livache, augmente de 50 fr, ce qui porte le loyer annuel à 850 fr avec un bail de 12 ans.

 

En date du 20 février 1887, le Ministre de la guerre a décidé la suppression de deux brigades de gendarmerie dans le département de la Sarthe, dont la brigade de gendarmerie à cheval de Guécélard. Cette mesure prendra effet le 20 avril 1886, Madame Livache, propriétaire du casernement dont le loyer annuel était de 850 fr, recevra une indemnité forfaitaire de 2.500 fr.

 

 

 

mise à jour le 14 mars 2012 - A.G.


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